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Moyen Orient et Monde - Afrique

Le roi du Maroc de retour à l’UA après 33 ans d’absence

Le royaume chérifien avait quitté l'organisation en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental.

Le roi du Maroc Mohammad VI saluant le président rwandais Paul Kagamé lors du 28e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, hier. Zacharias Abubeker/AFP

« Qu'il est bon de rentrer chez soi » : Mohammad VI a pu savourer hier à Addis-Abeba le retour de son pays au sein de l'Union africaine, qu'il avait quittée il y a 33 ans pour marquer son désaccord sur la question du Sahara occidental. « L'Afrique est mon continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m'avez tous manqué », a déclaré le roi du Maroc à ses pairs africains, lors de la cérémonie de clôture du 28e sommet de l'UA. Vêtu d'un costume sombre, la tête coiffée d'un turban couleur or, le roi s'est félicité du soutien « franc et massif » des États membres de l'organisation continentale. Lundi, au terme d'une intense campagne diplomatique, 39 pays sur 54 s'étaient prononcés en faveur du retour du Maroc au sein de l'UA. Le Maroc remporte ainsi son pari, après avoir réalisé que la politique de la chaise vide devenait un obstacle à son expansion économique et son influence en Afrique.

« Retrouver la famille »
Le royaume chérifien avait quitté l'organisation en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme sien. S'il a justifié la décision prise alors, Mohammad VI a expliqué en substance que le temps était venu de retrouver l'Union africaine : « Au moment où le royaume compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille. »
La requête du Maroc avait toutefois suscité de vives résistances de la part de poids lourds du continent dont l'Afrique du Sud, l'Algérie ou le Nigeria, soutiens de longue date de la République sahraouie. « Nous n'ignorons pas que nous ne faisons pas l'unanimité au sein de cette assemblée », a reconnu Mohammad VI. Mais, a-t-il tenu à rassurer, l'action du Maroc « concourra à fédérer et à aller de l'avant », plaidant pour une « collaboration éclairée ».
Plusieurs chefs d'État, parmi lesquels la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf ou le burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, ont expliqué que le retour du Maroc permettrait de discuter de la question du Sahara occidental au sein de l'assemblée, « en famille ». Lundi soir, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohammad Salem Ould Salek, contraint de faire contre mauvaise fortune bon cœur, voulait lui aussi croire que le Maroc serait désormais soumis à plus de pression sur le dossier du Sahara occidental.

« D'une seule voix »
Lors de ce sommet à l'agenda particulièrement chargé, les dirigeants africains ont également élu un nouvel exécutif de l'UA, avec à sa tête le ministre tchadien des Affaires étrangères Moussa Faki Mahamat.
Le président tchadien Idriss Déby Itno a quant à lui cédé la place de la présidence tournante de l'organisation au chef d'État guinéen Alpha Condé. Celui-ci a appelé le continent à marquer sa solidarité avec les trois pays africains – Somalie, Libye et Soudan – visés par le décret anti-immigration controversé du président américain Donald Trump. « Nous devons être solidaires de ces trois pays », a déclaré M. Condé. Il a également rappelé la revendication du continent de réformer la composition du Conseil de sécurité des Nations unies afin que l'Afrique y dispose d'un poste de membre permanent. Le président sud-africain Jacob Zuma a été chargé de mener les négociations avec l'ONU sur ce point et sur les opérations de maintien de la paix sur le continent.
M. Condé a par ailleurs désigné le président ougandais Yoweri Museveni pour discuter au nom du continent du dossier des migrants avec l'Union européenne. « Nous n'avons pas à accepter que l'Union européenne négocie en tant qu'Union européenne avec tel ou tel pays. Si c'est l'Union européenne, alors, ça doit être (discuté) avec l'Union africaine. Sur le problème des migrations, nous devons parler d'une seule voix », a lancé M. Condé.
Dans un discours particulièrement offensif, invoquant les pères fondateurs de l'UA, le président guinéen a espéré que le sommet allait « montrer à la face du monde » la renaissance du « panafricanisme ». « Beaucoup dans le monde, en dehors de l'Afrique, pensaient que nous ne pourrions pas élire une nouvelle commission, pensaient qu'on allait se diviser et que le sommet allait se terminer en queue de poisson. Mais aujourd'hui, nous sommes décidés à prendre nos responsabilités ».
(Source : AFP)

« Qu'il est bon de rentrer chez soi » : Mohammad VI a pu savourer hier à Addis-Abeba le retour de son pays au sein de l'Union africaine, qu'il avait quittée il y a 33 ans pour marquer son désaccord sur la question du Sahara occidental. « L'Afrique est mon continent, et ma maison. Je rentre enfin chez moi, et vous retrouve avec bonheur. Vous m'avez tous manqué », a déclaré le roi du...

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