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Économie - Turquie

Ankara place des milliards de dollars d’avoirs publics dans un fonds souverain

Le fonds, créé en août 2016, doit servir à financer les grands projets d'infrastructure et vise à « garantir la puissance de l'économie turque contre les ingérences extérieures ».

Les parts gouvernementales dans la banque Halkbank, contrôlée par l’État à hauteur de 51,11 %, seront transférées à ce fonds. Umit Bektas/Reuters

Le gouvernement turc a décidé de placer des dizaines de milliards de dollars d'avoirs publics dans un fonds souverain dans le cadre d'une vaste réorganisation visant à financer d'ambitieux projets d'infrastructure.
Les avoirs transférés vont de la banque publique Ziraat Bankasi, aux parts minoritaires de l'État dans le compagnie aérienne Turkish Airlines. « Les modes de management existants et les business plans des entreprises seront maintenus, ainsi que la coopération avec tous les actionnaires concernés, notamment les institutions financières internationales », a déclaré le gouvernement dans un communiqué dimanche soir.
Les parts gouvernementales dans des compagnies privatisées telle que Turkish Airlines, dont l'État détient 49,12 %, et dans la banque Halkbank, contrôlée par l'État à hauteur de 51,11 %, seront transférées à ce fonds. Il gérera les 7 % de parts détenues par l'État dans la compagnie de télécommunications Türk Telekom.
Ce fonds a été créé en août 2016, mais c'est la première fois que les avoirs d'entreprises importantes sont transférées sous son autorité. Il détenait déjà des participations majoritaires dans des courses hippiques et des loteries. Lorsque le fonds turc avait été créé, l'agence progouvernementale Anadolu avait affirmé qu'il servirait à financer les grands projets d'infrastructure, comme le canal artificiel prévu à Istanbul, ou le tunnel à trois étages prévu sous le Bosphore.

« Fonds hypothécaire »
La porte-parole du principal parti d'opposition (CHP), Selin Sayek Böke, a fustigé hier un « fonds hypothécaire du palais ». Le député CHP Faik Oztrak a pour sa part comparé cette mesure aux excès de la bureaucratie ottomane du XIXe siècle.
Le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a défendu ce plan affirmant qu'il visait à « garantir la puissance de l'économie contre les ingérences extérieures ». Il a ajouté que le fonds serait « une institution nationale ».
Pour James Sawyer, analyste au groupe Eurasia, cette déclaration est en phase avec la vision de Recep Tayyip Erdogan d'une économie plus contrôlée par l'État, à l'approche d'un référendum sur une réforme constitutionnelle visant à étendre les pouvoirs du président. « Cette démarche centralisera davantage entre les mains d'Erdogan la prise de décision économique sans aucune supervision », a-t-il affirmé à l'AFP. « Ces avoirs seront le plus certainement utilisés pour s'assurer que le financement des mégaprojets d'infrastructures continue à tout prix », a-t-il ajouté.
Ozgur Altug, du cabinet BCG Partners, estime à 33 milliards de dollars le montant des avoirs transférés. Cette opération signifie que le fonds, et non plus le budget gouvernemental, bénéficiera désormais des dividendes que ces avoirs généreront, explique l'analyste dans une note. La Turquie suit ainsi l'exemple de plusieurs autres pays qui ont placé leurs avoirs dans des fonds souverains afin de pouvoir les utiliser pour des projets d'envergure, par temps de crise, ou pour maintenir les programmes de retraite et les systèmes d'allocations étatiques. Anadolu écrivait en août que le fonds devrait atteindre à terme une valeur de 200 milliards de dollars.
(Source : AFP)

Le gouvernement turc a décidé de placer des dizaines de milliards de dollars d'avoirs publics dans un fonds souverain dans le cadre d'une vaste réorganisation visant à financer d'ambitieux projets d'infrastructure.Les avoirs transférés vont de la banque publique Ziraat Bankasi, aux parts minoritaires de l'État dans le compagnie aérienne Turkish Airlines. « Les modes de management...

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