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Moyen Orient et Monde - Crise

Accord de principe de Jammeh pour quitter la Gambie

Par crainte de troubles ou de violences, plus de 45 000 personnes ont fui la Gambie depuis le début de l'année, selon le HCR.

La délégation des dirigeants ouest-africains quittant le palais présidentiel, après avoir recontré Yahya Jammeh à Banjul, hier. Afolabi Sotunde/Reuters

Les présidents mauritanien et guinéen ont obtenu hier à Banjul l'accord de principe de Yahya Jammeh pour quitter la Gambie, selon de sources mauritanienne et guinéenne proches du dossier. « Apparemment, les choses sont quasiment réglées. Jammeh a accepté de quitter le pouvoir. Les tractations tournent autour d'un point de chute pour son exil et des conditions qui doivent accompagner cet exil », a indiqué une des sources mauritaniennes. Le président guinéen Alpha Condé passait la nuit à Banjul, a souligné de son côté la source guinéenne.
Le Mauritanien Mohammad Ould Abdel Aziz et le Guinéen Alpha Condé sont arrivés dans l'après-midi, après l'horaire de l'ultimatum fixé à 12h00 par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao, 15 pays) à Yahya Jammeh pour céder le pouvoir au nouveau président Adama Barrow. Ils devaient proposer à M. Jammeh « des pistes de solution, notamment un exil dans un pays de son choix », a affirmé à Conakry le secrétaire général de la présidence guinéenne, Kiridi Bangoura. Les trois hommes ont eu deux séries d'entretiens, avant et après la grande prière du vendredi, selon une source diplomatique mauritanienne jointe à Banjul.
Contrairement à la Mauritanie, république islamique comme la Gambie – depuis une proclamation surprise de M. Jammeh en 2015 – la Guinée appartient à la Cedeao, dont cinq pays ont fait entrer jeudi leurs troupes en territoire gambien, pour forcer au départ M. Jammeh qui n'entend pas céder le pouvoir. Cette opération baptisée « Restaurer la démocratie » a été lancée peu après la prestation de serment d'Adama Barrow, élu au scrutin présidentiel du 1er décembre, à l'ambassade gambienne à Dakar, la capitale sénégalaise, où il est accueilli depuis le 15 janvier à la demande de la Cedeao. Mais, pour permettre une « dernière médiation » afin de convaincre Yahya Jammeh de partir en exil, l'opération militaire a été suspendue, et la Cedeao avait fixé à M. Jammeh un ultimatum jusqu'à hier midi, mais dépassé de facto. « C'est la Cedeao qui prendrait la décision » d'une reprise des opérations, a simplement expliqué le porte-parole de l'armée sénégalaise, le colonel Abdoul Ndiaye.

Allégeance à Barrow des forces de sécurité
C'est la deuxième fois cette semaine que le président mauritanien se rend à Banjul pour tenter de trouver une issue à la crise en Gambie. Lors de cette visite, « le président Jammeh m'avait donné son accord pour renoncer au pouvoir pour l'intérêt de son pays et du peuple gambien. Les choses se sont précipitées par la suite », a déclaré M. Ould Abdel Aziz à Nouakchott hier dans l'après-midi. L'envoyé spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest Mohammad ibn Chambas était également à Banjul pour appuyer les efforts de médiation, selon des sources diplomatiques.
Arrivé au pouvoir en 1994, Yahya Jammeh a suscité un concert de réprobations depuis qu'il a annoncé le 9 décembre qu'il contestait l'élection d'Adama Barrow, une semaine après avoir pourtant reconnu sa défaite. Imperméable aux pressions et lâché par plusieurs de ses ministres, il a assuré qu'il demeurerait en place tant que la justice n'aurait pas statué sur ses recours électoraux. Dans une dernière volonté de montrer qu'il restait maître à Banjul, il a annoncé la dissolution du gouvernement dans un communiqué diffusé par la radiotélévision d'État GRTS. Les affaires courantes de tous les ministères seront gérées par la présidence, selon le texte. Par crainte de troubles ou de violences, plus de 45 000 personnes ont fui la Gambie depuis le début de l'année, en majorité vers le Sénégal, a indiqué hier le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
(Source : AFP)

Les présidents mauritanien et guinéen ont obtenu hier à Banjul l'accord de principe de Yahya Jammeh pour quitter la Gambie, selon de sources mauritanienne et guinéenne proches du dossier. « Apparemment, les choses sont quasiment réglées. Jammeh a accepté de quitter le pouvoir. Les tractations tournent autour d'un point de chute pour son exil et des conditions qui doivent accompagner cet...

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