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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Que fait exactement, désormais, le département d’État ?

Donald Trump juge que lui, Steve Bannon et Jared Kushner sont les seuls capables d'exercer leur influence en matière de politique étrangère.

Le président américain Donald Trump (à droite) et Rex Tillerson, lors de sa nomination en tant que secrétaire d’État, le 1er février à la Maison-Blanche. Photo AFP

Le congressman républicain Dan Rohrabacher, sur les bancs de la Chambre des représentants depuis 1989 mais dont on a peu entendu parler, a toujours été fan de Donald Trump. Tellement fan qu'il a pratiqué, pour accéder au poste de secrétaire d'État dans le cabinet Trump, aujourd'hui occupé par Rex Tillerson, une diplomatie peu orthodoxe.

Certes, il fait partie de la Chambre des représentants depuis trois décennies, mais ce n'est qu'en février dernier qu'il a commencé sa « campagne » pour ce poste. À cet effet, il a sillonné le monde pour rencontrer plusieurs leaders et personnalités politiques, dont les Français Marine Le Pen et François Fillon, le président congolais Denis Sassou Nguesso et le président égyptien Abdel-Fatah al-Sissi. Dan Rohrabacher avait entrepris ces contacts en tant que président du sous-comité des Affaires étrangères pour l'Europe au sein du Congrès. Pendant ces rencontres, il aurait fait des déclarations qui ont grandement contrarié les pays visités. Rex Tillerson n'a été au courant des activités de M. Rohrabacher que le jour où il a reçu des plaintes concernant son comportement, exprimées par les différents gouvernements ayant eu affaire avec lui...
D'autres que Dan Rohrabacher ont fait cavaliers seuls. Ainsi, le sénateur républicain John McCain a fait, le week-end dernier, une visite inhabituelle au nord de la Syrie, à l'insu du département d'État. De là, il s'était rendu en Turquie pour s'entretenir avec le président Recep Tayyip Erdogan. Et le mois dernier, la congresswoman démocrate Tulsi Gabbard s'est secrètement rendue à Damas, où elle a rencontré le président syrien Bachar el-Assad.

 

(Lire aussi : Donald in La La Land, l'édito de Ziyad MAKHOUL)

 

 

En « slow motion »
Ces politiciens américains, ainsi que plusieurs autres, justifient ce genre d'initiative par une volonté de lutter contre Daech, alors que le président Donald Trump a demandé aux militaires de dresser un plan dans ce même but. Les noms de ces diplomates n'ont jamais figuré dans ce plan.
Par ailleurs, le secrétaire d'État Tillerson est rarement présent dans les médias, ce qui a fait penser, selon un analyste, « qu'entre lui et le président, la relation n'a pas été clarifiée ». D'autant plus qu'ils se rencontrent rarement et que le président se réunit peu avec son cabinet. Dans ce contexte, Rex Tillerson doit affronter un défi de taille : jongler avec une vision de Donald Trump toujours changeante en matière de politique étrangère. Tillerson est « clairement une personne talentueuse et capable », estime Eliott Cohen, ancien officiel du département d'État et actuellement professeur à l'Université Johns Hopkins.

Il faut dire que quel que soit le secrétaire d'État, Rex Tillerson ou un autre, le président Trump juge que lui, son stratège Steve Bannon et son gendre Jared Kushner sont les seuls capables d'exercer leur influence en matière de politique étrangère. Ce n'est pas un secret que le nouveau président a royalement ignoré le département d'État, en refusant de recevoir les briefings de ses experts avant ses coups de fil aux leaders du monde, dont certains ont été un ratage retentissant. Cette coupure de la part de la Maison-Blanche a mis le département d'État en « slow motion », alors qu'il doit donner des directives à 265 de ses filières dans le monde.

Petit à petit, la réalité commence à rattraper Donald Trump et, comme plaisante un observateur à Washington, il vient de découvrir l'emploi d'une nouvelle phrase : « Je suis prêt à faire des compromis. » Peut-être que ce changement d'attitude provient de sa récente demande qu'il y ait un rallye de ses supporters à travers toute l'Amérique, un rallye qui rassemblerait un million de personnes. Mais les chaînes de télévision n'ont pu montrer dans les bastions républicains que des regroupements anémiques, de quelques dizaines ou centaines de sympathisants à peine.

Exprimant à haute voix l'opinion de nombreuses personnes, Ruth Bader Ginsburg, membre de la Cour suprême, a récemment affirmé : « Ce n'est pas le meilleur des temps pour l'Amérique, mais je suis optimiste que le mouvement du pendule va un jour aller du côté de la normalité. » Mais en temps de grandes crises, le pendule ne se meut pas rapidement.

 

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Le congressman républicain Dan Rohrabacher, sur les bancs de la Chambre des représentants depuis 1989 mais dont on a peu entendu parler, a toujours été fan de Donald Trump. Tellement fan qu'il a pratiqué, pour accéder au poste de secrétaire d'État dans le cabinet Trump, aujourd'hui occupé par Rex Tillerson, une diplomatie peu orthodoxe.
Certes, il fait partie de la Chambre des...

commentaires (4)

Ok j'ai compris ... pratique une diplomatie peu orthodoxe :)) quand j'ai lu l'article il était déjà 23h34 lool

Bery tus

15 h 44, le 02 mars 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ok j'ai compris ... pratique une diplomatie peu orthodoxe :)) quand j'ai lu l'article il était déjà 23h34 lool

    Bery tus

    15 h 44, le 02 mars 2017

  • IL N'Y A QU'UN DOMAINE OU LES CHOSES SONT CLAIRES POUR CETTE ADMINISTRATION , C'EST LEUR VOLONTE DE BOMBARDER TEHERAN , MOSCOU , PEKIN ET DAMAS LE MEME JOUR ET EN MEME TEMPS . HAHAHAHAHAHAHAHAHA...... FAUT PAS QUE J'OUBLIE LA COREE DU NORD , HAHAHAHAHA............. ENTRE JANVIER ET AVRIL 2017 HAHAHAHA....

    FRIK-A-FRAK

    13 h 04, le 02 mars 2017

  • C,EST LA PAGAILLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 25, le 02 mars 2017

  • Tellement fan qu'il a pratiqué, pour accéder au poste de secrétaire d'État dans le cabinet Trump, aujourd'hui occupé par Rex Tillerson, une diplomatie peu orthodoxe. pas compris la phrase ...

    Bery tus

    05 h 24, le 02 mars 2017

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