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Liban - Réfugiés syriens

Une carte commune pour les aides alimentaires et financières au Liban

Les réfugiés syriens bénéficieront désormais d'une carte spéciale permettant de distribuer une aide à 900 000 réfugiés parmi les plus vulnérables.

De gauche à droite, Allison Zelkowitz, Jordi Renart, Tania Chapuisat et Mireille Girard. Photo Ramzi Haidar – Dar el-Mussawir

Les réfugiés syriens au Liban bénéficient désormais d'un système d'assistance financière et alimentaire unique en son genre, lancé début décembre par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Lebanese Cash Consortium (LCC) qui regroupe six ONG internationales. Le système consiste en une « carte commune » aux trois organismes de l'Onu précités, distribuée aux réfugiés et dont le mode de fonctionnement s'apparente à celui d'une carte bancaire de débit.

Le système de la carte commune a été officiellement présenté hier lors d'une conférence de presse dans les locaux de l'Unicef à Beyrouth, en présence de Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, de Tania Chapuisat, représentante de l'Unicef, de Jordi Renart, directeur du programme Pam à Beyrouth, et d'Allison Zelkowitz, directrice de Save the Children au Liban. Cette carte, de couleur rouge, sera distribuée « aux réfugiés syriens les plus vulnérables », soit environ 900 000, selon des chiffres avancés par Save the Children. L'aide devrait également bénéficier à quelque 75 000 enfants libanais dans le besoin.

Les détenteurs de la carte pourront bénéficier d'un montant mensuel en liquide, d'une aide alimentaire et de la scolarité ainsi que d'un appui pour l'hiver, déterminés selon leur situation. Le montant mensuel peut être retiré de n'importe quel distributeur automatique au Liban. « La carte permettra de regrouper les aides des trois organismes de l'Onu qui y prennent part. Cette carte peut également être utilisée dans 490 établissements commerciaux à travers le Liban », indique Tania Chapuisat.

 

(Lire aussi : Bassil réclame une nouvelle approche des aides internationales au Liban)

 

« La carte rouge permettra de distribuer de l'aide à 900 000 réfugiés parmi les plus vulnérables, dont 840 000 ont besoin d'une assistance spéciale pour l'hiver (en raison de leur présence dans des régions où l'hiver est rude) », explique Allison Zelkowitz à L'Orient-Le Jour. « C'est une manière de recevoir de l'aide tout en gardant sa dignité », ajoute-t-elle. Save the Children, l'ONG qu'elle préside, fait partie du LCC aux côtés de l'Agence d'aide à la coopération technique et au développement (Acted), la Croix-Rouge internationale, Solidarites International, Care International et World Vision.

La carte commune, dont la durée de validité est de trois ans, est attribuée après une étude au cas par cas des familles de réfugiés syriens. Rein Dekker, directeur de World Vision au Liban, explique que plusieurs critères sont pris en compte afin de déterminer les familles les plus vulnérables, et qui sont donc éligibles pour recevoir la carte rouge. Parmi ces critères, le nombre de membres au sein de la famille, le nombre d'enfants et leur âge, et les revenus de la famille. « Ces données aideront à établir un "score de vulnérabilité" qui nous permettra de déterminer quelles familles ont le plus besoin d'aide », a indiqué M. Dekker à L'Orient-Le Jour.

 

(Lire aussi : Une journée à Chiyah II, l'école publique qui accueille Libanais et réfugiés syriens à bras ouverts)

 

Mireille Girard dénonce quant à elle « les stratégies d'adaptation négatives » développées par les réfugiés syriens, telles que le fait d'économiser de l'argent au détriment d'une alimentation équilibrée, les mariages précoces ou le fait d'accepter des jobs dangereux pour la santé. Selon Mme Girard, le système de la carte commune permettra de soutenir davantage les catégories de réfugiés les plus vulnérables.
« Ce système de carte solide et adaptatif n'aurait pas pu être établi sans le soutien de la Banque du Liban et du secteur financier libanais. Il bénéficie également à l'économie locale », précise Jordi Renart qui explique qu'un tel système aurait été difficile à établir dans un autre pays accueillant des réfugiés. « La couleur rouge de la carte symbolise la couleur du murex », précise M. Renart, en souvenir de ce coquillage réputé pour sa couleur pourpre largement utilisée par les Phéniciens sur la côte libanaise.

 

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