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À La Une - repère

Cinq figures emblématiques du siège d'Alep

Omrane, symbole de la violence aveugle, Bana, qui tweetait l'enfer, le sauveur des enfants happé par la mort, Les Casques blancs, "héros" anonymes de la guerre et Karam Al-Masri, un courage qui ne vacille pas.

En août 2016, le cliché choc de Omrane, un garçonnet de quatre ans, abasourdi, assis seul sur une banquette orange dans une ambulance, après la destruction de sa maison, le visage recouvert de sang et de poussière, est partagé par des millions d'internautes et fait la une de la presse mondiale. Capture d'écran REUTERS TV/Handout, datée du 18 août 2016

Des enfants Omrane et Bana au correspondant de l'AFP Karam Al-Masri, en passant par les Casques blancs qui risquaient quotidiennement leur vie, et le Dr Maaz, pédiatre mort sous les bombes, quelques-unes des figures emblématiques du drame d'Alep.

Omrane, symbole de la violence aveugle
En août 2016, le cliché choc d'un garçonnet de quatre ans, abasourdi, assis seul sur une banquette orange dans une ambulance, après la destruction de sa maison, le visage recouvert de sang et de poussière, est partagé par des millions d'internautes et fait la une de la presse mondiale.
Omrane "résume la souffrance des enfants à Alep, soumis aux bombardements jusque dans leurs maisons (...). D'habitude ils sont soit évanouis soit en pleurs. Mais Omrane était là, sans voix, le regard vide, c'était comme s'il ne comprenait pas très bien ce qui venait de lui arriver", affirme le photographe.
Sur une vidéo tournée par le réseau de militants du Aleppo Media Center (AMC), on voit Omrane s'essuyer le front ensanglanté. Il regarde ensuite sa main, et d'un geste spontané et émouvant, il l'essuie sur son siège en se rendant compte qu'on le filme.

(Lire aussi : L’image-choc de Omrane « ne changera rien »...)

 

Bana, qui tweetait l'enfer d'Alep
Depuis septembre, la fillette de sept ans, Bana Al-Abed, tweetait, avec l'aide de sa mère Fatemah, des tranches de vie émouvantes d'Alep-Est assiégé et bombardé par l'aviation du régime appuyée par la Russie.
"On a très peur, sauvez nous", "les bombes font trembler le sol", "la guerre m'a volée mon enfance" ou encore "il n'y a plus de médicaments", "Nous sommes tellement fatigués", pouvait-on lire dans les tweets sur le compte @AlabedBana, vérifié par Twitter. La fillette, évacuée d'Alep, a été accueillie mercredi par le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan.

 

(Lire aussi : La fillette qui tweetait l'enfer syrien veut porter "la voix des enfants d'Alep")

 

Le sauveur des enfants happé par la mort 
Le docteur Mohammad Wassim Maaz s'était donné pour mission de sauver les enfants, mais en avril 2016 sa vie a été fauchée, ainsi qu'une vingtaine d'autres civils, dans un bombardement aérien sur l'hôpital al-Qods.
Doté d'un solide sens de l'humour, il "était considéré comme le meilleur pédiatre et en tout cas un des derniers à être resté dans cet enfer", selon ses collègues. Originaire d'Alep, le Dr Maaz travaillait la journée à l'hôpital pour enfants et s'occupait des urgences durant la nuit à l'hôpital al-Qods.

 

(Pour mémoire : Alep pleure son docteur Maaz, « resté dans l'enfer » pour sauver les enfants)

 

Les Casques blancs, "héros" anonymes de la guerre
Ces 3.000 secouristes, tous volontaires et bénévoles, sont sortis de l'anonymat grâce à des vidéos poignantes, les montrant, casques sur la tête, se ruer sur les lieux bombardés pour extraire des survivants, notamment des enfants.
Une des vidéos les plus marquantes montre un Casque blanc qui réussit miraculeusement à sortir vivant un bébé de deux mois, après 12 heures de travail dans les ruines d'un immeuble d'Alep en 2014.
Candidats au Nobel de la Paix, qu'ils n'ont cependant pas remporté, ces secouristes ont été récompensés par le prix suédois Right Livelihood, qui se veut un "Nobel alternatif", pour "leur courage exceptionnel, leur compassion et leur engagement humanitaire".

 

(Lire aussi : Sauver des vies au péril de la leur, la mission des Casques blancs en Syrie)

 

Karam Al-Masri, un courage qui ne vacille pas
Karam Al-Masri, 25 ans, collaborateur de l'AFP depuis 2013, a vécu et témoigné au quotidien du siège de son Alep natal, de la faim et de l'enfer dans la métropole. Celui qui a connu les prisons du régime, puis celles du groupe Etat islamique avant de devenir photographe et vidéaste de l'AFP à Alep-Est, a perdu ses parents dans la chute sur leur immeuble d'un baril d'explosifs, arme de prédilection du régime.
"Mon existence depuis le début des bombardements d'Alep se résume à essayer de rester en vie. C'est comme si j'étais dans une jungle dans laquelle je tente de survivre jusqu'au lendemain (...). Les massacres et les bombardements, c'est devenu habituel, tout comme les images des enfants sous les décombres, des blessés, les corps déchiquetés. Je suis blasé, ce n'est plus comme avant", racontait-il dans un témoignage en septembre.
Il s'est vu récemment décerner le Prix Varenne du journalisme.

 

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