Plus de 150 Palestiniens se sont livrés aux autorités en quelques mois

Depuis une dizaine de jours, des réfugiés palestiniens, recherchés par la justice libanaise, se livrent de plein gré aux autorités. Leur nombre a atteint environ 150 personnes en quelques mois. Ils sont originaires de tous les camps palestiniens du Liban-Sud, notamment Aïn el-Héloué, Miyé-Miyé, Rachidiyé, Bourj el-Chémali et el-Bass.
Tout a commencé en juillet dernier, quand l'armée libanaise a entamé des négociations avec un religieux palestinien assez proche d'elle, le cheikh Ayad Abou el-Ardat. Selon une source proche du dossier à Saïda, « l'armée a adressé un message positif promettant aux individus qui se livreront aux autorités d'être bien traités et de bénéficier de jugements équitables ».
Petit à petit, les Palestiniens recherchés par la justice libanaise ont commencé à se livrer aux autorités. En l'espace de quelques mois, de nombreuses personnes ont été jugées, emprisonnées et relâchées. Elles ont régularisé leur situation et peuvent désormais mener une vie normale et sortir du camp. « Ces personnes ont encouragé d'autres à faire de même. De son côté, l'armée a élargi son dialogue pour atteindre les diverses factions palestiniennes à l'intérieur du camp », précise-t-on de même source.
Cette démarche attire surtout les individus recherchés pour des crimes et délits de droit commun, notamment des vols à main armée ou l'utilisation d'armes à feu, ou encore des personnes ayant des amis ou de la famille membres de groupes fondamentalistes, mais qui elles-mêmes n'ont jamais été actives dans ce domaine. C'est le cas par exemple du frère de Fadl Chaker, le crooner qui a soutenu le cheikh Ahmad el-Assir. Il s'est livré aux autorités libanaises pour être relâché quelques mois plus tard.
« Cette procédure a pour but de rassurer les Libanais qui vivent à proximité des camps sur le plan de la sécurité et d'aider l'armée libanaise à mieux contrôler la situation si jamais elle doit intervenir dans des opérations précises à la frontière du camp. Ainsi, les personnes ayant régularisé leur situation n'auront aucun intérêt à s'opposer aux militaires libanais et à prendre part à des échanges de coups de feu ou aux combats », rapporte la source bien informée.
Il convient de signaler cependant que cette sorte de deal avec l'armée n'intéresse pas les réfugiés palestiniens – ou des Libanais ayant trouvé refuge dans les camps – impliqués dans des dossiers de terrorisme.

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