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Économie

USA : l’inflation salariale est sortie de sa torpeur

La progression des salaires a souvent défié les attentes. Elle n'a pas freiné autant qu'attendu durant la crise financière de 2008 (qui avait pourtant créé un sous-emploi inégalé depuis des décennies) mais, ensuite, elle a tardé à se redresser en dépit d'une rapide amélioration des conditions d'emploi. Ce retard à l'allumage est sans doute pour partie le résultat de la relative rigidité à la baisse observée antérieurement. Dès 2013, la Fed comptait sur une embellie des salaires, d'une part pour montrer que sa politique avait été efficace, d'autre part pour y trouver le feu vert à une normalisation monétaire qu'elle souhaitait alors précoce mais graduelle. Perdant patience, la Fed en est venue à dire que les salaires étaient de toute façon de piètres prédicateurs de l'inflation future, plus aujourd'hui que par le passé. Pourtant, depuis quelques mois, l'inflation salariale semble avoir vraiment renoué avec une tendance haussière. Certes, on est loin d'une situation explosive et il reste une certaine disparité entre les indicateurs, mais on est assurément entré dans une nouvelle phase. Le taux de salaire horaire – qui est l'indicateur le plus suivi mais par forcément le plus pertinent – s'affiche en hausse de 2,8 % sur un an, au plus haut depuis 2009.
Une accélération des salaires peut peser sur les marges des sociétés. La réponse est alors soit de monter les prix pour préserver les profits (mais on a rappelé que le lien salaires-prix laissait à désirer), soit de compenser la baisse des profits en réduisant les investissements ou le retour aux actionnaires, soit de financer les dépenses en capital supplémentaires par l'emprunt. Par ailleurs, la hausse des salaires peut être absorbée par une hausse de la productivité du travail. C'était hors de question tant que le sous-emploi était massif mais ce scénario est aujourd'hui plus ouvert. Quoi qu'il en soit, l'inflation des salaires plaide pour une hausse des taux de la Fed aussi bien d'un point de vue cyclique (marges) que d'un point de vue structurel (productivité).

Cet article est réalisé par Fidus

La progression des salaires a souvent défié les attentes. Elle n'a pas freiné autant qu'attendu durant la crise financière de 2008 (qui avait pourtant créé un sous-emploi inégalé depuis des décennies) mais, ensuite, elle a tardé à se redresser en dépit d'une rapide amélioration des conditions d'emploi. Ce retard à l'allumage est sans doute pour partie le résultat de la relative...

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