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Culture - Scène

« ...Et c’est pourquoi je suis devenue femme de théâtre »

En quelques histoires, beaucoup d'images et de musique, Nidal Achkar a transporté le public d'al-Madina dans un pays lointain, mais pas trop éloigné. Un Liban « mich min zaman ».

Entourée de musiciens, dont Ziad al-Ahmadieh au oud et Khaled Abdallah au chant, la maîtresse des lieux porte une robe de gitane. Photo Ibrahim Tawil

Treize jours ont passé vite pour les aficionados du théâtre al-Madina qui fêtait ses vingt ans. Treize jours mais vingt-six performances de théâtre, de danses, de chansons et de films. Treize jours de célébrations où la scène était la ville et la ville devenait théâtre. Ceux qui ont souhaité faire partie de cette grande fête avaient concocté un spectacle inédit ou parfois simplement récent. Comment refuser l'invitation de la grande dame de théâtre qu'est Nidal Achkar ? L'exercice pouvait sembler difficile, mais trop tentant pour ne pas y participer.

Même si tel artiste joue d'habitude sur d'autres planches, comme Hicham Jaber, au Metro al-Madina. Même si l'on est directeur d'une autre institution théâtrale, comme Roger Assaf au Tournesol. Ou même si l'on appartient à une autre discipline, comme le théâtre Catharsis de Zeina Daccache... Il était nécessaire d'appartenir à cette grande famille, en rendant hommage à cette ville, à la Madina, en étant son pouls pour un soir.

 

Je me voyais déjà...
Pour la soirée de clôture, hier soir, qui devait se terminer par un concert donné par la troupe musicale de Zaki Nassif, de l'Université américaine de Beyrouth, qui interprétait les titres de ce grand compositeur libanais disparu, Nidal Achkar avait, en première partie de soirée, mis en scène un texte qu'elle avait écrit il y a vingt-cinq ans. Un texte traversé par les chansons populaires comme Ah ya zein (al 3abidin), Salma, Zourouni kolli sana marra, Btindam et d'autres encore. Un saut dans le passé que la comédienne effectue en embarquant le public avec elle. Envoûté, subjugué, il la suit sans mot dire mais en applaudissant et en fredonnant à l'unisson. Accompagnée de Ziad al-Ahmadieh au oud, de Khaled Abdallah au chant, la maîtresse des lieux avait porté une robe de gitane comme pour rappeler cette petite fille (cette nourriyé) avec qui elle avait dansé à Bologne un jour de fête. « J'étais encore une enfant et c'était le premier jour où j'ai dansé devant un public. »

Nidal Achkar ramène les souvenirs d'antan, les ranime sous des lampions dressés sur une petite scène. Elle rappelle les fêtes de village où les gens aimaient parler avec la lune. Où les gens se parlaient encore entre eux quelle que soit leur confession. « J'ai eu des parents fabuleux, dit-elle, des héros qui ont nourri mon imaginaire. J'ai grandi dans une maison pleine de mystères où personne ne portait son vrai nom. Les visites de ma mère à la prison que squattait souvent mon père prenaient l'allure de véritables balades. Le fictif se mêlait au réel. Et c'est pourquoi j'ai aimé faire du théâtre et non de la politique. Pour voir la vie du côté du rêve. »
Nidal Achkar, dont le prénom est synonyme de combat, a toujours lutté pour que l'art régisse la vie de sa ville. Elle a réussi son pari et aujourd'hui ses pairs le lui rendent bien. Une ovation debout pour une femme qui a su mettre sa « Madina » au haut de l'affiche.

 

Pour mémoire

Nidal al-Achkar, une « wewiyeh » sur les planches à partir du 7 décembre

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