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Moyen Orient et Monde - Penelopegate

Nouvelles révélations sur des indemnités versées à l’épouse de François Fillon

Après ses « excuses », lundi, le candidat de la droite à la présidentielle française tentait hier de relancer sa campagne.

François Nascimbeni/AFP

À moins de trois mois de la présidentielle française, le candidat de la droite François Fillon a cherché hier à relancer une campagne plombée par des soupçons d'emplois fictifs de ses proches. Mais il a dû de nouveau faire face à de nouvelles révélations.

Le quotidien satirique Le Canard enchaîné, qui a lancé l'affaire du Penelopegate il y a deux semaines, publie en effet de nouveaux éléments dans son édition de ce matin. Penelope Fillon, l'épouse de l'ancien Premier ministre, a perçu en août 2002 « 16 000 euros d'indemnités, soit l'équivalent de cinq mois de salaire », alors qu'elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès de Marc Joulaud, suppléant de l'actuel candidat de la droite à la présidentielle, selon l'hebdomadaire satirique, qui assure qu'elle a « cumulé deux salaires durant un peu plus d'un mois ». Par ailleurs, lorsque M. Fillon a mis fin, en novembre 2013, au dernier contrat de son épouse à l'Assemblée nationale, celle-ci a perçu « 29 000 euros » d'indemnités pour 17 mois de travail (rémunérés 65 839 euros net, selon le site internet de M. Fillon), affirme encore le Canard. « À l'époque, la législation ne prévoit pas un tel niveau d'indemnités de licenciement pour un collaborateur parlementaire », assure l'hebdomadaire.

 

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Ces informations ont aussitôt été démenties par M. Fillon. Dans un communiqué sur « les mensonges du Canard enchaîné », il affirme que les nouveaux « éléments publiés (...) ne sauraient en rien constituer une information nouvelle et comportent des erreurs manifestes ». M. Fillon indique ainsi que « les chiffres (qu'il a) rendus publics lundi comprenaient bien entendu la totalité des sommes figurant sur les bulletins de paie de (son) épouse, y compris les indemnités diverses de fin de contrat » et réfute notamment la somme de 29 000 euros de 2013, affirmant que son épouse avait alors reçu 7 754 euros, « comprenant les congés payés ». Le journal « confond certainement avec une somme de 29 565,43 euros qui correspond au total du bulletin de paie du mois d'août 2007, au terme de cinq ans de collaboration avec Marc Joulaud », le suppléant de M. Fillon, affirme encore ce dernier.

Cette nouvelle révélation intervient en pleine contre-offensive du candidat. Après deux semaines de tourmente qui lui ont fait perdre son statut de favori de la course, François Fillon avait tenu dans la matinée une réunion avec des parlementaires de son camp, avant un déplacement dans le nord-est de la France. Il n'y a « pas de plan B », mais « juste un plan A comme Attaque », a-t-il martelé devant des troupes parfois déboussolées à l'approche du scrutin présidentiel des 23 avril et 7 mai. Il doit poursuivre son offensive avec la publication d'une « lettre aux Français », aujourd'hui, dans la presse régionale.

 

(Pour mémoire : Penelope Fillon, une discrète sur le grill)

 

Privé de second tour ?
M. Fillon avait défendu, lundi, la « légalité » des emplois de son épouse Penelope et de deux de leurs enfants, lors d'une longue conférence de presse suivie, en direct, par plus de 2 millions de téléspectateurs et internautes. Mais il a aussi reconnu que ces pratiques choquaient aujourd'hui l'opinion publique et a, pour la première fois, présenté ses « excuses » pour avoir embauché des membres de sa famille comme assistants parlementaires. La justice française a lancé une enquête préliminaire pour déterminer la réalité de leur travail. Selon Le Canard enchaîné, les enquêteurs n'ont toujours pas trouvé de preuve du travail de Penelope Fillon.

Alors que son propre camp commençait à s'alarmer de la perspective d'une élimination de M. Fillon dès le premier tour du scrutin présidentiel, ses plus proches soutiens ont de nouveau fait bloc après la conférence de presse de leur champion. « Le socle a tenu » et « on est reparti en campagne », a assuré lundi soir Christian Jacob, patron des députés de son parti, Les Républicains. Il « a prouvé qu'il était vraiment le patron » et « qu'il n'y avait pas de plan B », a affirmé hier Bruno Retailleau, son coordinateur de campagne. Des voix s'élevaient depuis plusieurs jours pour évoquer une candidature alternative, comme celle de l'ancien Premier ministre et finaliste de la primaire de droite Alain Juppé, qui a pourtant répété qu'il ne servirait pas de recours.
Les Français, en revanche, semblent moins sensibles aux arguments avancés par M. Fillon. Selon un sondage publié hier, les deux tiers (65 %) n'ont pas été convaincus par ses explications sur le travail rémunéré de ses proches. Ils sont plus d'un tiers (35 %) à estimer qu'il doit néanmoins maintenir sa candidature à la présidentielle.

« Maintenant, c'est le 23 avril que ça se passe. La question, ce n'est pas de savoir si les politiques sont convaincus, la question, c'est les Français », a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet, députée et candidate malheureuse à la primaire de la droite en novembre. Jusque-là favori des sondages pour l'élection, François Fillon a brutalement dévissé dans les intentions de vote après l'éclatement du Penelopegate. Un sondage Opinionway publié hier l'a donné troisième avec 20 %, derrière la chef de file de l'extrême droite Marine Le Pen (25 %) et le centriste Emmanuel Macron (23 %), ce qui le priverait de second tour.

 

 

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commentaires (7)

FAUT LIRE L,EDITORIAL DE MONSIEUR ISSA GORAIEB !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 47, le 08 février 2017

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Commentaires (7)

  • FAUT LIRE L,EDITORIAL DE MONSIEUR ISSA GORAIEB !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 47, le 08 février 2017

  • Comme le dit l'adage, on ne se refait pas. Je revois encore des pronostics qui donnaient trump pète perdant devant hyllarie y a 2 mois de cela , et ces mêmes ignorants refaire avec Fillon la même chose. Quand on a plus rien à perdre , l'illusion du rêve de l'espoir continuera à faire vivre. Lol.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 05, le 08 février 2017

  • Affaire Fillon: L'ex-assistante de Marc Joulaud affirme «n'avoir pas travaillé» avec Penelope Fillon

    yves kerlidou

    10 h 40, le 08 février 2017

  • la coupe est pleine: deux emplois à plein temps alors qu'il y a deux millions de chômeurs, des salaires bien au dessus de la moyenne des parlementaires et maintenant des primes de licenciement. Ce monsieur ne peut plus diriger la France comment peut il après cela demander au Français des sacrifices il est obligé de se maintenir à cause de la conception de sa nomination pour la droite et en plus il n'y a pas de remplaçant possible mais c'est clair que les Français rendront un verdict avant ou après la justice.

    yves kerlidou

    10 h 35, le 08 février 2017

  • IL EST FINI. PLUS D,ESPOIR. DEGAGEZ A TEMPS POUR DONNER LA CHANCE A UN AUTRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 08 février 2017

  • Employer les membres de sa famille n'est peut-être pas très moral - et c'est pourquoi Mr. Fillon a présenté des excuses aux français (remarquons qu'il est le seul à l'avoir fait alors qu'il s'agit d'une pratique courante) - mais parfaitement légal. Reste la question: emploi réel ou fictif? Le Canard dit qu'il n'y a pas trace du travail effectué par Pénélope. Peut-être, mais il n'y a pas non plus trace du paiement de quelqu'un d'autre comme assistant parlementaire. Cela signifierait, ou bien que Fillon ait travaillé seul, ce qui est impossible, aucun député français ne peut le faire, ou bien que son assistant ait été bénévole, ce qui l'est tout autant.

    Yves Prevost

    08 h 33, le 08 février 2017

  • Mais qu'on lui lâche les baskets à ce futur président de la République française , bon catho et ami de Poutine. On ne s'acharne que sur lui, Marine que j'aime bien est intouchable et Macron est le candidat des banquiers, attendez vous à des retours de bâton sur cette corporation.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 25, le 08 février 2017

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