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Culture - Résidence d’artiste

Fausse leçon de géographie entre la Suisse et le Liban

Durant trois mois, Donat Caduff, artiste suisse romanche, était l'hôte de la Zico House. En guise de conclusion de son séjour, il a présenté ses œuvres réalisées sur place dans une exposition intitulée « Ordeifer Spazis » (« Out of Space »).

L’artiste suisse romanche a croqué spontanément des scènes de la vie quotidienne lors de sa résidence chez Zico House.

D'emblée, Donat Caduff s'excuse de son français (par ailleurs tout à fait correct) : « Ce n'est pas ma langue natale. Je parle le romanche. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis ici. C'est une langue minoritaire en Suisse. Elle est parlée par une très petite communauté, environ 50 000 personnes. Pour autant, c'est une des langues nationales officielles. »
L'artiste suisse séjourne au Liban dans le cadre d'un programme d'échange artistique proposé par l'institut Lia Rumantscha, celui-ci ayant pour objectif de promouvoir la langue romanche en Suisse et à l'étranger. « L'exposition que je propose ici va être montrée, de nouveau, en Suisse, explique-t-il. L'idée n'est pas de réaliser un grand événement mais un échange entre la Suisse et le Liban. C'est de créer des liens, des ponts. »
L'exposition s'étale sur trois niveaux de Zico House : au rez-de-chaussée, des dessins ; au premier étage, des photos ; au dernier étage, une vidéo et, pour accompagner le visiteur dans son ascension, des textes.
« La plupart des dessins ont été réalisés au début de mon séjour, indique Donat Caduff. Ce sont des impressions fraîches issues de balades à pied. » Devenu familier du paysage beyrouthin, il avoue ne plus se rendre compte des phénomènes particuliers. « C'est pourquoi les premiers jours sont très importants, précise-t-il. Il faut regarder, observer, faire des esquisses puis prendre des décisions et commencer le travail. Les dessins représentent des scènes de la vie quotidienne. L'idée était de garder l'esprit de la ville, saisir la spontanéité de l'instant et représenter la situation en tant que telle ».
« Les phrases sont des impressions, enchaîne l'artiste. Elles sont le miroir de ce que j'ai vécu dans les médias, dans la rue, sur internet... Certaines sont drôles (Before I die I want Lebanon to... eat pizza), d'autres sont plus sérieuses et tristes (Refugees don't come here for fun). C'est aussi un test pour voir la réaction des personnes d'ici. »
Au premier étage, des photos de paysage et des noms de village s'étalent, par paires, sur les murs. « La moitié des images sont du Liban, l'autre moitié de la région romanche d'où je viens. C'est comme une fausse leçon de géographie. Parfois on arrive à deviner le pays, parfois non. Dans ce travail, il s'agit de montrer les similitudes entre les deux paysages. Il y a donc beaucoup de montagnes, mais aussi des forêts et des lacs. Je suis curieux de voir les réactions en Suisse car il y a ce cliché du désert. Mais c'est aussi un test pour les Libanais. »
Enfin, au deuxième étage, une série de clichés pris de nuit défilent sur un écran. « Au début, j'étais étonné qu'il n'y ait pas de lumière dans les rues la nuit, seulement les néons des publicités. C'est différent de la Suisse où il y a l'éclairage public mais pas de pubs. L'idée était de prendre des photos des écrans sans voir la publicité : comme un porte-message sans message. C'est un hommage à la ville, un hommage mystérieux », conclut Donat Caduff.

D'emblée, Donat Caduff s'excuse de son français (par ailleurs tout à fait correct) : « Ce n'est pas ma langue natale. Je parle le romanche. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis ici. C'est une langue minoritaire en Suisse. Elle est parlée par une très petite communauté, environ 50 000 personnes. Pour autant, c'est une des langues nationales officielles. »L'artiste suisse...

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