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Liban - Démission de Mounir Maqdah

Manœuvre politique ou crise au sein de la direction palestinienne ?

Le retrait du Fateh du Haut Comité sécuritaire met en danger les camps de réfugiés, notamment Aïn el-Héloué.

Mounir Maqdah a présenté sa démission mardi. Photo Ahmad Mantache

La situation politique et sécuritaire à Aïn el-Héloué, le plus grand camp palestinien du Liban, situé à l'est de Saïda, est préoccupante, à la suite de la démission du chef militaire Mounir Maqdah et du retrait du mouvement Fateh du Haut Comité sécuritaire palestinien.

Le leader de la Force conjointe palestinienne dans les camps du Liban a présenté mardi sa démission, dont il a informé l'Autorité palestinienne à Ramallah, sans fournir d'explications. Parallèlement, le mouvement Fateh a décidé de se retirer du Haut Comité sécuritaire palestinien en réaction au refus des représentants d'autres formations membres du Haut Comité, notamment islamistes, de s'associer à la délégation de cet organisme qui devait effectuer une visite au camp palestinien de Beddaoui, au Liban-Nord.

La visite de cette délégation, présidée par le leader de la Sécurité nationale palestinienne, le général Sobhi Abou Arab, s'inscrivait dans le cadre de tentatives visant à renforcer le rôle de la Force conjointe dans ce camp qui a connu récemment des accrochages armés. La Force conjointe avait été créée dans le but de maintenir la sécurité et le calme dans les camps.

M. Abou Arab a toutefois indiqué à la presse que le Fateh s'est retiré du comité pour des raisons qui vont au-delà de l'affaire de la visite prévue à Beddaoui. Pour sa part, un membre du FLP, Salah Youssef, a précisé que sa formation aussi s'est retirée du Haut Comité ainsi que de la Force conjointe sans en donner les raisons.
Une source libanaise bien informée des questions palestiniennes a précisé à L'Orient-Le Jour que le retrait du Fateh est dû à un déséquilibre des forces et à une représentation injuste des groupes au sein du Haut Comité. Cependant, la démission de M. Maqdah de son poste est une autre histoire, selon cette source.

 

(Pour mémoire : La situation risque de déraper à Aïn el-Héloué)

 

Les relations entre Mounir Maqdah et les services de renseignements de l'armée libanaise se sont brutalement dégradées ces derniers temps, ajoute-t-on de même source. M. Maqdah aurait manqué de répondre aux exigences des forces de sécurité libanaises, notamment en ce qui concerne le dossier des personnes recherchées trouvant refuge à Aïn el-Héloué, alors que lui estime que les forces de sécurité libanaises n'ont pas tenu leurs promesses.

Tout se joue dans le timing des différentes décisions, explique cette source : si le Haut Comité sécuritaire n'existe plus, la Force conjointe, dirigée et financée par le Haut Comité, est aussitôt affectée, et le camp livré au vide. Selon cette source, M. Maqdah cherche, d'une part, à se dérober à ses responsabilités quant à l'échec de la Force conjointe qu'il dirige à livrer les personnes recherchées aux autorités libanaises ; et, d'autre part, à profiter des incidents qui peuvent résulter de la vacance à la tête de cette Force conjointe pour prouver sa raison d'être et faire un retour plus fort sur le devant de la scène.

En rapport avec cette situation, Bahia Hariri, députée de Saïda, a reçu hier le secrétaire pour le Liban du Fateh et d'autres groupes de l'OLP, Fathi Abou Ardat. « Nous insistons sur la nécessité de réanimer le rôle de la Force conjointe palestinienne en vue de préserver la sécurité à Aïn el-Héloué, ainsi que sur l'importance d'unifier le directoire palestinien dans les camps. » Selon une source proche de Mme Hariri, la députée a adressé une mise en garde aux deux principales formations palestiniennes, Fateh et Hamas. « Vous aviez réussi à calmer relativement la situation dans les camps et à construire des ponts entre les groupes palestiniens et l'État libanais. Ne gâchez pas les efforts de plusieurs années », a-t-elle dit à des représentants des deux groupes.

 

 

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