Téhéran va créer en Syrie un réseau de téléphonie et un terminal pétrolier

L'Iran va créer un réseau de téléphonie mobile et un terminal pétrolier en Syrie dans le cadre d'une série d'accords de coopération signés hier lors de la visite à Téhéran du Premier ministre syrien Imad Khamis, à la tête d'une importante délégation économique, a rapporté l'agence officielle iranienne IRNA.
Les deux pays ont conclu cinq protocoles d'accord concernant entre autres la cession de 5 000 hectares pour créer un terminal pétrolier, de 5 000 autres hectares de terres agricoles en Syrie, et l'octroi d'une licence à un opérateur iranien de téléphonie mobile. Un consortium affilié aux gardiens de la révolution islamique (GRI), l'unité d'élite des forces de sécurité iraniennes, contrôle déjà en grande partie le secteur des télécommunications en Iran depuis qu'il a racheté 50 % plus une action de la société de télécoms publique en 2009, rapporte Reuters.
Ce rapprochement économique s'inscrit dans la lignée du versement par l'Iran de milliards de dollars d'aide au régime du président syrien Bachar el-Assad pour lutter contre les rebelles qui cherchent à le renverser. « L'Iran soutient le gouvernement et le peuple syriens », a déclaré Es-Hagh Jahangiri, le premier vice-président iranien lors d'un point de presse avec M. Khamis. La visite de M. Khamis ouvre « une nouvelle page pour les activités économiques entre les deux pays », selon lui.
L'un des cinq accords prévoit que l'Iran exploitera les mines de phosphate d'al-Shargiya, situées à une cinquantaine de kilomètres au sud de la ville antique de Palmyre, tombée aux mains du groupe État islamique en 2015. M. Khamis a déclaré qu'il y aurait un sixième accord pour « des investissements iraniens dans un des ports syriens », sans donner plus de précisions. L'agence officielle syrienne SANA rapporte que selon M. Jahangiri, ce sixième accord sera terminé et signé dans les deux prochaines semaines. Cité par Sana, M. Jahangiri a également noté que ces accords sont une chance pour le secteur privé iranien et les compagnies commerciales iraniennes de reprendre leurs activités en Syrie, et d'envoyer les marchandises dont le pays a besoin.
Le Premier ministre syrien a, lui, déclaré que ces contrats constituent le cœur d'une grande coopération mutuelle entre les deux pays, dans les domaines industriels, notamment concernant les investissements iraniens dans la construction d'usines en Syrie et la reconstruction du pays, selon SANA. « Nous avons insisté sur la nécessité de mettre en place des buts avec un calendrier spécifique, afin de renforcer la relation (entre la Syrie et l'Iran, NDLR) sur nos échanges commerciaux et leurs volumes, et concernant l'échelle des projets et les fonds nécessaires au développement de ces projets », a ajouté M. Khamis, cité par SANA.
(Sources : agences)