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Liban - Médias

Le ministère du Travail entame ses négociations avec « al-Moustaqbal » pour l’indemnisation des journalistes congédiés

En mettant à la porte des collaborateurs qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis des mois, le quotidien crée un précédent dans la presse libanaise.

Les quarante-sept employés licenciés du quotidien al-Moustaqbal ont décidé d'ajourner leur sit-in, qui devait avoir lieu hier devant les locaux du journal, afin de donner une chance aux négociations entre le ministère du Travail et l'administration du journal en vue de parvenir à une solution. Les salariés congédiés le 26 septembre dernier demandent que leurs indemnités et leurs salaires, que le quotidien n'a toujours pas payés, leurs soient entièrement versés.

« Les quarante-sept employés ont reçu huit mois des salaires impayés et quatre mois d'indemnités », a expliqué, sous couvert d'anonymat, dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour, un journaliste qui figure parmi les 47 employés licenciés. Les journalistes du quotidien al-Moustaqbal n'ont pas perçu de salaire depuis 14 mois. « Nous voulons donner une chance aux négociations », a-t-il poursuivi.
« Aucun de nous n'a été payé. Parfois, l'administration nous passait de petites sommes comme des fragments de salaire ou encore sous forme d'acompte sur salaire », explique ce journaliste. « Nous avons perdu notre dignité. Nous sommes restés au travail dans l'espoir d'être payés un jour... En partant de notre propre gré, nous aurions perdu tous nos droits. Ç'aurait été faire un cadeau à l'administration », dit-il.

Il fut un temps où le quotidien al-Moustaqbal comptait 450 employés, tous régulièrement payés à chaque fin de mois. Les choses ont commencé à changer à partir de février 2015. Le versement des salaires était devenu intermittent. Les employés ne percevaient leur paie que tous les trois ou quatre mois. Actuellement, leur employeur leur doit quatorze mois de salaire. Beaucoup d'entre eux ont perdu des maisons, des voitures ou encore des meubles qu'ils payaient à crédit.
« Les journalistes sont harcelés par les banques à qui ils doivent de l'argent. Ceux qui ont des enfants sont poursuivis par les écoles qui veulent que les scolarités soient versées. Certains d'entre nous vivent dans la misère et se voient obligés de tendre la main à des parents ou des amis », rapporte le journaliste.

« An-Nahar » et PAC
En mettant à la porte des journalistes qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis plusieurs mois, al-Moustaqbal crée un précédent dans la presse libanaise. L'entreprise encouragera peut-être d'autres administrations de quotidiens à agir de la sorte. D'autant que d'autres médias locaux ont arrêté de payer les salaires de leurs employés, à l'instar de Radio Orient et de Future TV, appartenant comme le quotidien al-Moustaqbal au groupe Hariri, qui se contentent de verser des sommes sporadiques à leurs salariés.

Les journalistes et les employés d'an-Nahar se trouvent dans une situation similaire à celle de leurs confrères du quotidien al-Moustaqbal : ils n'ont pas encaissé de salaire depuis onze mois. Depuis plus de deux ans, ils percevaient leurs salaires par intermittence. Depuis trois ans également, an-Nahar a arrêté de verser les allocations privées. Le journal a fermé son compte à la Caisse de Sécurité sociale et de ce fait ses employés ne peuvent plus être indemnisés par l'État, conformément à la loi en vigueur.

Un bon nombre de journalistes de La Revue du Liban, du Monday Morning, d'al-Hawadeth et d'al-Bayrak qui se sont retrouvés au chômage quand ces publications ont fermé leurs portes n'ont toujours pas reçu entièrement leurs indemnités. Et 345 employés de la société PAC, dont la plupart travaillent maintenant pour la chaîne LBCI, notamment les journalistes du journal télévisé, n'ont pas reçu leurs indemnités quand la PAC a fermé ses portes en 2012.

 

 

Pour mémoire

Les employés licenciés du « Moustaqbal » appellent Hariri à leur payer leurs dus « immédiatement »

Les quarante-sept employés licenciés du quotidien al-Moustaqbal ont décidé d'ajourner leur sit-in, qui devait avoir lieu hier devant les locaux du journal, afin de donner une chance aux négociations entre le ministère du Travail et l'administration du journal en vue de parvenir à une solution. Les salariés congédiés le 26 septembre dernier demandent que leurs indemnités et leurs...

commentaires (3)

À QUI REVIENT LA RESPONSABILITÉ ? LE PROPRIÉTAIRE EST CONNU NON ?

Gebran Eid

15 h 40, le 12 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • À QUI REVIENT LA RESPONSABILITÉ ? LE PROPRIÉTAIRE EST CONNU NON ?

    Gebran Eid

    15 h 40, le 12 novembre 2016

  • PARTOUT DANS LE MONDE LES JOURNAUX ET REVUES DIMINUENT LEUR DIMENSION... LA TECHNOLOGIE EN EST LA CAUSE... MAIS IL FAUT BIEN PAYER LES SALAIRES ET LES INDEMINITES DUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 17, le 12 novembre 2016

  • Oh, la situation incroyable d'An-Nahar simplement mentionnée dans le corps d'un article titré sur Al-Moustaqbal? Voilà qui est curieux. Il s'agit là d'une info de première importance au vu du poids politique et intellectuel du An-Nahar à mon humble avis. L'info aurait mérité un article avec son propre titre.

    Marionet

    11 h 27, le 12 novembre 2016

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