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Moyen Orient et Monde - Tensions

Remous en Tunisie après l’assassinat d’un ingénieur, attribué à Israël

Des membres de la branche armée du Hamas tiennent une bannière avec le portrait de Mohammad Zaouari. Photo prise le 18 décembre 2016 à Gaza. Mahmud Hams/AFP

Réunion de crise, accusation « d'atteinte à la souveraineté nationale », appels à manifester : l'assassinat d'un ingénieur tunisien a continué de faire des remous hier en Tunisie. La branche armée du Hamas a affirmé samedi que l'État hébreu était responsable du meurtre jeudi dernier à Sfax, dans l'est tunisien, de Mohammad Zaouari, 49 ans, décrit comme un dirigeant du mouvement islamiste spécialisé dans le développement de drones. Dès vendredi, le mouvement islamiste tunisien Ennahdha avait dénoncé un meurtre menaçant la « stabilité » du pays. Dimanche, le gouvernement tunisien a indiqué que des « éléments étrangers » étaient impliqués dans l'opération. Le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohammad Ennaceur, a de son côté indiqué qu'une « séance plénière » serait organisée au Parlement dans les jours à venir, afin de débattre d'une affaire qui fait les gros titres des journaux.

« Passeport allemand »
Selon la justice tunisienne, Mohammad Zaouari a été tué en plein jour d'une vingtaine de balles alors qu'il était au volant de sa voiture, devant son domicile. Ses funérailles se sont déroulées dimanche en petit comité. Huit personnes ont déjà été interpellées, dont une journaliste tunisienne qui avait récemment interviewé l'ingénieur. Quatre véhicules et deux armes équipées de silencieux ont été saisis. Hier, le porte-parole des tribunaux de Sfax Mourad Turki a déclaré sur la radio Mosaïque FM que le portrait d'un « ressortissant belge d'origine maghrébine » avait été transmis à Interpol. Un autre suspect « de nationalité suisse » est aussi recherché.
À l'affaire en elle-même est venue s'ajouter, durant le week-end, une controverse sur la diffusion par la chaîne israélienne 10 d'un reportage marqué par la présence d'un de ses journalistes à Sfax, sur les lieux du crime. Dans un communiqué, la section communication du syndicat UGTT a fustigé une « honte et une atteinte au peuple tunisien ». Une source proche de l'enquête a affirmé que ce journaliste israélien était entré dans le pays avec « un passeport allemand, en tant qu'écrivain ». Marié à une Syrienne, il avait, d'après des médias, quitté le pays en 1991, à une époque où les islamistes étaient la cible du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Il était revenu après la révolution de 2011.

« Actions faciles »
Confrontée à de multiples défis sécuritaires et sociaux, la Tunisie est démunie face à « des opérations d'espionnage ou de commandos », a déploré hier un éditorial de La Presse. « Notre agitation quotidienne, nos luttes internes, (...) font de notre pays le théâtre d'actions faciles », a-t-il jugé. Plusieurs appels à manifester ont été lancés par des formations politiques, hier soir et aujourd'hui. Dans un communiqué, l'ordre des ingénieurs tunisiens a, lui, appelé à une « journée de colère » jeudi, et au port d'un brassard noir par ses membres sur tout le territoire.
Le Hamas, qui a décrété une journée de deuil à Gaza, a affirmé que Zaouari travaillait depuis 10 ans pour la « résistance » et qu'il avait tenté de s'introduire en Israël en 2014. Hier, sa veuve a assuré qu'elle ne savait rien de son appartenance au groupe. Les autorités israéliennes n'ont pas réagi pour l'heure aux accusations du Hamas.
(Source : AFP)

Réunion de crise, accusation « d'atteinte à la souveraineté nationale », appels à manifester : l'assassinat d'un ingénieur tunisien a continué de faire des remous hier en Tunisie. La branche armée du Hamas a affirmé samedi que l'État hébreu était responsable du meurtre jeudi dernier à Sfax, dans l'est tunisien, de Mohammad Zaouari, 49 ans, décrit comme un dirigeant du mouvement...

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