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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Fouad. A . SALHA

Qu’en est-il de ce nouveau gouvernement ?

Photo Ibrahim Tawil

À la veille des fêtes, le Liban s'est doté d'un nouveau gouvernement ! C'est la seule « bonne » nouvelle que je peux retenir.
Un gouvernement tant attendu, pour aboutir à 30 ministres censés travailler ensemble pour le même but et les mêmes raisons, mais qui n'ont rien en commun. Des ex-ministres, des ex-députés, des ministres et députés actuels, des inconnus, bref le melting-pot à la libanaise.
Faudrait-il donner un nom à ce gouvernement ? À titre d'exemple « le gouvernement du changement attendu pour un avenir meilleur, plein d'espoir avec l'aide, la grâce et la force de Dieu». Que peut-on retenir de cette nouvelle formation ? Des « anciens » de retour et qui ont prouvé leurs incompétences ministérielles, et des «nouveaux» venus de nulle part qui vont se fondre dans les magouilles de leurs aînés. Je ne veux pas être trop critique et je n'ai rien de personnel vis-à-vis de tel ou tel ministre, mais les lignes qui suivent sont fondées sur des constatations et des analyses.

En voici quelques-unes :
Éducation et Enseignement supérieur : Élias Bou Saab est l'une des personnes qui ont marqué ce ministère. Enseignants, directeurs d'établissements scolaires et même étudiants regrettent que ce ministère ne soit pas resté entre ses mains. Marwan Hamadé aurait été mieux placé à la tête d'un autre ministère dans lequel il avait aussi fait ses preuves par le passé.

Santé publique: Waël Bou Faour aussi a « disparu » de la scène des ministres, à regret. Espérons que le travail entrepris avec assiduité, compétence et conviction se poursuive avec le même enthousiasme.

Droits de la femme: aucune critique contre Jean Oghassabian qui, lui aussi, a déjà exercé ses talents dans d'autres ministères. Mais à ce poste fraîchement conçu, une femme aurait dû être nommée pour être l'innovatrice et la créatrice d'un mouvement de femmes libérales. Peu importe de quel bord elle aurait été, mais cela aurait été plus appréciable.

Affaires présidentielles et Affaires du Parlement: de nouveaux postes. Mais encore faudrait-il savoir ce que représentent ces deux ministères? De quoi et de qui sont composées ces nouvelles équipes? Quel est le rôle effectif et pratique de ces deux nouveaux postes ? Fallait-il encore ajouter des frais inutiles que le citoyen va payer ?

Corruption: cheval de bataille et leitmotiv de tout le monde (députés, ministres, chefs de parti, responsables, chefs de municipalité, directeurs généraux privé et public, etc.). Mais en quoi cela consiste-t-il? Comment créer un nouveau ministère si les bases de son travail ne sont pas annoncées, ou méconnues du public ? Quel est le vrai rôle du ministre Nicolas Tuéni ? Quelle est sa vision pour lutter contre la corruption ? Va-t-il se mettre tout le monde à dos ?

Environnement: un ministère qui a longtemps fait couler de l'encre depuis la crise des déchets. Un chef de municipalité à la tête de ce ministère, c'est déjà un très bon pas, mais sera-t-il assez influent et efficace pour exécuter un plan d'action définitif à cette crise de déchets? Je ne connais pas cette personne, mais espérons que son poste de chef de municipalité pourra l'aider à convaincre et agir.

Économie et Commerce: Raëd Khoury a fait ses preuves dans son parcours professionnel. Ce ministère devait donc lui être attribué, vu que c'est son domaine ? Espérons qu'il pourra redresser la situation économique désastreuse de ce pays.

Développement administratif: heureusement que Inaya Ezzeddine a relevé la côte féminine de ce gouvernement. Mais au vu de son parcours professionnel, un autre ministère aurait été plus adéquat. Mais espérons que son séjour dans ce ministère sera à marquer d'une pierre blanche.

En deux mots, la salade confessionnelle et politique libanaise ne semble en aucun cas avoir changé. Ce qui est dommage, c'est que la compétence du Libanais et de la Libanaise soit dévoyée par les appartenances politiques et religieuses. Il est très rare, à quelques exceptions près, de trouver une personne nommée à la tête d'un ministère dans le domaine de sa compétence professionnelle. Puisque le temps du changement pour « un meilleur futur plein d'espoir est arrivé », et outre la loi électorale qui doit être la priorité de ce gouvernement, il faudrait aussi œuvrer à voter une loi qui interdise le cumul des mandats, en l'espèce les deux fonctions de ministres et de députés. Ainsi le pouvoir législatif pourra contrôler le pouvoir exécutif et lui réclamer des comptes. Il faudrait également établir un « job description » de la personne « ministrable », sans tenir compte de ses appartenances politiques ou religieuses.
Essayons quand même d'être positifs et de croire que ce gouvernement provisoire pourra concentrer son activité sur des priorités et non sur des
balivernes.

À la veille des fêtes, le Liban s'est doté d'un nouveau gouvernement ! C'est la seule « bonne » nouvelle que je peux retenir.Un gouvernement tant attendu, pour aboutir à 30 ministres censés travailler ensemble pour le même but et les mêmes raisons, mais qui n'ont rien en commun. Des ex-ministres, des ex-députés, des ministres et députés actuels, des inconnus, bref le...

commentaires (1)

Pour ma part, j'aurais souhaité la désignation d'un maréchal-ferrant aux Affaires étrangères, par exemple. Pourquoi pas tant qu'on y est ?

Un Libanais

12 h 29, le 05 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • Pour ma part, j'aurais souhaité la désignation d'un maréchal-ferrant aux Affaires étrangères, par exemple. Pourquoi pas tant qu'on y est ?

    Un Libanais

    12 h 29, le 05 janvier 2017

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