USA: la coopération militaire avec les Philippines est intacte

La coopération militaire entre les Etats-Unis et les Philippines n'a pas changé pour l'instant malgré les déclarations incendiaires du président philippin sur son partenaire américain, a déclaré mardi le chef des forces américaines dans le Pacifique.

Le président philippin Rodrigo Duterte a affiché sa volonté de demander le retrait des soldats américains de son pays, et a traité le président américain de "fils de pute".
Mais "il n'y a eu aucun changement" dans la coopération militaire américaine avec les Philippines jusqu'à maintenant, a assuré l'amiral Harry Harris, le chef du "Pacom", le commandement américain dans le Pacifique.
Et "je suis optimiste" pour la suite, a déclaré l'amiral Harris, qui devait participer mardi aux Philippines à une réunion de haut niveau entre les deux pays pour fixer notamment les programmes d'exercices militaires conjoints en 2017 et après. "Je m'attends peut-être à un recentrage ou à un reformatage des plus gros exercices prévus en 2017", a-t-il dit.

Jusqu'à la prise de fonctions du président Duterte fin juin, Manille était l'un des alliés les plus proches des Etats-Unis en Asie. Les Philippines étaient également un maillon clé de la politique du "pivot" ou de "rééquilibrage" de l'Amérique vers l'Asie-Pacifique, chère au président Barack Obama.
"Je n'ai pas de raison de penser" que les Philippines veulent revenir sur leur décision d'autoriser l'armée américaine à utiliser quand nécessaire cinq bases militaires philippines, a déclaré l'amiral Harris.
"On ne nous a pas demandé de retirer nos forces des Philippines, et notamment les forces spéciales américaines" opérant contre des séparatistes musulmans dans l'île méridionale de Mindanao, a-t-il ajouté.
"On ne nous a pas demandé de ne pas mettre nos (avions de surveillance) P3 et P8 sur la base aérienne de Clark", dans l'archipel, a-t-il encore expliqué.

M. Duterte a annoncé fin octobre sa "séparation d'avec les Etats-Unis" au profit d'une alliance avec la Chine et l'arrêt dans les deux ans des rotations des soldats américains dans l'archipel, avant de tempérer ensuite quelque peu ses propos.