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Liban - Animaux

Chiens abandonnés : une initiative pour réparer les horreurs perpétrées par l’homme

À Naqoura, le refuge « Animal Lives Lebanon » offre une nouvelle vie aux laissés-pour-compte de l'espèce canine.

Laura Steinbach donne des gouttes à un chien dans l’espace médical destiné à cet effet.

« Le sang coulait partout, il venait d'être battu. » D'une voix qui trahit une vive émotion, Laura Steinbach raconte l'histoire d'Alf, un des chiens qu'elle a secourus. C'est l'une des expériences qui l'ont le plus marquée. « Je l'ai récupéré dans ma voiture et je l'ai emmené à l'hôpital vétérinaire à Beyrouth où il a été amputé d'une patte », raconte-t-elle. Aujourd'hui, il vit au refuge où l'on prend le plus grand soin de lui. Des histoires comme celles-ci, Laura Steinbach pourrait en raconter des dizaines.

Libano-allemande, cette quadragénaire a ouvert, à Naqoura, au Liban-Sud, un refuge pour chiens qu'elle a baptisé Animal Lives Lebanon. Elle le finance par ses propres moyens. Tout est né de son amour pour les animaux. « J'ai débuté en récupérant des chiens malades dans la rue, explique-t-elle. Je les soignais et je les gardais chez moi. » C'était il y a cinq ans, à son arrivée au Liban. C'est alors qu'elle décide de louer un terrain pour y construire un refuge. Aujourd'hui, il rassemble près de 150 chiens. « Certains étaient dans la rue, d'autres accrochés à une corde devant le refuge sans aucune mention de la partie qui les y a abandonnés », affirme-t-elle. Laura Steinbach aide également les municipalités du Liban-Sud à récupérer les chiens malades et errants.

 

(Lire aussi : Comment sauver les fauves dans un pays de prédateurs)

 

Les chiens sont complètement pris en charge une fois arrivés au refuge, où Laura Steinbach a aménagé un petit espace médical pour administrer aux animaux les soins nécessaires. « Je les soigne et je les traite moi-même, mais ce n'est pas toujours possible, souligne-t-elle. Lorsque les chiens ont des maladies lourdes ou qu'ils ont besoin d'être opérés, nous devons les emmener à Beyrouth. » L'objectif du refuge est de leur donner la nouvelle vie qu'ils méritent. « Nous leur donnons tout l'amour dont ils ont besoin, observe-t-elle. Nous les chérissons. Ce sont des êtres vivants aussi après tout. »

Une fois qu'ils sont remis sur pied, il est possible de venir les adopter gratuitement. Les chiots sont les plus prisés. Les plus vieux sont souvent recalés. Or la majorité des chiens au refuge sont âgés. Laura Steinbach s'entretient avec les futurs propriétaires des chiens. Elle visite même leur lieu de résidence avant de consentir à l'adoption. « Il s'agit de savoir où nos chiens vont vivre et s'ils seront choyés », dit-elle.

 

(Pour mémoire : Un husky sauvé par Beta et... par le ministère de l'Agriculture)

 

Le problème de l'argent
Malgré l'augmentation du nombre d'adoptions, sa charge de travail ne cesse de s'alourdir un peu plus chaque jour. Laura employait deux salariés. Depuis quelques mois, elle n'en emploie plus qu'un seul, faute de moyens. Ces derniers sont limités ces temps-ci. Les donateurs se font rares et elle doit vivre au jour le jour. « Je ne reçois pas de donation et j'ai investi toutes mes économies dans ce projet », confie-t-elle. Quelques personnes lui fournissent de la nourriture sèche de temps à autre. Elle-même fait le tour des restaurants. Cela ne suffit toutefois pas à nourrir tous les chiens. « Ils ont besoin de viande et cela coûte cher, constate-t-elle. Nous faisons tout notre possible, mais cela n'est pas toujours évident. »

 

(Pour mémoire : Tortionnaire de chien : des associations veulent porter plainte)

 

Jusqu'à il y a quatre mois, son ami Taleb Badaoui s'occupait également de chiens abandonnés à Tyr. Il est mort en donnant à manger à quelques-uns dans la rue. Il a été renversé par une voiture. « Nous nous entraidions, se remémore-t-elle. Je me retrouve aujourd'hui seule dans la région à pratiquer mon activité. » Elle s'accroche et tente de continuer à travailler malgré tout. « Je ne peux plus accueillir de nouveaux chiens pour le moment, car je ne pourrais pas m'en occuper correctement », précise-t-elle.

Laura Steinbach a des objectifs précis pour l'avenir du refuge. Il s'agit d'améliorer l'état des infrastructures et d'augmenter son personnel. C'est l'argent qui pose problème. Elle lance un appel à l'aide. « Je recherche des sponsors qui souhaitent soutenir notre action, confie-t-elle. L'hiver arrive et nous allons avoir besoin de médicaments, de couvertures, de vaccins et de nourriture. » À long terme, « l'idéal serait d'acheter une voiture dédiée au refuge et d'avoir un vétérinaire sur place », note-t-elle. Seulement, cela dépend uniquement de la bonté des personnes désirant l'aider, en agissant sur le terrain ou financièrement.

 

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commentaires (2)

J'aurais voulu envoyer de l'argent mais malheureusement c'est impossible le Liban est embargo et surtout qui est au sud

Eleni Caridopoulou

18 h 16, le 08 juillet 2018

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Commentaires (2)

  • J'aurais voulu envoyer de l'argent mais malheureusement c'est impossible le Liban est embargo et surtout qui est au sud

    Eleni Caridopoulou

    18 h 16, le 08 juillet 2018

  • Comment rentrer en contact avec madame Steinback ? Pouvez vs svp me comuniquer son numero de tl Merci

    Bardawil dany

    16 h 38, le 02 novembre 2016

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