Des forêts en flammes, de Aïn el-Rihané à Bkerké

De magnifiques pinèdes entre Aïn el-Rihané et Bkerké sont parties hier en fumée. L'incendie s'est déclaré lundi soir et s'est poursuivi toute la nuit puis toute la journée d'hier. La Défense civile a tout fait pour le maîtriser à temps, sans succès. Les hélicoptères de l'armée de sont mis de la partie à partir de 6h du matin, sans que les flammes ne puissent être arrêtées. L'incendie, dont la propagation a été favorisée par les conditions météorologiques, s'est étendu avec une rapidité stupéfiante de Aïn el-Rihané (près de Aïntoura) jusqu'aux forêts proches de Bkerké. Un épais nuage noir, accompagné d'une odeur suffocante de fumée, a enveloppé toute la région, notamment la capitale du caza, Jounieh.

Les causes du sinistre n'ont pas pu être déterminées hier avec précision, bien qu'une enquête ait été ouverte par les autorités. Mais le bureau de la Défense civile à Jounieh assurait en soirée à L'OLJ que ses membres s'activaient toujours à éteindre l'immense incendie, qui est passé d'une montagne à l'autre, sans toutefois menacer le siège du patriarcat maronite à Bkerké ni les quartiers résidentiels de la région. Le sinistre a-t-il été causé par des pique-niqueurs négligents qui auraient abandonné leurs déchets sur place, dans une zone difficile d'accès, sacrifiant ainsi de précieux espaces verts ? La thèse circulait hier mais rien n'avait encore été confirmé en soirée, selon la Défense civile.

L'importance du sinistre a requis l'intervention directe du directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar. Selon un communiqué de la direction générale, « après la reprise des flammes en journée en raison des vents forts, le général Khattar s'est rendu sur place pour suivre de près les opérations de lutte contre le feu, et donner ses directives aux pompiers qui ont fait des efforts géants, avec l'aide d'unités de l'armée qui se sont déployées sur le terrain ».
Selon l'agence al-Markaziya, le général Khattar a assuré que l'incendie est resté loin des zones peuplées et du siège du patriarcat, rendant hommage aux membres de la Défense civile qui ont « œuvré toute la nuit pour éteindre cet incendie dans une région particulièrement inaccessible, ce qui a freiné leurs efforts ».

Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a annoncé sur Twitter qu'il suivait de près les efforts de la Défense civile pour éteindre le feu, et que le mohafez du Mont-Liban effectuait des contacts pour assurer qu'un plus grand nombre d'hélicoptères participeraient à la lutte contre le feu. Par ailleurs, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et le caïmacam du Kesrouan, Joseph Mansour, ont également suivi l'opération.
La saison d'automne, spécialement quand elle est aussi sèche que cette année, est la plus dangereuse. Or chaque année, les lacunes restent les mêmes, et la Défense civile doit faire face aux catastrophes avec les moyens du bord...