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Économie - Transport

Inauguration à Istanbul du premier tunnel routier sous le Bosphore

Le Premier ministre turc, Minster Binali Yildirim, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de l’inauguration du tunnel Avrasya, hier à Istanbul. Yasin Bulbul/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré hier le premier tunnel autoroutier sous le détroit du Bosphore, à Istanbul, dernier d'une série de projets entrepris pour transformer les infrastructures turques. La cérémonie, qui réunissait l'ensemble des hauts responsables turcs, s'est déroulée malgré l'assassinat la veille de l'ambassadeur de Russie à Ankara par un policier turc (voir page 11).

En octobre 2013, la Turquie avait ouvert le tunnel ferroviaire Marmaray, première voie sous-marine à relier les rives européenne et asiatique de la mégalopole. Désormais, il est également possible de conduire son propre véhicule sous le Bosphore, grâce à ce projet qui vise à soulager le trafic notoirement embouteillé de la ville.
Le tunnel « Avrasya » (Eurasie) de 5,4 kilomètres de long, dont un tronçon de 3,4 km sous le Bosphore, permettra de lier les deux rives en « quinze minutes », contre 1h30 à « 2 heures quand il y a du trafic » actuellement, selon Ahmet Arslan, ministre des Transports, qui prévoit le passage « de 120 000 à 130 000 véhicules par jour ».

Réalisé par un consortium alliant le groupe privé de construction turc Yapi Merkezi et le sud-coréen SK Group, le projet a nécessité un investissement de 1,245 milliard de dollars, dont un prêt de 960 millions. Constitué de deux étages, il a été construit à l'aide d'une foreuse spéciale qui a permis d'avancer de 8 à 10 mètres par jour en moyenne. Istanbul étant située en zone sismique, le tunnel a été conçu pour rester opérationnel malgré les tremblements de terre ou les tsunamis.

 

(Lire aussi : L'assassinat du diplomate russe ne peut être aujourd'hui interprété comme un casus belli)

 

« Projets fous »
Lors de la cérémonie d'inauguration, le président Erdogan a précisé que, jusqu'au Nouvel An, l'entrée du tunnel coûterait 15 livres turques (4,3 dollars) et que tous les revenus seraient reversés aux familles des victimes du coup d'État et à ceux qui ont permis de le faire échouer. M. Erdogan déclare régulièrement vouloir construire une « Nouvelle Turquie » avec des infrastructures transformées à temps pour le 100e anniversaire de la fondation de la République turque par Mustafa Kemal Atatürk, en 2023.

Parmi ce que le président appelle ses « projets fous », il y a également le premier pont à traverser le détroit des Dardanelles, un canal artificiel comme le canal de Suez, parallèle au Bosphore, mais aussi un troisième aéroport gigantesque à Istanbul. Le Premier ministre Binali Yildirim a annoncé, à l'occasion de l'inauguration du tunnel, que cet aéroport ouvrirait le 26 février 2018. « Mais nous n'allons pas nous contenter de ces projets », avait déclaré la semaine passée le ministre des Transports à l'AFP, révélant un projet de « tunnel à trois étages où il y aura un système de rail, comme le Marmaray, et un système routier comme l'Avrasya ».

Un mois seulement après le putsch manqué du 15 juillet, le président turc avait déjà inauguré le troisième pont sur le Bosphore, baptisé Yavuz Sultan Selim, du nom du sultan qui a conquis de larges pans du Moyen-Orient lors d'un règne de huit ans.

 

 

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