Plusieurs dignitaires religieux libanais se sont exprimés dimanche pour réclamer une formation rapide du gouvernement qui pourrait toutefois intervenir dans les prochains jours.
"Les ambitions peuvent attendre, pas l'intérêt du pays", estime Deriane
"Des obstacles sont placées devant le Premier désigné (Saad Hariri) pour former le gouvernement, comme si nous n'avions pas tiré les leçons des précédentes paralysies", a déclaré le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, qui s'exprimait à l'occasion de la célébration de l'anniversaire du Prophète, insistant sur la nécessité de former un gouvernement "efficace qui organise les prochaines élections".
Des élections législatives sont prévues l'année prochaine.
"Les discussions autour de la répartition des portefeuilles ministériels ne doivent pas empêcher la formation d'un cabinet rassembleur",a dit le mufti, estimant qu'il est "important qu'une entente sur l'action du gouvernement soit scellée". "Les ambitions peuvent attendre, pas l'intérêt du pays", a ajouté le cheikh Deriane, appelant l'ensemble des parties à "aider" M. Hariri dans sa tâche.
La formation du gouvernement semble suspendue à un bras de fer opposant le chef des Forces libanaises Samir Geagea et le président libanais Michel Aoun d'une part, au président du Parlement Nabih Berry d'autre part. Des spéculations autour d'un déblocage prochain dans la formation du cabinet se sont multipliées ces derniers jours.
Vendredi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait appelé à former un gouvernement sans plus attendre.
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Raï et Audi s'impatientent
Plus tôt dans la journée, le patriarche maronite, Béchara Raï, avait appelé à surmonter les obstacles empêchant la formation du gouvernement et à adopter une nouvelle loi électorale, en vue d'un retour à la normale de la vie politique libanaise. Le retard pris dans la formation du gouvernement rend incertain l'adoption d'une nouvelle loi électorale réclamée par plusieurs formations politiques, notamment les partis chrétiens.
Appelant également à la fin des guerres au Moyen-Orient et à l'élaboration de solutions politiques, Mgr Raï s'est prononcé dans son homélie lors d'une messe célébrée à Bkerké, en faveur d'un retour des réfugiés dans leur pays après qu'une paix globale dans la région ait été instaurée.
De son côté, le métropolite de Beyrouth, Élias Audi, a présidé dimanche matin une messe pour la 11ème commémoration de l'assassinat du journaliste et député de Beyrouth Gebran Tuéni.
"Nous devons prêter allégeance à l’État, à l'armée et la à Constitution", a déclaré Mgr Audi. Le prélat à également évoqué la question de la formation du gouvernement. "Nous entendons parler de portefeuilles régaliens, de ministères de services et de ministères attribués arbitrairement à certaines formations politiques en vue des prochaines élections législatives", a-t-il ajouté.
"Nous devons nous rassembler autour du chef de l’État au lieu de tenter de lui imposer notre volonté, et il est temps de mettre en œuvre une véritable entente nationale", a indiqué Mgr Audi, soulignant que "les dirigeants doivent avant tout avoir à l'esprit l'intérêt de la nation et des citoyens".
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ET LES CITOYENS A L,APPARTENANCE NATIONALE TOUT AUSSI...
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 05, le 12 décembre 2016