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Myriam Klink, Gilberte Zouein et Sethrida Tawk : trois p’tits tours et puis s’en vont...

Tous ceux qui ont assisté lundi à la fameuse séance parlementaire qui a accouché, après deux ans et demi de gestation, d'un président de la République, ont esquissé au moins un sourire lorsqu'ils ont entendu trois noms surprenants de la bouche des députés qui sortaient les bulletins de l'urne. Trois noms de femmes qui n'ont apparemment rien de commun entre elles. Deux d'entre elles sont des députées, donc éligibles. La troisième, tout en étant non éligible au sens strict de la loi, reste toutefois représentative d'une certaine catégorie de la population, mais aussi des femmes en général. Elle a été néanmoins réduite par l'un des députés, inconscient de sa proximité avec le micro du chef du Parlement, au rang de strip-teaseuse, démontrant ainsi un manque de respect absolu et inacceptable.

Myriam Klink, Gilberte Zouein et Sethrida Tawk (Geagea), trois femmes, dont le nom a été cité respectivement à chacun des trois tours exceptionnels de cette élection, ont animé pour de brefs instants l'hémicycle, certes, mais des jours durant les réseaux sociaux. Évidemment, le collège électoral a éclaté de rire à la simple lecture du nom de la starlette emblématique qui a pourtant porté à ébullition quelques heures plus tard le plateau d'un Marcel Ghanem désarmé face à une langue acerbe bien cachée derrière un minois de chat persan et doublée d'un esprit rebelle et franc. Quant à Gilberte Zouein, une femme mature et sérieuse, d'une discrétion parlementaire inégalable, fidèle au poste auprès du général-président, la foule parlementaire était moins généreuse de commentaires à son encontre. L'épouse du patron de la réconciliation interchrétienne n'a eu droit, quant à elle, à aucun commentaire déplacé, ou du moins à un commentaire audible ; sa beauté et son élégance ayant eu leur effet sur la gent masculine dès son apparition place de l'Étoile.

Toujours est-il que la façon avec laquelle ces femmes ont été délibérément choisies et moquées, que ce soit par des insinuations déplacées ou par un silence encore plus explicite devant des centaines de milliers de téléspectateurs, reste un signe révélateur d'une société patriarcale misogyne. La femme libanaise est réduite, encore une fois, à un simple objet de plaisir, de moqueries ou de divertissement pour l'homme, politicien en l'occurrence, seul apte, paraît-il, à gouverner et à représenter le peuple. Les commentaires dégradant la personne d'une femme en public, et cette conviction des hommes présents de l'absurdité de choisir une femme, éventualité bien moins choquante en tout cas que l'accession d'un Donald Trump à la Maison-Blanche, sont le signe patent d'une immaturité politique presque généralisée et pour le moins surprenante.

Les sourires dessinés cyniquement aux coins des lèvres, jeunes et moins jeunes, ou les éclats de rire à gorge déployée à un moment qui aurait mérité plus de pudeur et de solennité, montrent que nous avons beaucoup de chemin à faire concernant les droits de la femme à participer à la vie politique et à gouverner – au moment, faut-il le rappeler, où l'une des superpuissances mondiales est prête à être dirigée par une femme qui a obligé le monde entier à la regarder dans les yeux.
Pour le moment, chez nous, Myriam Klink, Gilberte Zouein et Sethrida Tawk, c'est simplement trois p'tits tours et puis s'en vont...

 

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commentaires (2)

Une simple question : Quelle est l'utilite culturelle, intellectuelle ou sociale de cet article ?

Cadige William

10 h 03, le 17 décembre 2016

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Commentaires (2)

  • Une simple question : Quelle est l'utilite culturelle, intellectuelle ou sociale de cet article ?

    Cadige William

    10 h 03, le 17 décembre 2016

  • Curieux que la journaliste vante uniquement "la beauté et l'élégance" de la députée Sethrida Tawk Geagea dans un papier qui prétend justement dénoncer la misogynie de ses collègues masculins pour qui la femme libanaise ne serait qu'un "objet de plaisir". Madame Sethrida Tawk Geagea n'a pas été élue sur des critères de "beauté et d'élégance" et jouit, je l'espère, d'autres qualités justifiant son élection.

    Marionet

    04 h 49, le 05 novembre 2016

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