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Culture - Exposition

Prendre l’air pour ne pas perdre la tête

Un joyeux mélange de styles et de techniques, un exutoire aérien, presque frivole. Voilà qui pourrait résumer cette nouvelle exposition présentée par George Merheb à la galerie Rochane*.

Il est parfois nécessaire de faire une pause, de prendre une bouffée d'oxygène. C'est ce que s'est autorisé George Merheb pour cette exposition, «60 x 60», à la galerie Rochane. Une dimension unifiée. Une ligne noire à l'intérieur du cadre qui enchâsse le dessin, puis l'imagination et le travail qui prennent le relais. Rencontre avec un artiste qui avait besoin de
respirer.

Pourquoi « 60 x 60 » ?
J'avais les cartons (rires)! Un tas de cartons et je voulais travailler, donc j'ai travaillé dessus. Ça se passe souvent comme ça avec les artistes. On fait avec les moyens du bord, ce qui tombe sous la main. Dans l'économie de moyens.

Y a-t-il un thème pour cette exposition au-delà du format ?
Pas vraiment. Avant ces œuvres-ci et de manière générale, j'ai réalisé un travail beaucoup plus engagé politiquement. Un travail trop violent et oppressant à cause de tout ce qui se passe autour de nous. À un moment, j'ai senti que c'était trop, je ne pouvais plus respirer. J'ai voulu m'amuser pour sortir de l'ambiance macabre des têtes coupées. J'ai mis tout ce qui pouvait m'être utile pour des collages. Mes outils, des journaux, des anciennes œuvres, tout ce qui était disponible. Je me suis mis à vraiment m'amuser et j'ai joué pendant quelque temps. C'est un mix-média assez diversifié : il y a du collage, du fusain, du crayon de couleur, de l'encre de Chine. Découpé, collé, peint, repeint. C'est vraiment un travail de couture, de
bricolage.

Les sujets sont-ils aussi variés que les techniques ?
Oui, c'est un travail très varié. Mais même cette abstraction n'est pas complètement déconnectée du reste. Si vous comparez certaines œuvres, il y a des similitudes. Ce sont les mêmes formes du graphisme que je reprends et qui me sont propres, que j'ai déjà utilisées avant et plus qu'une fois. C'est une évolution. Dans les premiers travaux de la série, il y a encore de la violence, des cris, des relents de mes œuvres précédentes, avant que je ne réussisse à m'en sortir complètement.

Quelle interprétation laissez-vous de ce travail ?
Je n'aime pas trop encadrer, expliquer mon œuvre. Je préfère laisser l'imagination du spectateur prendre tout son essor. Je ne crois pas qu'il faille trop parler de la peinture, il faut laisser la peinture parler d'elle-même. Si la peinture ne parle pas aux gens, c'est qu'il y a un problème. Que c'est un langage inconnu du public. Cela demande de l'imagination, je suppose. Par exemple, dans ce tableau (il en pointe un présentant deux figures humaines), pour moi c'était deux garçons, mais la dame qui l'a acheté est convaincue que ce sont deux petites filles. Chacun a sa lecture.

Quels projets pour la suite?
Ma prochaine série est déjà prête, mais je cherche un endroit pour l'exposer. Un endroit insolite, qui ne serait pas une galerie d'art commerciale. Un endroit assez underground. De grandes peintures, très engagées politiquement. C'est différent, c'est certainement autre chose. C'est une autre
dimension.

* Galerie Rochane, du 17 au 30 novembre, Saifi Village. Tél. : 01-972238.

Il est parfois nécessaire de faire une pause, de prendre une bouffée d'oxygène. C'est ce que s'est autorisé George Merheb pour cette exposition, «60 x 60», à la galerie Rochane. Une dimension unifiée. Une ligne noire à l'intérieur du cadre qui enchâsse le dessin, puis l'imagination et le travail qui prennent le relais. Rencontre avec un artiste qui avait besoin derespirer.
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