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Liban - Polémique

Vers un dénouement heureux du dossier de la Sécurité de l’État ?

Georges Karaa participe à la séance du Conseil supérieur de défense, pour la première fois depuis des mois.

Le général Georges Karaa. Photo d’archives

Si le gouvernement Hariri a veillé à ce que la séance du Conseil des ministres tenue mercredi au palais présidentiel de Baabda soit fructueuse et se solde par des décisions importantes, cela n'occulte aucunement de grands dossiers épineux qui restent à résoudre.

C'est en vertu de cette logique que le ministre d'État à la Planification, Michel Pharaon, a soulevé la question du département de la Sécurité de l'État. Le fonctionnement de cet appareil de sécurité est perturbé depuis des mois. Et pour cause : le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avait décidé de soumettre toute décision émanant du directeur général de la Sécurité de l'État, le général Georges Karaa, un grec-catholique, au contreseing du directeur adjoint, Mohammad Toufaïly, de confession chiite.

Interrogé à ce sujet par L'Orient-Le Jour, M. Pharaon fait savoir que le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri « se sont engagés à prendre ce dossier en charge ». « J'ai soulevé la question de la Sécurité de l'État en Conseil des ministres, à la veille de la toute première séance du Conseil supérieur de défense, à laquelle a assisté le général Karaa », souligne le ministre d'État avant de poursuivre : « Cela prouve que cet appareil de sécurité est important. »
Selon Michel Pharaon, « en période de vacance présidentielle, ce dossier était éminemment politique. Mais aujourd'hui et avec la relance des institutions politiques, le problème devrait être tranché une fois pour toutes ».

Commentant le lien longtemps établi entre ce dossier et le recouvrement des droits des chrétiens, un thème de campagne défendu par le Courant patriotique libre (CPL), fondé par Michel Aoun, M. Pharaon rappelle que « les droits des chrétiens sont respectés quand les institutions et les appareils de l'État fonctionnent comme cela se doit ».
Sans vouloir se montrer « très optimiste » quant à un dénouement heureux de ce dossier, M. Pharaon semble miser sur le chef de l'État, dans la mesure où il est une « personne responsable ». « J'attends les résultats de son action », dit-il.

Du côté du bloc du Changement et de la Réforme, on est soucieux de mettre l'accent sur l'importance d'appliquer les textes de lois en vigueur. « Bien avant son élection, le chef de l'État appelait au respect de la Constitution et des textes de lois », rappelle Hekmat Dib, député aouniste de Baabda interrogé par L'OLJ.
« La vacance observée aujourd'hui au niveau du poste de directeur général adjoint de la sécurité de l'État devrait être comblée loin des comportements vindicatifs », précise M. Dib avant de noter qu'« il est très important de ne pas considérer que cet appareil gravite autour de l'orbite d'une formation politique ou d'une confession ».

À une question concernant la polémique sur les droits des chrétiens, Hekmat Dib répond en soulignant que « l'élection de Michel Aoun a comblé les lacunes longtemps observées au niveau de la représentativité des chrétiens au sein des institutions politiques et des administrations publiques ». Selon lui, le tout nouveau locataire du palais de Baabda est un « président fort » qui « ne provoque aucune composante politique ». Il en veut pour preuve le gouvernement Hariri. « Celui-ci est équilibré et respecte la parité islamo-chrétienne », souligne Hekmat Dib, avant de faire valoir que le cabinet de Saad Hariri regroupe des personnes dotées de « légitimité chrétienne ». Mais il ne manque toutefois pas de souligner que cela s'applique aussi aux musulmans qui font partie de la toute première équipe ministérielle du mandat Aoun.

 

(Lire aussi :  Aoun au Conseil de défense : Lutter contre le terrorisme de manière préventive)

 

« La volonté et la personnalité de Aoun »
Si Michel Aoun et Saad Hariri s'emploient à trouver un dénouement heureux au dossier de la Sécurité de l'État, des sources bien informées ont indiqué hier à l'agence al-Markaziya que la participation du général Georges Karaa à la séance du Conseil supérieur de défense est une preuve de la volonté du président de la République d'affirmer que le Conseil est complet et capable d'accomplir les missions qui lui sont confiées. Député de Kesrouan, Michel Aoun a longtemps plaidé pour cela, note-t-on dans les mêmes milieux.

Certains vont même plus loin : la présence de Georges Karaa à Baabda hier ne serait pas uniquement le résultat de la longue bataille aouniste pour le recouvrement des droits des chrétiens. Des sources ministérielles interrogées par al-Markaziya aussi notent que cela revient en grande partie à la personnalité de M. Aoun et à son parcours au sein de l'institution militaire. « Le chef de l'État est un ancien commandant en chef de l'armée. Il est donc très conscient de l'importance d'appareils de sécurité efficaces et capables d'accomplir leurs missions. D'autant plus que le Liban est aujourd'hui en guerre contre le terrorisme », note-t-on, avant de faire savoir que Michel Aoun entend lutter contre les tentatives de marginaliser un appareil de sécurité.

 

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