Ouzbékistan: libération anticipée d'un défenseur des droits de l'Homme

Un important défenseur des droits de l'Homme emprisonné depuis 2013 en Ouzbékistan a bénéficié d'une libération avant son élargissement qui devait intervenir en 2017, a annoncé mardi à l'AFP une de ses collègues.

Bobomourad Razzakov, 63 ans, était emprisonné pour des accusations de "trafic d'êtres humain" que les ONG internationales estiment fabriquées.
"Il a été libéré mais il est très fragile. Il a vraiment besoin de soins médicaux", a déclaré à l'AFP Vassila Inoïatova, qui dirige l'organisation Ezgoulik, seul groupe de défense des droits de l'Homme légalement enregistré en Ouzbékistan.

Bobomourad Razzakov, qui dirigeait la branche d'Ezgoulik à Boukhara (sud) au moment de son arrestation, a été passé à tabac dans la première prison où il a été incarcéré. Il a été transféré l'an passé dans un autre centre de détention où il était "bien traité", a-t-elle ajouté.
Sa libération, qui n'a pas été rapportée par les médias d'Etat ouzbeks, est intervenue le 22 octobre, a précisé Mme Inoïatova.

Le président ouzbek par intérim Chavkat Mirzioïev a par ailleurs annoncé pour le mois de décembre une amnistie générale, sans en donner les détails.

Ancien Premier ministre, Chavkat Mirizioïev est devenu président après la mort en septembre d'Islam Karimov, qui dirigeait le pays depuis plus de 25 ans. Il devrait remporter l'élection présidentielle anticipée du 4 décembre, pour laquelle il n'aura pas réellement d'opposition.

L'Ouzbékistan est régulièrement critiqué par des ONG pour le contrôle très strict des médias, les violations des droits de l'Homme et l'emprisonnement d'opposants.