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Économie - Compte-rendu

Le forum de Davos au chevet des classes moyennes occidentales

La présidente du FMI, Christine Lagarde, a appelé à prendre des mesures pour réduire les inégalités, question au centre de l'attention cette année au Forum.

« Les préoccupations principales sont la corruption, la transparence et le besoin de rendre des comptes », selon la présidente du FMI, Christine Lagarde. Fabrice Coffrini/AFP

Prendre le populisme au sérieux, lutter contre l'évasion fiscale ou distribuer plus équitablement les richesses : l'élite économique réunie à Davos cherche des solutions pour renouer avec les classes moyennes occidentales après le Brexit et la victoire de Donald Trump.
« Si les politiciens n'ont pas capté le message maintenant, je me demande quand ils le feront », s'est interrogée la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors d'un débat au World Economic Forum (WEF) intitulé « Comment renouer avec les classes moyennes ». La victoire de Donald Trump et le vote sur le Brexit on été analysés comme les symptômes du malaise des classes moyennes occidentales craignant d'être déclassées par la mondialisation.
La question des inégalités constitue l'un des sujets principaux cette année à Davos. En amont du forum, l'ONG britannique Oxfam avait dénoncé que huit personnes sur la planète détiennent actuellement autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, fustigeant une situation « indécente » qui « exacerbe les inégalités ». Face au mécontentement croissant des classes populaires et moyennes, Mme Lagarde a lancé un appel depuis les montagnes suisses. « Le moment est venu de dire quelles mesures nous prenons pour réduire les inégalités, de quel filet de sécurité disposent nos citoyens, quelle éducation ou formation nous avons mises en place », a-t-elle affirmé, assurant que sa propre institution s'était mise à travailler sur le problème des inégalités. « Les préoccupations principales sont la corruption, la transparence et le besoin de rendre des comptes », a-t-elle détaillé.

Servir les populations
« Il faudrait peut-être veiller à ce que l'économie serve les intérêts d'une plus large part des parties prenantes des entreprises (...), qu'elles servent davantage les populations », a déclaré à l'AFP le PDG de Veolia Antoine Frérot, commentant cette évolution de Davos. L'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, aujourd'hui professeur à l'université de Harvard, a appelé à « lutter contre les paradis fiscaux et contre la corruption » pour retrouver la confiance de la classe moyenne.
Des recommandations qui ont fait éclater de rire le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz. « Ces gens ont contribué à mettre en place les conditions pour l'arrivée de Trump », a-t-il assuré à l'AFP, rappelant notamment que M. Summers était secrétaire au Trésor sous Bill Clinton. « Qu'on leur demande à eux comment régler le problème est un peu bizarre », a-t-il affirmé.
Lors du débat, le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, s'est distingué en appelant « à prendre au sérieux le populisme ». Pour lui, il y a urgence : « Le temps passe et peut-être n'avons-nous plus beaucoup de temps aujourd'hui », a-t-il prévenu lors de ce débat. « Le problème économique numéro un est comment le populisme va se manifester cette année ou la prochaine », a confirmé Ray Dalio, du fonds d'investissements Bridgewater.
Quand elle évoque les solutions, Mme Lagarde reprend le discours classique du FMI, souhaitant des « réformes structurelles, fiscales et la politique monétaire ». « Mais cela doit être original, ajoute-t-elle. Cela signifie probablement une meilleure distribution (des bénéfices de la mondialisation) que ce que nous avons en ce moment. » De son côté, M. Summers propose des investissements dans les nouvelles technologies et dans l'éducation, ainsi qu'une « stratégie mondiale pour que l'intégration à cet échelon fonctionne pour les classes moyennes ». M. Stiglitz propose d'autres solutions, comme « réécrire les règles de l'économie ». Pour les États-Unis, il propose notamment de rétablir les droits des travailleurs supprimés ces dernières années ou encore un système de santé.
Antonio RODRIGUEZ/AFP

Prendre le populisme au sérieux, lutter contre l'évasion fiscale ou distribuer plus équitablement les richesses : l'élite économique réunie à Davos cherche des solutions pour renouer avec les classes moyennes occidentales après le Brexit et la victoire de Donald Trump.« Si les politiciens n'ont pas capté le message maintenant, je me demande quand ils le feront », s'est interrogée...

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