Des onze députés qui se sont succédé à la tribune au cours de la séance nocturne, neuf ont annoncé qu'ils accorderont leur confiance au nouveau gouvernement. Boutros Harb a décidé de s'abstenir et Samy Gemayel ne lui accordera pas sa confiance (lire par ailleurs).
La séance a repris peu après 18h dans un hémicycle plutôt dégarni. Onze députés sont intervenus. Premier à prendre la parole, Ghazi Aridi a annoncé au nom du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt qu'il accordera la confiance au gouvernement. M. Aridi a notamment rappelé que le chef du PSP avait été « le premier à réclamer l'adoption de la proportionnelle », avant d'exprimer des réserves contre ce mode de scrutin. « J'espère que nos discussions seront calmes et objectives » sur ce sujet, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de « protéger les spécificités du Liban ».
Prenant ensuite la parole, Georges Adwan a annoncé à son tour que le bloc des Forces libanaises auquel il appartient accordera sa confiance au gouvernement. S'élevant contre la corruption qui « gangrène l'État », M. Adwan a souligné la nécessité de l'adoption d'un budget. Le député FL s'est également exprimé en faveur d'une loi électorale « juste ». Il a enfin regretté que les Kataëb ne soient pas représentés au sein du gouvernement.
Son collègue, Ayoub Hmayed (bloc Berry), qui va lui aussi accorder sa confiance au gouvernement a quand même reproché à celui-ci d'avoir évoqué le dossier de la loi électorale de manière « nébuleuse », « sans aucun engagement en faveur de la proportionnelle ou de la taille des circonscriptions électorales, ce qui anéantit les rêves d'un grand nombre d'électeurs qui espèrent un changement ».
Contradictions
Yassine Jaber, du même bloc parlementaire, a insisté sur l'adoption du projet de budget 2017 ainsi que du reste des lois financières présentées au Parlement, avant de juger indispensable de combler les vacances au sein de l'appareil administratif. Il a fait état de 35 textes de lois dont l'adoption avait été paralysée et se rapportant aux télécommunications, à l'électricité et à la protection du consommateur. « Jusqu'à aujourd'hui, je n'arrive pas à me retrouver dans ce labyrinthe des communications et de la téléphonie mobile », a-t-il déploré.
Estéphan Doueihy, du bloc des Marada, a axé son intervention sur la loi électorale, plaidant pour un texte « clair, sans équivoque, à même de garantir une représentation réelle de tous les Libanais », pendant que Imad el-Hout, député de la Jamaa islamiya, se félicitait de la « déclaration d'intention » du chef du gouvernement, mais en lui reprochant certaines contradictions. « Comment le gouvernement peut-il promettre de renforcer la confiance en l'indépendance, la souveraineté du pays et l'autorité de l'État, alors qu'une partie de ses membres ferme l'œil sur l'implication de l'autre partie dans des guerres en dehors du territoire national », a-t-il affirmé, en allusion au Hezbollah. « Le gouvernement avait le devoir de s'engager à contrôler l'ensemble des frontières pour barrer la voie au passage des armes et des éléments armés », a insisté M. Hout.
Ali Mokdad, député du Hezbollah, a exprimé le souhait d'une loi électorale juste, et son collègue du même bloc, Ali Fadlallah, a déploré l'absence de reddition de comptes au Liban, en prenant pour exemple le dossier des réseaux Internet illégaux, pendant que le député Hani Kobeïssi (bloc Amal) plaidait pour la proportionnelle.
À la demande du chef du gouvernement, le président Nabih Berry a levé la séance à ce matin à 11h, pour le vote de confiance et la réponse de Saad Hariri aux points soulevés par les députés.
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