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À La Une - Syrie

Damas a utilisé des armes chimiques dans l'offensive sur Alep, selon HRW

L'ONG parle d'au moins huit attaques lors desquelles neuf personnes, dont quatre enfants, ont été tuées.

Capture d'écran d'une vidéo tournée à Alep après une attaque supposée au chlore, postée sur les réseaux sociaux le 7 septembre 2016. REUTERS

Les forces gouvernementales syriennes ont perpétré au moins huit attaques chimiques au cours des dernières semaines de la bataille d'Alep, tuant neuf personnes, dont quatre enfants, et blessant environ 200 autres, selon Human Rights Watch (HRW) lundi.

L'organisation de défense des droits de l'homme a établi sur la base d'entretiens avec des témoins et l'analyse de séquences vidéo et de photographies, que des hélicoptères des forces gouvernementales ont largué des bombes de chlore pendant l'offensive sur Alep, du 17 novembre au 13 décembre, selon un rapport publié lundi.

Ces gaz toxiques ont fait environ 200 blessés dans des secteurs de la ville contrôlés par l'opposition, selon HRW. Le nombre réel d'attaques chimiques pourrait être plus élevé que les huit documentées dans ce rapport, indique HRW, ajoutant que journalistes, personnel médical et d'autres sources crédibles ont signalé au moins 12 attaques perpétrées au cours de cette période.

L'une des attaques les plus meurtrières a frappé le quartier d'al-Sakhour le 20 novembre, tuant six membres de la même famille, dont quatre enfants, dont les corps sans vie ont été filmés par l'agence de presse Shabha. Le rapport détaille des attaques contre une aire de jeux, des cliniques, des quartiers résidentiels et des maisons.

 

(Lire aussi : Guerre en Syrie: Obama ne regrette pas l'épisode de la "ligne rouge" sur les armes chimiques)

 

"Les personnes touchées éprouvaient des difficultés à respirer, elles toussaient violemment, étaient prises de nausées, certaines s'évanouissaient, d'autres avaient de la mousse leur sortant de leur bouche", a déclaré un secouriste cité dans le rapport, ajoutant que les enfants sont les plus gravement touchés: "Ils inhalent ces odeurs et finissent par suffoquer".

Les forces syriennes, soutenues par la Russie, ont lancé une offensive en novembre avec l'intention de reprendre l'est d'Alep, un secteur clé de la guerre civile, commencée il y a près de six ans en Syrie. Le régime a annoncé le 22 décembre avoir pris le contrôle total de la ville.

"La récurrence des attaques au chlore révèle leur coordination avec la stratégie militaire globale visant à reprendre Alep, et n'est pas le résultat de quelques éléments hors de contrôle", a déclaré Ole Solvang, directeur adjoint de la division Urgences chez Human Rights Watch.

La Convention sur les armes chimiques interdit l'utilisation de produits tels que le chlore à des fins militaires. La Syrie a signé cette convention en 2013 sous la pression de la Russie. Human Rights Watch a exhorté le Conseil de sécurité de l'Onu à imposer des sanctions aux hauts responsables syriens, mais cette initiative serait probablement rejeté par la Russie, alliée de la Syrie.

 

(Lire aussi : Les Etats-Unis sanctionnent 18 Syriens pour usage d'armes chimiques)

 

S'il n'existe aucune preuve d'une implication directe de la Russie dans les attaques chimiques, HRW estime que les avions russes ont joué un rôle crucial dans l'offensive militaire contre les combattants de l'opposition dans la partie orientale d'Alep.

La France et la Grande-Bretagne poussent le Conseil de sécurité à interdire la vente d'hélicoptères à la Syrie et à imposer des sanctions de l'Onu contre les dirigeants et les militaires syriens liés au développement d'armes chimiques.

Une enquête conjointe des Nations Unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a révélé que plusieurs unités de l'armée syrienne ont utilisé des armes chimiques contre trois villages du nord de la Syrie en 2014 et 2015. Cette enquête internationale était la première à accuser les forces du président Bachar el-Assad, après des années de déni de Damas. La Russie a toutefois mis en doute les conclusions du groupe d'experts, affirmant que leurs conclusions ne sont pas assez probantes pour justifier d'imposer des sanctions. Un nouveau rapport du comité d'enquête conjoint de l'OIAC et de l'Onu doit être publié ce mois-ci.

 

 

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