Alaëddine Boroujerdi, président de la commission de la Sécurité nationale et de la Politique étrangère au Parlement iranien (Majlis el-Choura), a poursuivi samedi sa visite au Liban après avoir affirmé la veille que Téhéran a toujours la volonté d'apporter une aide à l'armée libanaise. Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a déclaré dans la journée ne pas être opposé à une telle aide.
Entretiens avec Aoun, Berry et Hariri
Dans la matinée, M. Boroujerdi a été reçu par le président libanais Michel Aoun au palais de Baabda. "Les choses sont revenues à la normale au Liban après l'élection présidentielle", a déclaré le chef de l'Etat libanais durant cette rencontre, soulignant que "l'entente entre les Libanais sera propice à la prospérité et à la paix", faisant l'éloge du dialogue "qui permet de rapprocher les points de vue".
Les deux responsables ont également exprimé leur accord sur la nécessité d'aboutir à une solution politique pour mettre fin au conflit syrien.
Le responsable iranien s'est ensuite rendu à Aïn el-Tiné où il s'est entretenu avec le chef du Parlement libanais Nabih Berry. Saluant le rôle de ce dernier dans le déblocage de l'élection présidentielle, M. Boroujerdi a exprimé l'espoir que le nouveau régime sera profitable au peuple libanais.
Après s'être également entretenu avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, M. Boroujerdi a rendu visite à Saad Hariri. "La stabilité sécuritaire en Syrie a des répercussions positives sur la stabilité du Liban et des pays de la région", a déclaré le responsable iranien à l'issue de son entretien avec le Premier ministre libanais.
(Lire aussi : Une visite riche en perspectives pour Aoun en Arabie saoudite)
Geagea n'est pas opposé à une aide de l'Iran
Par ailleurs, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a déclaré qu'il ne s'opposait pas à une aide de l'Iran en faveur du Liban ou de son armée. "Je ne suis pas opposé à une aide militaire iranienne au Liban", a-t-il déclaré dans un entretien fleuve accordé au quotidien koweïtien al-Qabas à paraître dimanche.
Expliquant qu'un dialogue entre son parti et le Hezbollah n'est pas prévu pour le moment en raison des divergences au niveau des questions stratégiques essentielles, le leader des FL a déclaré que l'entente entre son parti et le Courant patriotique libre avait provoqué un changement important sur la scène locale. Dans cet entretien, M. Geagea a réaffirmé la nécessité d'adopter une nouvelle loi électorale.
Les élections législatives sont prévues en mai prochain. Les pôles politiques s'accordent tous à critiquer, du moins officiellement, la loi électorale de 1960, actuellement en vigueur, basée sur la majoritaire plurinominale, et appellent à en adopter une nouvelle. Les propositions sur la table prévoient notamment la proportionnelle, appuyée par le Hezbollah, le mouvement Amal et le Courant patriotique libre, et le mode de scrutin hybride alliant majoritaire et proportionnelle, défendu par les Forces libanaises, le Parti socialiste progressiste et le Courant du Futur.
Dans la journée, M. Aoun, en concertation avec le Premier ministre Saad Hariri, a signé un décret fixant l'ouverture d'une session extraordinaire du Parlement du 9 janvier au 20 mars prochain, destinée notamment à voter les projets et les propositions de loi liées à la loi électorale et au budget.
Pour en revenir à M. Geagea, il a exprimé l'espoir que la visite prévue du président Aoun en Arabie saoudite, lundi prochain, se traduira par le retour des touristes des pays du Golfe au Liban et une aide militaire saoudienne à l'armée.
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commentaires (5)
Jérdi d'un Bouge, en sus !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
03 h 29, le 08 janvier 2017