Youmna Saba livre ce soir ses inédits...

1984, année fameuse mise en avant par George Orwell et sa prophétie de Big Brother. Maintenant que la réalité a largement dépassé cette fiction, réjouissons-nous que cette année-là marque aussi la naissance de Youmna Saba, à Beyrouth.

Youmna Saba parcourt le monde, de résidence en résidence, pour s'inspirer, pour rencontrer, pour mieux revenir aussi. Parce qu'une musicienne doit s'ouvrir l'esprit, être curieuse, gourmande de nouveautés et de personnalités, parce qu'une artiste ne peut pas rester figée sur son art sans le faire évoluer. Depuis ses 12 ans et sa première guitare, Youmna n'a eu de cesse de nourrir sa curiosité et de se lancer des challenges. Le premier de tous étant cet Open Mike à l'Art Lounge en 2006, pour lequel elle a dû, en une semaine, composer des titres originaux qu'elle présenterait sur scène. Habituée des reprises et peu satisfaite de ses essais d'écriture à 16-17 ans. Il faut dire qu'à cet âge-là, l'écriture relève plus d'un mimétisme avec Leonard Cohen ou Baudelaire que d'un réel processus créatif. Le saut dans l'inconnu de l'Art Lounge est une révélation. Elle se rend compte qu'elle peut et surtout qu'elle veut. Youmna lâche donc ses études de graphisme pour se consacrer à la musicologie et acquérir les bases nécessaires pour maîtriser l'écriture et pousser ses capacités artistiques vers de nouvelles frontières, comme Star Trek.

(Pour mémoire : Youmna Saba, parolière et musicienne des états d’âme)

Brassage d'influences
Dans sa jeunesse, Youmna écoutait de tout, du classique comme des Boys Band, mais depuis qu'elle compose, elle se nourrit plus particulièrement de musique classique, de musique de la Renaissance, pour l'utilisation du luth, proche du oud, et des chanteurs à texte français, Barbara ou Brassens. Elle est donc adepte de l'épure, de la simplicité pour la musique et de l'introspection pour les paroles. Ne se contentant plus de jouer de la guitare, elle pratique maintenant aussi le oud, et notamment le oud électrique, peu usité par ailleurs, pour y ajouter de la puissance et surtout des effets. Depuis 2006, elle est cornaquée par Fadi Tabbal, le Mogul des studios Tunefork ayant tout de suite vu en elle le potentiel qu'elle est en train de révéler au public, fait de poésie, de maîtrise technique, et d'un univers profond et mélancolique très riche. Car les résidences, en Corée et au Maroc notamment, lui ouvrent les portes de nouveaux instruments comme le gayageum, proche du qanoun libanais, et de nouveaux challenges comme son projet de ritournelle évolutive. Lors d'un voyage au Maroc, selon les emplacements et les rencontres, Youmna écrit 10 versions de la même ritournelle d'une minute, montrant ainsi l'évolution d'une œuvre et les diverses influences qui peuvent toucher un créateur.

Le concert de ce soir est l'occasion pour Youmna de présenter 3 morceaux inédits, qu'elle jouera en live et en direct, seule sur scène avec ses guitares et ouds électriques et ses pédales. Sa musique emporte, apaise et fait voyager. L'embarquement est à 20h30 précises, à Station.

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