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Liban - Sécurité

La tentative d’assassinat d’un « diplomate » palestinien, un règlement de comptes interne ?

La tentative d'assassinat d'un « diplomate palestinien », Ismaïl Charrouf, perpétrée samedi dernier à Saïda, a remis sur le tapis la problématique de l'utilisation de la scène libanaise pour des règlements de comptes interpalestiniens. C'est en tout cas ce qui ressort des résultats de l'enquête préliminaire effectuée par les forces de l'ordre suite à l'attentat. L'attaque s'est produite en dehors du camp des réfugiés de Aïn el-Héloué, dans un immeuble à Saïda, où M. Charrouf effectuait une visite à un officier du Fateh à la retraite, le général Youssef Diab.

Atteint superficiellement d'une balle au front et d'une autre à la main, Ismaïl Charrouf a échappé à la mort. La tentative ne serait donc pas « une simple menace mais bel et bien une volonté de l'éliminer », attestent des sources concordantes. Celles-ci précisent, en réponse aux questions de L'OLJ, que l'une des armes des agresseurs s'est bloquée lors de l'attaque qui a eu lieu au bas de l'immeuble, ce qui explique le fait que le responsable a reçu deux balles seulement et non pas davantage. Le diplomate a été hospitalisé à Saïda, avant d'être transporté à Beyrouth.

 

(Pour mémoire : La situation risque de déraper à Aïn el-Héloué)

 

Pour l'heure, la faction palestinienne proche de la Syrie, Ansar Allah, est pointée du doigt, mais les mobiles « n'auraient aucun lien direct avec la Syrie », si l'on en croit une source proche du dossier.
Bien que la tentation soit grande de développer plusieurs scénarios sur les raisons de cette attaque et les objectifs visés, il apparaît de plus en plus que l'affaire ne serait autre qu'une question de règlement interne au sein même du Fateh, qui vient de tenir, il y a près d'un mois et demi, un grand congrès, croient savoir des sources palestiniennes et libanaises qui suivent de près ce dossier.

Le 7e congrès du Fateh, le parti au pouvoir en Cisjordanie, s'est tenu à Ramallah du 29 novembre au 3 décembre derniers. Des élections internes, longtemps attendues, devaient avoir lieu lors de ce Congrès qui devait permettre de resserrer les rangs autour du président Mahmoud Abbas dont la légitimité continue de poser problème. Le président de l'Autorité palestinienne est d'ailleurs attendu au Liban, début février.
« Ismaïl Charrouf n'est pas du tout d'ailleurs un responsable à l'ambassade de Palestine à Beyrouth comme indiqué par les médias. C'est un membre du service des renseignements au sein de l'Autorité palestinienne », affirme une source informée à Saïda. Celle-ci précise que l'ambassade a fait parvenir cette information erronée à la presse pour « couvrir les raisons de sa présence au Liban ».

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a condamné l'attaque dont a été victime Isamaïl Charrouf, soulignant son « refus catégorique de toute opération visant les diplomates se trouvant au Liban ». Le palais Bustros a saisi l'occasion pour réitérer son désaveu de l'utilisation des armes sur le territoire libanais « pour des règlements de comptes ». Le texte insiste par ailleurs sur la nécessité de faire appliquer les décisions officielles en faveur du contrôle des armes illégales au sein et à l'extérieur des camps.

 

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