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Adieu les hippies: Goa entre dans l'ère du tourisme de masse

"Chaque jour, le nombre d'étrangers venant en visite diminue car on leur dit qu'il y a trop de monde ici maintenant. Ils veulent du calme et du silence".

 

Plages paradisiaques, charmants bâtiments coloniaux portugais... Longtemps paisible repaire de hippies du monde entier, l'État sud-indien de Goa se transforme en destination de tourisme de masse. Photo Reuters

Plages paradisiaques, charmants bâtiments coloniaux portugais... Longtemps paisible repaire de hippies du monde entier, l’État sud-indien de Goa se transforme en destination de tourisme de masse.

De bulle tropicale de calme au milieu de la bouillonnante Inde, Goa assiste à la métamorphose de ses côtes au rythme de la construction de nouveaux hôtels à destination de touristes indiens ou étrangers plus aisés et cherchant luxe et confort.

"Le touriste sac à dos est susceptible d'aller ailleurs car Goa est en train de changer", dit à l'AFP Savio Messias, président de l'Association de voyage et tourisme de Goa. "Nous visons désormais un tourisme plus haut de gamme", explique-t-il. Chaque année des resorts neufs, dont certains appartenant à des grandes chaînes, sortent de terre. De grands panneaux de promoteurs immobiliers constellent le paysage riche en végétation.

Les touristes sont de plus en plus nombreux à Goa, vague emmenée par le marché domestique. Entre 2014 et 2015, le nombre de touristes indiens a augmenté d'un tiers, atteignant 4,7 millions, selon des chiffres du gouvernement. Dans le même temps, les visiteurs étrangers n'ont progressé que de 5%.
Une économie mondiale morne et la dépréciation du rouble, les Russes étant des habitués de Goa, sont souvent cités comme les principaux facteurs expliquant le rééquilibrage du tourisme goan en faveur du marché indien.

Sur place, les commerçants craignent que les Occidentaux ne se détournent de la destination en raison des changements du paysage. "Chaque jour, le nombre d'étrangers venant en visite diminue car on leur dit qu'il y a trop de monde ici maintenant. Ils veulent du calme et du silence", croit savoir Mohammed Sultan, un joaillier de la plage de Baga.

L'entrée en vigueur prochaine d'une interdiction de la consommation d'alcool dans certains lieux publics, un possible report du populaire festival de musique Sunburn à la basse saison, et des commentaires de responsables politiques contre les fêtes sur la plage et les bikinis pourraient avoir refroidi les ardeurs. "Je pense que ça fait réfléchir les Occidentaux. Ils veulent être libres de pouvoir profiter de leurs vacances", déclare M. Sultan à l'AFP.

 

(Lire aussi : L'Inde, nouvelle destination en vue pour les opérations de changement de sexe)

 

Meurtre médiatisé
Sur la plage voisine d'Anjuna, des femmes en sari arpentent le rivage en vendant des colifichets.

C'est à cet endroit qu'une adolescente britannique, Scarlett Keeling, avait été tuée en 2008. L'affaire a fait la une des médias britanniques, mettant en lumière une face noire de Goa. Deux hommes accusés de son meurtre ont été acquittés par un tribunal indien le mois dernier. "Je pense que les articles sur Scarlett ont dissuadé des gens de venir. Peut-être que ça les inquiète", estime Monica Tipi, une vendeuse sur cette place.

Quelques affaires de viols hautement médiatisées dans le pays et à l'international ont notoirement terni l'image de l'Inde, même s'il en faut plus pour décourager les touristes.
"Les articles ne nous ont pas rebutées. Nous nous sentons en sécurité même si nous ne voyagerions pas toute seule", explique à l'AFP Chloe Cato, une touriste australienne en voyage à travers l'Inde avec une amie.

 

Pour mémoire

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