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Lifestyle - Carnet de voyage

Instants de bonheur dans les cieux et atterrissage en douceur...

Quelques moments magiques* en marge du congrès annuel des sorcières à Paris.

Moment de luxe dans les salons pourpres de La Réserve.

Les sorcières du XXIe siècle ne sont plus celles que vous croyez. En deux mille ans, l'art de la sorcellerie a évolué. Il a même été complètement chamboulé. Les potions ne se font plus dans les marmites. Exit les poupées et les aiguilles ; les chauves-souris et les grenouilles. Et les balais, surtout.

Comment faisons-nous pour voyager d'un continent à l'autre ? Par avion, pardi ! L'autre jour, par exemple, invitée in extremis à un congrès parisien, j'ai pris le premier vol à destination de la Ville Lumière. C'est dame Chouette qui m'avait annoncé la nouvelle de mon départ imminent. J'ai dit : « Chouette, Paris, c'est toujours une bonne idée. Je suis arrivée à un âge où le luxe et le confort sont grandement mérités. » C'est donc avec une satisfaction mêlée d'expectative que j'ai enregistré mon vol online. C'est rapide, clair, net et efficace.

Air France ne badine pas avec la technologie. Elle la maîtrise parfaitement, elle comprend les besoins de ses clients. C'est pas sorcier : ils ont quelques magiciens aux commandes. L'un d'eux devait être justement aux manettes du Boeing 777-300 ce jour-là. Décollage à temps, voyage sans pression en perte de vitesse, ni poches d'air tressaillantes. Et là, entre ciel et terre, je remercie les dieux qui m'ont mise dans ce cocon ouateux et privatif. Ces nouvelles cabines Business, c'est la classe. Le siège, enveloppé dans une coquille blanche, se transforme électriquement en lit totalement plat de deux mètres de long. Mais là, pas question de ronfler, même après un repas étoilé. Plutôt ronronner, oui, emmitouflée dans un plaid en laine, un thé au jasmin fumant dans son bol en porcelaine, grignotant des biscuits au citron, casque audio réducteur de bruit sur les oreilles. Il sera toujours temps, plus tard, une fois la batterie de l'ordinateur rechargée (grâce à la prise USB), de réviser les formules magiques et autres recettes de tambouilles fantastiques. Pour l'heure, je savoure un moment de grâce en admirant le ballet de Ravel sur un écran HD de 16 pouces (41 cm), un oreiller XXL en duvet et plumes sous la nuque.
Instants de bonheur dans les cieux et atterrissage en douceur...

 

Du rouge ou rien
Ayant capté les ondes positives parisiennes (la tour de M. Eiffel est en fait une géante antenne), je débarque, comme par magie, devant la porte vermillon de l'une des adresses les plus chics de la capitale française. Oui, après avoir baroudé, durant des années, into the wild à motocyclette ; traversé à pied le trajet menant du cercle polaire à l'Himalaya; puis effectué une longue marche à pied de la Méditerranée jusqu'en Chine par la Route de la soie, une sorcière a bien le droit de se chouchouter de temps en temps. Et pas que peu ! La Réserve, lit-on sur l'enseigne flambant neuve. Première surprise : pas de hall de réception. À droite, un café-bar. À gauche, un salon privé. Discrétion oblige, l'accueil se fait à la porte (rouge) et l'on transporte les invités vers leurs chambres où le check-in se fait en toute simplicité. Retour vers les salons feutrés, décorés dans un luxe quelque peu ostentatoire (en velours... rouge et dorures chères aux Bourbons) mais de bon goût, dans le grand genre bien connu de Monsieur Jacques Garcia.

Les sorcières sont bien logées. Située à mi-chemin de la rue du Faubourg Saint-Honoré et de l'avenue Montaigne, à deux pas des Champs-Élysées, cette maison de maître abrite 26 suites et 14 chambres (aux tonalités paisibles où dominent blanc cassé, pastels, tentures et de magnifiques salles de bains au carrelage noir et blanc marbré chauffé avec, cerise sur le gâteau, des toilettes avec massage et séchoir intégré). Un spa avec piscine, une bibliothèque avec bar self-service privé et un restaurant étoilé complètent le panorama à 5 constellations de ce refuge labélisé Leading Hotels of the World.

L'heureux maître des lieux, Michel Reybier, dont les portraits de famille tapissent les couloirs feutrés, est, entre autres, le propriétaire du château Cos d'Estournel dans le Bordelais, d'un hôtel à Genève et d'un autre à Ramatuelle et d'une dizaine d'appartements privés à louer place Trocadéro.
« La réhabilitation de cet ex-hôtel particulier de Pierre Cardin a nécessité deux années, 250 tonnes de marbre et 6 000 mètres de tentures, rideaux et voilages », chuchote l'une des sorcières toute en froufrous. La sorcière blonde à la voix affûtée au chocolat, sa collègue brune sage comme une image et Mimi-la-rousse trinquent alors à la santé des traditions et de l'art de vivre à la française mêlés au high-tech japonais.
En face, le Grand Palais et les lumières de l'antenne, euh pardon, de la tour Eiffel scintillent des feux des mille baguettes magiques réunies.

Épilogue : fin du congrès (ses résolutions resteront secrètes, bien évidemment), retour à l'aéroport Charles-de-Gaulle pour embarquer dans le cocon spatial. Mais la météo bloqua les avions au sol. Mauvaise chance ou mauvais sort, l'on ne saura dire. Toujours est-il que les sorcières bien-aimées transformèrent toute une aile de l'aérogare en hôtel branché avec soixante chambres bien équipées et douches à louer. Puis elles mirent beaucoup de soin à décorer une galerie aux allures d'appartement parisien comprenant moult salons, coins cafet' et salles de jeux pour enfants et la baptisèrent « Instant Paris ». Cet espace situé au niveau arrivées du hall L du terminal 2E de Paris-Charles-de-Gaulle sera libre d'accès à tous les voyageurs, décidèrent-elles avant de s'offrir un massage facial et un déjeuner royal dans un salon Business.

*À l'invitation d'Air France.

 

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