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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Quand Bannon se mêle de (presque) tout

Steve Bannon (à gauche) et Jared Kushner à la Maison-Blanche. Kevin Lamarque/Reuters

La troisième semaine est aussi terrifiante que les deux premières pour l'administration Trump. Déjà les Américains ont ce que l'on appelle la « fateegue », (dérivée du mot français « fatigue »). Le mouvement de contestation a lancé presque deux douzaines de poursuites en justice contre des décisions du nouveau gouvernement, considérées comme des infractions. Et il a commencé à attaquer là où le bât blesse : les affaires du président et celles de ses enfants. Et ce mouvement baptisé « grab your wallet » (accrochez-vous à votre porte-monnaie) a indiqué lundi dernier qu'il est en contact avec 33 géants de la distribution pour qu'ils boycottent les produits estampillés Trump. Cela inclut les mégas Amazon et Wallmart et le grand magasin de luxe Bloomingdale's. L'épicentre de la résistance se trouve dans l'État de Washington, à une distance de quatre mille kilomètres de la capitale fédérale.

En outre, les Américains ont l'impression de se trouver dans des abysses, car Trump ne possède pas une stratégie de gouvernance. À commencer par les nouvelles sanctions contre l'Iran, accusé d'avoir testé des missiles balistiques. Des sanctions que le président Trump dit avoir préparées en décembre dernier, alors que les essais n'avaient pas encore eu lieu.

Les démocrates, pour leur part, œuvrent à démontrer combien est dangereuse pour Donald Trump sa proximité avec Steve Bannon, taxé d'ultraraciste. Ce dernier a même pu récemment nommer une jeune femme de 25 ans, Julia Hahn, reporter à Breibart (site raciste et suprématiste), comme assistante spéciale du président. On dit d'elle qu'elle est « plus Bannon que Bannon ».
Steve Bannon, qui reste travailler pendant plus de seize heures à la Maison-Blanche, a pour sa part affirmé dernièrement : « Nous bougeons en grand, nous bougeons rapidement. Nous ne sommes pas là pour faire de petites choses. » Il a profité de son imposante position à la Maison-Blanche pour déclencher de nouvelles batailles : pas moins qu'avec le Vatican. Selon un article publié avant-hier dans le New York Times, le Vatican est pour lui un nouveau centre d'intérêt. Ayant visité à plusieurs reprises le Saint-Siège, il a créé des relations solides avec son aile superconservatrice, dont le cardinal américain Raymond Bulke, qui est ouvertement en confrontation avec le pape François. Cela est dans la ligne des connexions de Bannon (catholique) avec les partis d'ultradroite européens.

Sur un autre plan, la plupart des médias se demandent où est Jade Kushner, le gendre parti pour favori. « Ayant joué jusqu'à présent l'ange face au démon Bannon, Kushner, 36 ans, avait tenté de tempérer la belligérance de son beau-père, explique un analyste. Une erreur d'un surplus de confiance en lui-même l'a fait mettre un peu de côté. » Reste une autre guerre de domination de la Maison-Blanche, entre le chef de cabinet, Reince Priebus, et Bannon.

 

(Pour mémoire : Le tandem Trump-Bannon rend Breitbart incontournable)

 

Bannon et « Le cygne noir » de Nassim Taleb
Idéologiquement, Bannon vit son heure historique. Mais, selon le très crédible quotidien en ligne Politico, on n'a pas porté assez d'attention aux philosophes qui ont consolidé la pensée de Bannon. Et beaucoup d'analystes ont vu en Donald Trump un « Cygne noir », terme popularisé par le titre éponyme de l'ouvrage best-seller du philosophe américano-libanais Nassim Taleb, basé sur les conséquences d'une portée considérable et exceptionnelle que peut avoir un événement imprévisible. Ce livre est lu par Bannon et ses aides et leur sert de guide pour la « révolution Trump ». Il est dit néanmoins que, malgré plusieurs tasses de café avec Bannon, Taleb ne se considère pas comme un fan de Trump.

Sur un autre plan, son chef de cabinet, Reince Priebus, lui a fait savoir que l'administration avait besoin de remettre en question sa politique et sa communication, après une série de déclarations inflammatoires et contre-productives qui l'a desservie.
Selon des proches, les aides de l'équipe du président sont à la recherche de nouvelles tactiques. Un soir, ils se sont réunis à ce sujet à la « West Wing » (les bureaux présidentiels) alors que le personnel des lieux avait terminé sa journée de travail. Ils ont dû discuter dans l'obscurité car ils ne savaient pas comment faire fonctionner l'éclairage : un système programmé pour des questions de sécurité.

Normalement, à 18h30, le président se retire dans ses appartements privés, situés à l'étage supérieur de la résidence. Là, dit-on, il twitte à son épouse Melania et à leur fils Barron qui se trouvent encore à New York. Puis il revêt un peignoir de bain (ce qui a été démenti par son porte-parole) et s'installe seul devant son poste de télévision. Et il donne aussi des coups de fil à ses conseillers.

 

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commentaires (2)

Le terrain , rien de tel pour dicter les lignes à suivre , quelque soit la puissance qui agit . Les us avec banon ou canon s'y confirmeront très vite .

FRIK-A-FRAK

14 h 08, le 09 février 2017

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Commentaires (2)

  • Le terrain , rien de tel pour dicter les lignes à suivre , quelque soit la puissance qui agit . Les us avec banon ou canon s'y confirmeront très vite .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 08, le 09 février 2017

  • C,EST LA PAGAILLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 00, le 09 février 2017

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