Rechercher
Rechercher

Économie - Splendeurs et misères économiques

François Fillon ou la régression économique

Né à Beyrouth, Michel Santi est un macroéconomiste franco-suisse qui conseille des banques centrales et des fonds souverains. Il est notamment l’auteur de « Misère et opulence » et de « Pour un capitalisme entre adultes consentants ».

Une récession est une phase où l'économie produit moins du fait d'usines qui tournent au ralenti, de salariés et de travailleurs au chômage, d'espaces de bureaux vides, etc. Pour Keynes, quand le secteur privé est sinistré, l'État peut prendre le relais en remettant les gens au travail. Le cercle vicieux du désinvestissement peut être transformé en cercle vertueux par l'entremise des réductions d'impôts, mais surtout par une intensification des dépenses publiques ayant pour effet de faire circuler l'argent et donc la dépense et l'investissement. Une récession étant souvent une phase marquée par la déprime du secteur privé, seule l'activation par l'État des ressources (humaines et matérielles) non exploitées est à même d'opérer le redressement de l'activité.
Précepte ayant été appliqué par nombre de présidents américains – démocrates et républicains –, de Kennedy à Trump, en passant par le conservateur Richard Nixon qui s'en vantait même en 1971 (« Je suis à présent keynésien »). Les économistes « orthodoxes » eurent beau discréditer le keynésianisme, mettre en cause l'intervention de l'État accusé de fausser des marchés et des intervenants censés être « rationnels ». La pensée « mainstream » redoubla d'efforts dès le milieu des années 1970 pour jeter les préceptes de Keynes aux oubliettes, arguant que les stimuli étatiques ne pouvaient abuser les acteurs économiques qui produisaient, investissaient et embauchaient moins pour des raisons légitimes. Il n'en reste pas moins que, pour reprendre l'expression de l'économiste Robert Lucas, « We are all keynesians in the foxhole » (en substance : nous sommes tous keynésiens quand ça va mal), bien des administrations américaines firent du keynésianisme n'avouant pas son nom, dès lors que le contexte l'imposait. De Reagan, qui augmenta massivement les dépenses militaires au début des années 1980, à Clinton, qui ne put combattre la récession dix ans plus tard que grâce à son plan de relance fiscale, de George W. Bush, qui envoya un chèque en 2008 à chaque famille américaine, à Obama et à son « American Recovery and Reinvestment Act » de 2009 qui permit de juguler la grande récession. L'antikeynésianisme n'a jamais pleinement convaincu les gouvernements américains successifs qui ont toujours cru aux bienfaits de l'intervention de l'État dans une conjoncture économique déprimée.
Ce qui est loin d'être le cas dans cette Union européenne qui fait systématiquement les mauvais choix; et aujourd'hui en France, dont la droite traditionaliste a désigné comme candidat à l'élection présidentielle un champion du néolibéralisme qui entend rétrécir l'État, licencier cinq cent mille fonctionnaires, réduire drastiquement les dépenses publiques, tandis que la première puissance mondiale – les États-Unis – s'apprête à les intensifier. Comparé improprement à Thatcher, François Fillon s'inspire plutôt de Gerhardt Schröder qui a mis en place les réformes Härtz et leurs minijobs misérablement payés. Que les Français soient conscients que son élection à la présidence de la République amplifiera les inégalités et achèvera de précariser des pans entiers de leur société, sans que cela ne se traduise par des améliorations sensibles de la croissance et de l'emploi. Car c'est bel et bien le modèle allemand que Fillon veut établir en France, qui culpabilise les chômeurs, qui réduit les droits des travailleurs, qui enrichit l'infime minorité des plus aisés. François Fillon est le digne représentant d'une certaine droite réactionnaire déterminée à enfin démanteler cet État social honni pour mettre la France dans les pas de l'Allemagne, à la plus grande satisfaction d'une Europe devenue enfin mercantile.

Une récession est une phase où l'économie produit moins du fait d'usines qui tournent au ralenti, de salariés et de travailleurs au chômage, d'espaces de bureaux vides, etc. Pour Keynes, quand le secteur privé est sinistré, l'État peut prendre le relais en remettant les gens au travail. Le cercle vicieux du désinvestissement peut être transformé en cercle vertueux par...

commentaires (1)

Article d’une légèreté stupéfiante, ne mérite pas qu’on s’y attarde… Mélange de pseudo théorie, l’auteur utilise des arguments keynésiens qui ne s’appliquent pas quand le poids des prélèvements sociaux et autres impôts ont atteint des sommets sans parler du poids de la dette publique et j’en passe. Si l’auteur de cet article a des opinions politique, c’est son droit mais là il induit le lecteur en erreur et ce n’est ni l’endroit ni le temps pour ce genre de polémique stérile...

Emile Antonios

07 h 07, le 02 décembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Article d’une légèreté stupéfiante, ne mérite pas qu’on s’y attarde… Mélange de pseudo théorie, l’auteur utilise des arguments keynésiens qui ne s’appliquent pas quand le poids des prélèvements sociaux et autres impôts ont atteint des sommets sans parler du poids de la dette publique et j’en passe. Si l’auteur de cet article a des opinions politique, c’est son droit mais là il induit le lecteur en erreur et ce n’est ni l’endroit ni le temps pour ce genre de polémique stérile...

    Emile Antonios

    07 h 07, le 02 décembre 2016

Retour en haut