En 2012, Zelfa Raphaël arrête la cigarette. Pour calmer son impatience et son stress, pour occuper ses mains et son esprit, une thérapie s'impose. Le tricot, qu'elle avait appris à faire jeune à Baskinta d'où elle vient, s'impose comme le remède idéal à tous ses maux. Leçons de crochet et de tricot intensives, Zaz, pour les intimes, devient très vite accro. Les amis et la famille, victimes privilégiées, en paient le délicieux prix. Tout le monde autour d'elle aura sa couverture en crochet !
En 2015, ses deux enfants partent faire leurs études à l'étranger. « Il fallait m'occuper pour ne pas les suivre ! » Ses deux amis et conseillers, Kamal Mouzawak et Rabih Keyrouz, la somment de « faire quelque chose de sa vie » et faire quelque chose de ce talent qu'elle possède. « Évidemment, j'ai pensé transformer ma passion en un petit métier », confie-t-elle.
Zaz se met à tricoter partout, à tout moment de la journée. Chez elle, dans son café préféré, en voiture durant les embouteillages, en plein air... Sa passion ne la quitte pas. Ses envies grandissent, son « savoir tricoter » aussi. En mars de cette même année, elle s'envole pour la foire de Cologne et en rapporte les plus beaux fils. Sa première collection est déjà dans son esprit et au bout de ses doigts fins et nerveux qui savent, opération délicate et difficile, apprivoiser ces fils durs et épais qu'elle a choisis. C'est alors qu'elle part en quête de femmes au foyer, des femmes qui ont envie, elles aussi, de faire quelque chose de leur vie. Elle les trouve à Baskinta et les forme. Ainsi naîtra la première collection « handmade » sous le label Zaz knits. Le but : moderniser le crochet et le tricot avec de belles couleurs et matières, des modèles simples et à la mode. Ponchos, plaids, foulards de toutes tailles, couverture, trois modèles de sacs à main, des hook bags déclinés en 18 couleurs (et 5 nouvelles pour cette collection). Huit mois plus tard, « avec beaucoup d'angoisse et de timidité », la collection à peine présentée connaît un grand succès. Aujourd'hui, à peine un an plus tard, c'est avec une équipe de 15 femmes, ravies de travailler, que Zelfa présente sa troisième collection, dans la discrétion qui la caractérise. Tout est dans les détails des fils, du point, et même pour les sacs à main, dans la fermeture, un crochet en laiton ou en stainless produits par ACID.
Prochaine étape ? L'étranger, sans doute... À condition que la production, encore très « pièces uniques », puisse suivre. En attendant, Zelfa Raphaël a repris la cigarette, entre une heure de crochet et l'autre. Avec le sourire...
Elle dévoilera sa nouvelle collection le samedi 12 novembre. À découvrir.
commentaires (0)
Commenter