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Nos Lecteurs ont la Parole - Par Lutfallah EL-HAGE

Manifeste pour un environnement durable et décentralisé au Liban

Pour la première fois dans l'histoire, des technologies peuvent modifier dangereusement l'espèce humaine et son environnement. Notre planète est aujourd'hui menacée par les activités humaines : le climat se modifie, les déserts progressent, les forêts se dégradent, des centaines d'espèces disparaissent. Les catastrophes sont multiples : tornades, inondations, sécheresses et autres. Nous sommes peu préparés à ces nouveaux risques, causés par l'imprévoyance et la recherche d'une rentabilité à court terme.
Chez nous aussi, l'environnement et le cadre de vie se dégradent au quotidien, surtout pour les plus pauvres. Mais nul n'est épargné. Notre air devient irrespirable. L'eau est imbuvable dans de nombreuses localités. On ne peut plus pêcher ni se baigner. Les paysages, à l'entrée de nos villes, sur le littoral ou à la montagne, ont été dévastés par la publicité et des constructions irresponsables. Des milliers de sites sont pollués.
L'agriculture est dans l'impasse, alors que la qualité de notre alimentation est en question. Les crises et les scandales se multiplient et les paysans sont pris à la gorge par un modèle de production incontrôlable. Les transports sont devenus fous. Tout comme nos déplacements : les camions et les voitures forment des murs sur les routes et autoroutes. Plusieurs milliers de personnes meurent par an sur les routes. Nous perdons des centaines d'heures dans les bouchons et dans des transports en commun pratiquement inexistants. Les façons de vivre, travailler, consommer, utiliser son temps, se déplacer, ont profondément évolué. Face aux nouvelles opportunités comme nouveaux risques de la vie, nous aspirons légitimement à un environnement autonome et responsable. Nouvelles sécurités et solidarités peuvent progresser ensemble.
Avec le même confort, nous pourrions consommer moins d'énergie, économiser sur nos factures et polluer moins. Il n'y a pas de fatalité à la destruction des ressources naturelles, aux OGM ou à l'amiante... Des solutions intellectuelles, financières et économiques existent.

Le défi
Il faut agir pour :
• Placer en tête des missions de l'État les droits de l'homme et l'environnement.
• Généraliser le principe de précaution contre les risques : changement climatique, alimentation, chimie lourde, déchets, moratoire sur les OGM, etc.
• Concilier l'économie, le social et l'environnement, promouvoir le développement durable pour aujourd'hui et demain.
• Repenser l'agriculture écologique, garantir la sécurité alimentaire et favoriser la renaissance rurale.
• Élaborer un plan sérieux pour le traitement des déchets dans le cadre du décret 2366/2009 relatif à l'aménagement du territoire et de la loi 444/2002 relative à l'environnement.
• Instauration des lois sur le littoral et sur la montagne, et de la protection de la mer.
• Reconnaître dans la Constitution le droit à un environnement sain et préservé.
• Une réorganisation administrative : un ministère unifié de l'Environnement, du Développement durable et de la Décentralisation.

Le contrat
• La création d'une Organisation mondiale de l'environnement et d'un tribunal international pour réprimer la délinquance écologique.
• Une protection spéciale des deux poumons de l'humanité que sont les forêts et les mers.
• La mise en œuvre des programmes internationaux de lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation des espèces vivantes.
• Protéger 12% de notre territoire en zone naturelle.
• L'eau potable au robinet, partout, dans les 5 ans.
• Des programmes nationaux contre le bruit et pour la résorption des sols pollués et de l'habitat insalubre.
• Mise aux normes ou fermeture des installations polluantes (incinérateurs polluants, usines chimiques).
• Un plan de lutte contre les inondations.
• Renforcer les politiques de l'air et créer un délit général de pollution de l'air.
• Abandon des projets destructeurs de la nature. Application plus rigoureuse du principe pollueur-payeur.
• Amélioration des programmes de protection et de réintroduction des espèces menacées.
• Le soutien à l'agriculture biologique et naturelle. Sa distribution dans les cantines.
• Pas d'OGM, ni dans nos assiettes ni dans nos champs.
• La promotion des technologies modernes de production énergétique : solaire, éolien et autres.
• Développer les économies d'énergie dans la construction des bâtiments publics et des écoles, la réhabilitation du parc de logements et des transports.
• Un plan pour le transport durable par rail (RER, TGV), en particulier pour le franchissement des massifs montagneux.
• Mettre en œuvre une taxe sur les carburants, programmée et progressive, en relais des charges sur le travail.
• La priorité absolue, pour les crédits, aux transports en commun (bus en site propre et autres).
• Nos services publics doivent être confortés et adaptés à un environnement propre et sain.
• Une initiative de croissance durable, relayée dans chaque région : priorité aux industries propres et aux économies d'énergie.
• Le développement de l'artisanat et des initiatives associatives, coopératives et mutualistes, dans tous les secteurs à forte utilité sociale et environnementale.
• L'engagement politique pour l'environnement semble déconsidéré. Nos institutions sont archaïques, trop centralisées et de moins en moins démocratiques : trop de décisions se prennent sans les personnes concernées.
• Les mêmes modèles qui dégradent l'environnement détruisent ou fragilisent l'économie et l'emploi.

L'aménagement du territoire
• Réduire le déséquilibre ville-campagne pour développer un aménagement équilibré et harmonieux du territoire.
• Réinstaller des services publics partout et pour tous.
• Rétablir et maintenir les services de proximité : maternités, cliniques, crèches, écoles, aides aux personnes âgées, petits commerces, artisans...
• Favoriser le développement économique : des entreprises, des commerces et des artisans, à la campagne mais aussi en ville.
• Développer une agriculture de qualité et diversifiée.
• Défendre les marchés traditionnels et la restauration.

Les énergies renouvelables
• Face au dérèglement climatique, diminution des émissions de gaz à effet de serre, baisse de 20 % dans les 5 prochaines années.
• Mise en place d'une filière des énergies renouvelables (recherche, formation, nouveaux métiers, nouvelles entreprises).
• Plan énergie-climat pour le logement : crédits d'impôt et aides pour le bâti ancien. Équipement de 20 000 bâtiments en panneaux solaires en 5 ans.

Lutfallah EL-HAGE
Ingénieur E.C.P., coordinateur pour l'environnement au CPL

Pour la première fois dans l'histoire, des technologies peuvent modifier dangereusement l'espèce humaine et son environnement. Notre planète est aujourd'hui menacée par les activités humaines : le climat se modifie, les déserts progressent, les forêts se dégradent, des centaines d'espèces disparaissent. Les catastrophes sont multiples : tornades, inondations, sécheresses et...

commentaires (1)

Cher M. El-Hage Votre exposé n'est pas seulement un programme, mais une façon de vivre qui doit faire partie d'une vaste campagne continue de communication pour que l'environnement et le développement durable rentre dans les mœurs et dans toute action et tout projet à venir. Ce n'est qu'en inculquant ces principes dans le système éducatif qu'ils pourraient être pris en considération naturellement dans "la façon de vivre". Bien sur ceux qui déclinent des ministères qui pour eux ne sont pas importants, se rendront compte qu'aucun ministère n'est secondaire et surtout pas le ministère de l'environnement... c'est vraiment malheureux que cette mentalité subsiste ... enfin concentrons nous sur le travail qui refera du Liban un pays dans lequel il fait bon vivre. Bravo... Bravo

Joseph Zoghbi

11 h 26, le 01 décembre 2016

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Commentaires (1)

  • Cher M. El-Hage Votre exposé n'est pas seulement un programme, mais une façon de vivre qui doit faire partie d'une vaste campagne continue de communication pour que l'environnement et le développement durable rentre dans les mœurs et dans toute action et tout projet à venir. Ce n'est qu'en inculquant ces principes dans le système éducatif qu'ils pourraient être pris en considération naturellement dans "la façon de vivre". Bien sur ceux qui déclinent des ministères qui pour eux ne sont pas importants, se rendront compte qu'aucun ministère n'est secondaire et surtout pas le ministère de l'environnement... c'est vraiment malheureux que cette mentalité subsiste ... enfin concentrons nous sur le travail qui refera du Liban un pays dans lequel il fait bon vivre. Bravo... Bravo

    Joseph Zoghbi

    11 h 26, le 01 décembre 2016

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