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À La Une - Syrie

Des civils tués par une frappe de la coalition antijihadistes près de Raqqa

Des tirs rebelles tuent huit civils dont des étudiants dans les quartiers prorégime d'Alep.

Des civils fuyant les combats dans les zones de Tweila'a et Haydarat s'entassent à bord d'un pick-up, au nord de Raqqa en Syrie, le 8 novembre 2016. Photo REUTERS/Rodi Said

Vingt civils ont été tués par des frappes de la coalition internationale dirigée par Washington près de Raqqa, bastion du groupe Etat islamique (EI) en Syrie vers lequel progressent des forces antijihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'offensive sur Raqqa est menée simultanément à une vaste attaque des forces irakiennes, soutenues elles aussi par la coalition internationale, pour reconquérir Mossoul, deuxième ville d'Irak et autre place forte de l'EI dans la région.

Selon l'OSDH, "20 civils dont neuf femmes et deux enfants ont été tués" dans des frappes de la coalition mardi soir sur le village d'al-Hicha, à environ 40 km au nord de Raqqa. Au moins 32 autres ont été blessées, selon cette organisation qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Le village, contrôlé par l'EI, a aussi été la cible d'un assaut des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants dominée par les forces kurdes qui mène la bataille pour Raqqa à terre.

 

(Lire aussi : En Syrie, fuir l'EI de peur de devenir bouclier humain)

 

La coalition responsable?
"La coalition confirme qu'elle a mené des frappes dans le secteur", a déclaré à l'AFP le colonel américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition. "Cependant, des informations spécifiques sont nécessaires pour déterminer si la coalition est responsable" des frappes ayant conduit à la mort de civils, a-t-il ajouté.
Une porte-parole des FDS, Jihan Cheikh Ahmad, a démenti pour sa part la mort de civils, estimant que "ces accusations sont le fait de l'EI".

Les FDS ont affirmé que six jihadistes de l'EI avaient été tués par les frappes de la coalition sur al-Hicha précisant que le groupe ultra-radical empêchait les civils de quitter la localité pour qu'ils servent de "boucliers humains".
Les civils fuyant al-Hicha ont affirmé mardi à l'AFP que les combattants de l'EI avaient apporté leurs armes lourdes au village au début de l'offensive des FDS sur Raqqa, baptisée "Colère de l'Euphrate".

 

(Lire aussi : La bataille de Raqqa se fera-t-elle sans les Turcs ?)

 

'Nous avons tout quitté'
"Ils se sont installés parmi nous. S'il y avait une frappe, nous étions la cible", explique à l'AFP Saada al-Aboud, femme de 45 ans originaire d'al-Hicha.
Comme pour les autres habitants, les jihadistes ont tenté de l'empêcher de quitter le village. "Nous avons dû fuir à travers champs avec nos enfants et les personnes âgées. Que pouvions-nous faire? Nous avons tout laissé derrière nous", raconte cette paysanne.

D'après l'OSDH, le bilan total de civils tués depuis septembre 2014 en Syrie par des frappes de la coalition internationale s'élève désormais à 680, dont 169 enfants.

Ailleurs en Syrie, des tirs rebelles ont tué huit civils dont des étudiants dans les quartiers prorégime d'Alep (nord), selon l'OSDH tandis que des frappes ont fait huit morts dont cinq enfants dans un village de la province d'Idleb (nord-ouest) tenue par les rebelles.

La guerre a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. Elle a débuté par la répression dans le sang par le régime syrien de manifestations prodémocratie puis s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication d'acteurs étrangers et de groupes jihadistes.

La coalition, qui comprend outre les Etats-Unis des pays comme la France ou la Grande-Bretagne, appuie des forces au sol en Irak et en Syrie dans l'espoir de chasser l'EI des deux dernières grandes villes qu'il contrôle.

 

(Lire aussi : Pour Damas, l’offensive sur Raqqa n’est qu’une « opération médiatique »)


Le groupe extrémiste a perdu de larges territoires de son "califat" autoproclamé en 2014 dans les deux pays. En Syrie, les FDS se trouvent désormais à près de 35 km de Raqqa.

En Irak, les peshmergas -- combattants kurdes irakiens-- viennent de faire sauter l'un des derniers verrous de l'EI aux portes de Mossoul, en prenant la ville de Bachiqa. Au sud de Mossoul, d'autres unités se rapprochent de la périphérie après avoir pris lundi la ville de Hamam al-Alil, à une quinzaine de km.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a espéré que le nouveau président élu des Etats-Unis, le républicain Donald Trump, poursuivra le soutien à son pays dans sa "lutte contre le terrorisme".
Plus de 41.000 Irakiens ont fui leur foyer depuis le début de l'offensive sur Mossoul, a indiqué mercredi l'Office des migrations internationales (OMI).

 

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