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Économie - Finance

La Tunisie engrange les soutiens pour sa fragile économie

Lors de la conférence Tunisia 2020 hier, le pays a mis sur la table plus de 140 projets d'investissement, pour un montant d'environ 32 milliards de dollars.

L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, et le Premier ministre français, Manuel Valls, hier lors de l’ouverture de la conférence Tunisia 2020. Zoubeir Souissi/Reuters

Plusieurs pays dont le Qatar se sont engagés hier à apporter une aide financière accrue à la Tunisie, lors d'une conférence internationale destinée à redynamiser l'économie du pays, engluée dans la morosité six ans après la révolution.
En présence de plus de 2 000 participants d'une cinquantaine de pays, Tunisia 2020 met sur la table, durant deux jours, plus de 140 projets d'investissement, publics mais aussi privés, pour un montant évalué à près de 30 milliards d'euros (32 milliards de dollars). La conférence vise, selon les organisateurs, à « remettre la Tunisie sur la carte de l'investissement en Méditerranée », alors que le pays a lourdement pâti de l'instabilité née de la révolution de 2011, berceau des printemps arabes. « La Tunisie fait face à des circonstances exceptionnelles et a besoin d'un soutien exceptionnel », a fait valoir en ouverture le président Béji Caïd Essebsi, 90 ans.
Dans la foulée, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a rendu hommage au peuple tunisien, qui « a décidé de construire son pays en se basant sur la pluralité, la dignité et la liberté de l'être humain (...), loin de la tyrannie ». « Allons-nous l'aider pour que l'expérience réussisse ou le regarder faire face, seul, aux difficultés ? » s'est-il interrogé, avant d'annoncer le déblocage de 1,25 milliard de dollars « pour soutenir » l'économie du pays.
Comarraine de la conférence, la France a également confirmé un renforcement de l'aide bilatérale. En janvier, Paris a déjà annoncé un « plan d'assistance d'un milliard d'euros (1,2 milliards de dollars) d'ici à 2020 », a noté le Premier ministre Manuel Valls. Mais « nous voulons aller plus loin. Dans les années à venir, l'Agence française de développement (AFD) investira au minimum 250 millions d'euros (265 millions de dollars) chaque année », a-t-il ajouté. Dès le début du mois, l'Union européenne avait indiqué qu'elle doublerait son soutien financier en 2017, à hauteur de 300 millions d'euros (319 millions de dollars), et le président Essebsi doit être aujourd'hui et demain à Bruxelles pour rencontrer ses principaux dirigeants.

« Principal bénéficiaire de fonds européens »
Hier à Tunis, la Banque européenne d'investissement a de son coté fait savoir que 2,5 milliards d'euros (2,7 milliards de dollars) de prêts seraient octroyés d'ici à 2020. « Hormis la Palestine, la Tunisie est désormais le principal bénéficiaire de fonds européens dans le voisinage », a relevé devant la presse le commissaire Johannes Hahn. Le Koweït s'est, lui, dit disposé à prêter « 500 millions de dollars » sur cinq ans.
Ces soutiens interviennent alors que la Tunisie, unique pays rescapé des printemps arabes, peine à faire redémarrer son économie. La croissance est atone, l'appareil productif au ralenti et le chômage massif, surtout chez les jeunes : en janvier, la Tunisie a connu sa plus importante contestation sociale depuis la chute de la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali en 2011.
Le pays a dû conclure en mai un nouveau plan d'aide auprès du FMI de 2,6 milliards d'euros (2,8 milliards de dollars) sur quatre ans. Les principaux bailleurs de fonds sont présents à la conférence de Tunis. « L'appui donné jusqu'à présent à l'économie tunisienne n'a pas été suffisamment fort », a jugé le prochain secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, dans un message aux participants. « Pour le secteur privé, investir en Tunisie est une décision intelligente », a-t-il enchaîné. À ce titre, la conférence a mis le cap sur le privé. « À partir de maintenant, c'est du business, rien que du business », a dit à l'AFP le commissaire général de Tunisia 2020, Mourad Fradi. Sur les 142 projets recensés, plus de la moitié relèvent d'un partenariat public-privé ou du seul privé.
Lors de la première session thématique, le ministre de l'Investissement Fadhel Abdelkéfi s'est efforcé de valoriser le « nouveau climat des affaires » en Tunisie, évoquant la récente adoption d'un code de l'investissement qui doit permettre une simplification des procédures administratives. « Nous essayons de mettre en place une nouvelle gouvernance », a argué M. Abdelkéfi, membre d'une équipe gouvernementale qui affiche par ailleurs la volonté de combattre la corruption et la contrebande, des fléaux de l'économie tunisienne.
(Source : AFP)

Plusieurs pays dont le Qatar se sont engagés hier à apporter une aide financière accrue à la Tunisie, lors d'une conférence internationale destinée à redynamiser l'économie du pays, engluée dans la morosité six ans après la révolution.En présence de plus de 2 000 participants d'une cinquantaine de pays, Tunisia 2020 met sur la table, durant deux jours, plus de 140 projets...

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