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Économie - Commerce

L’Asie-Pacifique cherche à endiguer le tsunami protectionniste Trump

Alors que les intentions protectionnistes du président américain élu suscitent la crainte de nombreux États, la Chine aborde la réunion annuelle de l'Apec en position de force.

Absent du sommet de l’Apec, Donald Trump mobilisait toute l’attention des dirigeants des 21 économies membres de cette organisation. Chris Keane/Reuters

Les dirigeants de la zone Asie-Pacifique ont été exhortés hier à résister à la vague protectionniste qui se répand sur les rives de l'Atlantique, en particulier avec l'élection de Donald Trump aux États-Unis. « Aux États-Unis et en Grande-Bretagne (NDLR : avec la victoire du Brexit), le protectionnisme est en train de prendre le dessus. (...) Il est essentiel que le commerce mondial se développe à nouveau et nous devons vaincre le protectionnisme », a lancé le président du Pérou Pedro Pablo Kuczynski en inaugurant à Lima la réunion annuelle de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec).
« Toute personne voulant promouvoir le protectionnisme devrait relire l'histoire économique des années 30 », a-t-il souligné. Donald Trump a su capter la colère d'un électorat populaire laissé sur le banc de touche de la mondialisation en promettant un tour de vis protectionniste censé protéger l'emploi américain de la concurrence low-cost chinoise ou mexicaine. Le magnat milliardaire de l'immobilier a en particulier fustigé pendant sa campagne le « terrible » Partenariat transpacifique (TPP) conclu en 2015 sous l'impulsion de l'administration Obama, mais dont la ratification par Washington semble désormais hautement compromise.
Absent du sommet de l'Apec, Donald Trump mobilisait toute l'attention inquiète des dirigeants des 21 économies membres de cette organisation pesant 60 % du commerce global pour 40 % de la population mondiale. Les pays d'Asie-Pacifique ont été les grands bénéficiaires de la mondialisation et craignent d'être stoppés dans leur élan.
L'atmosphère était sombre au sommet de l'Apec hier où les ministres réunis à huis clos ont exprimé leurs préoccupations face à la montée du protectionnisme aux États-Unis, selon un délégué. Selon cette source, le représentant américain du Commerce Michael Froman s'est voulu rassurant en indiquant à ses partenaires que les intérêts fondamentaux des États-Unis ne changeaient pas brutalement d'une administration à l'autre.

Pékin en position de force
Ironie de l'histoire, l'élection de Trump a érigé la Chine au rang improbable d'unique leader du libre-échange mondial. Le président chinois Xi Xinping arrive à Lima avec de solides cartes en main pour combler le vide laissé par Washington.
Pékin avait été laissé sur la touche de l'accord de libre-échange TPP signé en 2015 par 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, États-Unis et Vietnam). Désormais, « il ne fait aucun doute que si le TPP échoue, ce sera une énorme victoire pour la Chine, politiquement et économiquement », déclare Brian Jackson, chef économiste pour la Chine du consultant IHS Global Insight. « Il est déjà clair que la Chine va œuvrer vigoureusement à la signature d'accords de commerce régionaux pour s'assurer qu'elle conservera des accès compétitifs aux marchés » de la région, ajoute-t-il. « Elle l'aurait fait même si le TPP était passé. Mais s'il échoue, cela renforcera considérablement sa position de négociation en tant que principale source alternative de débouchés » commerciaux, conclut cet analyste.
Pékin devrait en profiter pour refaçonner le paysage des échanges économiques en Asie en poussant ses propres traités commerciaux, notamment son projet de Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP), qui vise à rassembler les 21 membres de l'Apec. La Chine portera aussi le RCEP, un projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), l'Australie, la Chine et l'Inde notamment, mais sans les États-Unis. « Le projet de RCEP est une possible alternative asiatique au TPP », note Marcel Thieliant, de Capital Economics.
Mais l'incertitude domine. « L'argument anti-libre-échange était à usage électoral interne. Or ce qui est certain, c'est que l'économie des États-Unis dépend en grande partie de l'extérieur », souligne Carlos Malamud, professeur à l'Institut Elcano de Madrid. « Trump est en train de prendre conscience des risques », assure-t-il. « En cas de guerre commerciale entre deux pays, chacun a beaucoup à perdre. Ce qui est certain, conclut ce spécialiste, c'est que si les États-Unis tournent le dos à l'Amérique latine, c'est la Chine qui en tirera profit. »
(Source : AFP)

Les dirigeants de la zone Asie-Pacifique ont été exhortés hier à résister à la vague protectionniste qui se répand sur les rives de l'Atlantique, en particulier avec l'élection de Donald Trump aux États-Unis. « Aux États-Unis et en Grande-Bretagne (NDLR : avec la victoire du Brexit), le protectionnisme est en train de prendre le dessus. (...) Il est essentiel que le...

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