Rechercher
Rechercher

Auto - Autos d’hier

Bugatti Type 51 Coupé Dubos

Recycler un châssis de course devenu obsolète pour en faire un véhicule de grand tourisme, en général très luxueux : dans les années 1930, bon nombre de constructeurs automobiles avaient recours à ce stratagème. Ainsi, Alfa Romeo opérait couramment cette mutation avec ses châssis 8C 2 300. Toutefois, l'archétype de ce genre de transformation mécanique reste un spécimen unique : la Bugatti Type 51 Coupé Dubos. Il n'a en effet été produit qu'un seul modèle de cette voiture.
Le châssis en question est transformé en Type 51 au cours du mois de février 1931. Équipée d'un moteur 8 cylindres en ligne de 2 261 cc, développant une puissance maximale de 185 ch à 5 500 t/mn, cette Bugatti se distinguera en course durant cette même année 1931, remportant notamment le Grand Prix de Tunis puis le Grand Prix de Monaco. Mais la concurrence sur les circuits est très sévère, particulièrement de la part des constructeurs italiens Maserati et Alfa Romeo, ses grands rivaux transalpins. Car en dépit de sa consonance, la marque est une entreprise hexagonale fondée en 1909 par Ettore Bugatti, né il est vrai à Milan, mais naturalisé français.

Le rêve d'un playboy
À la fin de l'année 1931, le châssis Bugatti Type 51 est vendu à Louis Chiron, l'un des pilotes de la marque à l'éléphant, qui va l'engager en course pendant encore deux saisons, sans grand succès toutefois. On perd ensuite la trace du véhicule jusqu'en 1936, année où il est acquis par André Bith, un playboy parisien extrêmement fortuné. André Bith rêve de construire « sa » voiture : il en a lui-même dessiné les plans, singulièrement inspirés par la Bugatti Type 57 Coupé Atlantic. Son rêve va se réaliser avec la complicité du carrossier français Louis Dubos, réputé pour avoir déjà collaboré avec Peugeot et Delahaye.
La fabrication de la voiture débute en avril 1937 et sera achevée quelques mois plus tard, moyennant une facture de 20 000 francs – le prix d'une des toutes nouvelles Citroën traction avant. La carrosserie très aérodynamique s'apparente effectivement à la Bugatti Atlantic, mais son style original fera du coupé Dubos la vedette de nombreux concours d'élégance.
Par la suite, la Bugatti Type 51 Coupé Dubos changera plusieurs fois de propriétaire, passant notamment entre les mains du célèbre pilote Maurice Trintignant, surnommé Pétoulet et oncle du non moins célèbre acteur Jean-Louis Trintignant (lui-même pilote amateur à ses heures perdues). Le fameux coupé subira alors de nombreuses péripéties : le châssis est séparé de la carrosserie pour en faire à nouveau un véhicule de course. Fort heureusement, la carrosserie est entreposée en lieu sûr ; elle y restera, plus ou moins bien préservée, pendant près d'un demi-siècle.

À Pebble Beach
Il faudra patienter jusqu'en l'an 2000 pour que châssis et carrosserie soient de nouveau assemblés, avec la contribution d'André Bith en personne. La voiture est finalement restaurée et sera présentée en 2003 au prestigieux Pebble Beach Concours d'élégance, en Californie, aux États-Unis, où elle sera classée deuxième dans sa catégorie derrière une autre Bugatti : une Type 57 Atlantic... celle-là même dont elle s'était inspirée !

J.M.

Recycler un châssis de course devenu obsolète pour en faire un véhicule de grand tourisme, en général très luxueux : dans les années 1930, bon nombre de constructeurs automobiles avaient recours à ce stratagème. Ainsi, Alfa Romeo opérait couramment cette mutation avec ses châssis 8C 2 300. Toutefois, l'archétype de ce genre de transformation mécanique reste un spécimen unique :...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut