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À La Une - Grèce

Mosquée d'Athènes: les musulmans veulent la voir pour y croire

Athènes, est "la dernière capitale de l'Union européenne sans mosquée officielle", rappelle le maire-adjoint en charge de l'intégration. 

La mosquée est développée à partir d'un ancien entrepôt militaire dans le quartier ouest d'Eleona à Athènes. AFP / ANGELOS TZORTZINIS

Echaudée par des années de promesses non tenues, la communauté musulmane d'Athènes attend désormais de juger sur pièces l'engagement gouvernemental de doter enfin la ville de sa première mosquée officielle.

"Cela fait trop longtemps que j'en entends parler, je n'y croirai que quand je la verrai", soupire Nasralla Abed, un traducteur gréco-palestinien cinquantenaire. Dans l'immédiat, il est venu prier dans un sous-sol du quartier de Neos Kosmos. Signalée par un panneau discret, l'entrée de cette mosquée officieuse, une des dizaines de la ville, se fait par le garage.

En Grèce, où l'orthodoxie est officiellement religion "dominante", et l'Église non séparée de l'État, ce culte des sous-sols s'est développé par défaut au fil de l'arrivée de dizaines de milliers de migrants musulmans, surtout Pakistanais, Égyptiens et Afghans.

Président de l'Association musulmane de Grèce, l'Égyptien Naim Elgandour y voit une "indignité": "Pourquoi devons-nous être traités comme des citoyens de seconde zone?" "Il est aussi important que nous ayons un imam formé", relève-t-il.

 

(Pour mémoire : Le maire de Nice refuse l'ouverture d'une mosquée financée par l'Arabie saoudite)

 

Exception dans l'UE
Mais lui aussi préfère ne pas se réjouir trop tôt, faute d'informations sur l'avancée de la nouvelle mosquée, censée être terminée en avril mais auquel ni lui ni la presse n'ont accès.

La mosquée est développée à partir d'un ancien entrepôt militaire dans le quartier ouest d'Eleona à Athènes.
L'entrée du chantier est masquée par des tôles. On parvient à distinguer un bâtiment carré qui semble remis à neuf, une structure métallique sous une bâche verte, un homme en train de souder. Mais impossible d'apprécier l'avancée des travaux. Athènes, rappelle Lefteris Papagiannakis, maire-adjoint en charge de l'intégration, est "la dernière capitale de l'Union européenne sans mosquée officielle".

Ailleurs dans le pays, seule la Thrace, dans le nord-est, où vit une minorité musulmane de souche turque, abrite des lieux de culte reconnus. C'est également là que les musulmans doivent aller enterrer leurs morts, l'ouverture promise d'un cimetière les accueillant à Athènes étant toujours ajournée.

M. Papagiannakis souligne qu'il est temps qu'Athènes remplisse son "devoir de répondre aux besoins des résidents musulmans", estimés à environ 300.000. En matière de prévention du radicalisme, "il est bien mieux aussi d'avoir des lieux officiels", ajoute-t-il.

Les arrière-pensées sécuritaires étaient déjà présentes au lancement du projet de mosquée en 2000, dans la perspective des jeux Olympiques de 2004 à Athènes. C'était sans compter sur les réticences de la hiérarchie orthodoxe et les mobilisations, souvent impulsées par l'extrême droite, des habitants des sites pressentis. L'ouvrage n'a été relancé qu'en 2013, et les travaux entamés après un dernier vote au Parlement en août 2016.

Les autorités ont dans la foulée commencé à légaliser les mosquées officieuses, ce dont se félicite l'Indo-pakistanais Ashir Haider, représentant de la Communauté des chiites de Grèce. "La malheur des musulmans ici est l'amalgame fait par le Grec moyen entre occupation turque et islam", juge-t-il, en référence aux siècles de domination ottomane.

 

(Pour mémoire : Marine Le Pen prône le "gel de la construction de toute nouvelle mosquée" en France)

 

'Rien à craindre'
Mais "la tolérance et l'ouverture" gagnent désormais selon lui, en dépit des crispations ailleurs en Europe. Sans passé colonial, "la Grèce n'a rien à craindre", estime-t-il.

Revenant sur l'ouverture qu'il affichait jusque-là, le nouveau chef de l'Église, Mgr Iéronymos, avait pourtant jugé il y a un an que le chantier ne pressait pas, et agité la menace d'un endoctrinement jihadiste.
"Non à la mosquée", "Oust sales chiens": devant le chantier, quelques affiches et graffitis font encore de la résistance.

Des nervis d'extrême droite y ont campé pendant plusieurs semaines, avant d'être délogés par la police.
Avec un budget de 946.000 euros, pour 500 m2 et une capacité de 350 personnes, la mosquée a pourtant vocation à s'intégrer en douceur dans les friches industrielles alentour, souligne-t-on au ministère de l'Éducation et des Cultes. Aucun minaret ne doit flanquer le bâtiment, tandis que le jardin environnant restera bordé par la chapelle orthodoxe laissée sur les lieux par l'armée.

Les représentants de la communauté affirment s'accommoder, bon gré mal gré, de cette discrétion. Ils évoquent aussi une excellente coopération entre nationalités et branches de l'islam, quant à la gestion de l'établissement. Le cadre légal prévoit qu'elle soit gérée par des représentants de l'Etat, assistés de deux représentants musulmans dont le choix reste encore à faire. L'imam sera de nationalité grecque, et sunnite.

 

Pour mémoire 

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commentaires (4)

"Seule donc la Thrace, où vit une minorité musulmane de souche turque surtout, abrite des lieux de culte reconnus ! C'est également là que les musulmans doivent se rendre pour pouvoir aller enterrer leurs morts ! L'ouverture promise d'un cimetière les accueillant à Athènes étant, évideMent, toujours ajournée." ! Oui bon, on la connait déjà bien, la perpétuelle antienne du soi-disant Bää-Bää/islam "terrifiant?" ces "bons! chrétiens" européens ! Mais bon, passons plutôt Ici Chez Nouuus au Grannnd-Libannn, Petite "suisse?" ; yâââï ; du Moyen-Orient : A quand donc ; mis à part à ce qu’il parait Un Seul, à Hazmïyéh ; un Cimetière Civil Reconnu qui permettrait, enfin, aux Non-croyants de cette Petite "suiiise" mahééék, d’enterrer ; finalement ; leurs Morts ?! A dans…. Mille ans ? Ou plus encore ?!

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

18 h 39, le 26 février 2017

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Commentaires (4)

  • "Seule donc la Thrace, où vit une minorité musulmane de souche turque surtout, abrite des lieux de culte reconnus ! C'est également là que les musulmans doivent se rendre pour pouvoir aller enterrer leurs morts ! L'ouverture promise d'un cimetière les accueillant à Athènes étant, évideMent, toujours ajournée." ! Oui bon, on la connait déjà bien, la perpétuelle antienne du soi-disant Bää-Bää/islam "terrifiant?" ces "bons! chrétiens" européens ! Mais bon, passons plutôt Ici Chez Nouuus au Grannnd-Libannn, Petite "suisse?" ; yâââï ; du Moyen-Orient : A quand donc ; mis à part à ce qu’il parait Un Seul, à Hazmïyéh ; un Cimetière Civil Reconnu qui permettrait, enfin, aux Non-croyants de cette Petite "suiiise" mahééék, d’enterrer ; finalement ; leurs Morts ?! A dans…. Mille ans ? Ou plus encore ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 39, le 26 février 2017

  • Est-ce qu'il y a des églises dans tout les pays musulmans ? les chrétiens ont ils tout les droits des habitants de ses pays ?

    Talaat Dominique

    19 h 50, le 25 février 2017

  • ETANT FINANCEE PAR LA SAOUDITE LE CLERGE GREC SE DEMANDE POURQUOI PAS UNE EGLISE A RYAD !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 34, le 25 février 2017

  • À quand une église à Ryad?

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 21, le 25 février 2017

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