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Lifestyle - Liban pop

SEAL : 19 ans, plus de 100 projets et « tout reste à faire pour le Liban »

Rabih Kayrouz et Kamal Mouzawak à l'honneur pour célébrer la remarquable histoire socio-économique de l'organisation.

George Bitar (à gauche), Rabih Kayrouz et Kamal Mouzawak (à droite) au dîner de gala de SEAL.

Deux figures du monde de la haute couture et de l'art culinaire libanais, le créateur de mode Rabih Kayrouz et le fondateur de Souk el-Tayeb, Kamal Mouzawak, étaient à l'honneur lors du dîner de gala de SEAL-New York (Social Economic Action for Lebanon). L'organisation socio-économique à but non lucratif célèbre cette année dix-neuf ans d'une remarquable histoire sociale de soutien aux communautés libanaises défavorisées au Liban. Concocté par un comité composé de Dana Barakat, Nayla Hadchiti, Lara Keyrouz, Victoria Lupton, Maya Malek, Adla Massoud et Joumana Tager, l'événement a eu lieu à l'hôtel Eventi en présence de 250 personnes – dont notamment l'ambassadeur Nawaf Salam et son épouse Sahar, et le consul général du Liban, Majdi Ramadan – représentant la fine fleur de la diaspora libanaise, un bouquet de grands noms de la finance, de la banque, des affaires, de la technologie, de la médecine, de l'académie et de l'art.

 

Honneurs et enchères
Animée avec humour par le journaliste et correspondant de CNN Richard Roth, la soirée a été marquée par un programme divertissant émaillé de discours et de moments musicaux signés Music by Gigi inspirés de Feyrouz, et du DJ Maysam, avec pour point d'orgue une importante vente aux enchères. Quatre cadeaux ont été offerts par Rabih Kayrouz et Kamal Mouzawak, dont deux week-ends pour huit personnes à Beit Douma, deux repas pour huit personnes servis à domicile par les chefs de Tawlet ;
un cours de cuisine et une excursion à Kfarfalous avec Georgina al-Bayeh, ainsi que deux manteaux haute couture inspirés par « la silhouette des femmes qui les porteront », conçus exclusivement par Rabih Kayrouz. Ces manteaux brodés et tissés à la main par des artisans au Liban seront produits par la maison Rabih Kayrouz à Paris.

 

2 177 262 dollars investis dans 105 projets
SEAL vient de passer le cap des cent projets réalisés et entame les cent prochains. Les principaux projets à faibles budgets financés par l'association s'étendent de la Békaa au Liban-Sud, en passant par le Mont-Liban et le nord du pays. Ces réalisations couvrent le secteur de l'eau (puits, conduites pour l'irrigation et pompes) ; le soutien aux femmes à faibles revenus pour le développement d'une activité artisanale ou agricole ; l'agriculture, l'industrie agroalimentaire et l'équipement agricole, la pêche et la plantation (oliviers, pommes et autres).
« Derrière chaque projet se cache une histoire de courage et des obstacles apparemment insurmontables, des histoires de fierté et d'amour profond pour la terre et la communauté », souligne la nouvelle directrice Victoria Lupton qui vient de rejoindre l'équipe de SEAL. « Nous voulons créer des possibilités qui pourront avoir un impact économique à long terme sur la vie des gens et celle de leurs familles. Nous existons grâce à la générosité et à l'engagement de la diaspora libanaise, et les amis du Liban à travers le monde. » Depuis sa création en 1998, SEAL a investi 2 177 262 dollars dans 105 projets aidant ainsi plus de 25 000 familles.

 

Une obligation
Lançant un vibrant plaidoyer pour la Syrie et soulignant les conséquences catastrophiques de la tragédie de ce pays sur l'économie et la société libanaises, George Bitar, président fondateur de SEAL, a appelé à aider l'organisation et surtout le Liban. Un fascinant reportage intitulé Work and Dignity a accompagné son discours chargé d'émotion. Ce court-métrage qui décrit la réalité libanaise met en exergue les différentes réalisations de l'organisation dans les secteurs socio-économiques et montre, à travers des témoignages, l'importance de son action dans le changement de vie des collectivités locales. C'est avec fierté qu'il a également annoncé que pour son 19e anniversaire, SEAL a franchi le cap de son centième projet. « J'aurais aimé vous annoncer ce soir que notre mission est accomplie... En fait, SEAL est encore plus nécessaire aujourd'hui qu'il y a dix ans », a-t-il souligné. « Nous, la diaspora libanaise et les amis du Liban à travers le monde, pouvons et devons représenter le meilleur du Liban. Il nous incombe de combler le vide créé par un État défaillant en soutenant nos communautés locales. Les témoignages présentés dans ce documentaire montrent bien qu'un grand nombre de familles ont pu être soutenues avec très peu de moyens », a-t-il jugé. « À la lumière d'un État absent et l'impact de la guerre syrienne au Liban, la diaspora a une obligation, et non un choix, d'aider ses concitoyens », a-t-il souligné à L'Orient-Le Jour.

 

Fierté et solidarité
Rabih Kayrouz et Kamal Mouzawak n'ont pas caché leur admiration pour l'impact socio-économique de l'action de SEAL et de la diaspora libanaise. « On déplore souvent que les Libanais ne s'entraident pas, sont individualistes et font à leur guise. J'ai été très heureux de constater ce soir qu'il y a une communauté soudée, a relevé le couturier. Les réunions qui ont lieu ici n'ont pas un but politique. Ce sont des Libanais qui se réunissent pour agir. » « En discutant avec tout le monde ici, j'ai pu constater que beaucoup d'entre eux sont là depuis vingt ou trente ans. Il est touchant de voir que, malgré le succès enregistré à l'étranger, cette communauté reste attachée au Liban et continue d'apporter son aide au pays. La diaspora libanaise est notre fierté. Bravo », s'est-il exclamé.
Quant à Kamal Mouzawak, il a confié, « la gorge serrée » : « J'ai surtout été touché par l'intérêt de ce groupe de Libanais de l'étranger qui n'ont pas coupé les ponts en suivant ce qui se passe au Liban, et aussi par l'accueil et la reconnaissance du travail que nous avons réalisé tous les deux, Rabih et moi-même. » « J'apprécie cette diaspora qui se sent toujours responsable et appliquée à faire la différence, en ne jetant pas le poids des responsabilités sur les Libanais du Liban », a-t-il conclu.

 

Pour mémoire

Kamal Mouzawak et Bahia Shehab, lauréats du Prix Prince Claus

Rabih Keyrouz, chevalier des Arts et des Lettres

Deux figures du monde de la haute couture et de l'art culinaire libanais, le créateur de mode Rabih Kayrouz et le fondateur de Souk el-Tayeb, Kamal Mouzawak, étaient à l'honneur lors du dîner de gala de SEAL-New York (Social Economic Action for Lebanon). L'organisation socio-économique à but non lucratif célèbre cette année dix-neuf ans d'une remarquable histoire sociale de soutien aux...

commentaires (1)

C'est réjouissant, de telles initiatives font la grandeur du Liban à l'étranger et aideront à la maison au développement de notre cher pays. Je voudrai rapporter un phénomène auquel j'ai été témoin tout jeune et qui m'a été confirmé par un ami consul honoraire du Liban dans un pays d'Afrique du Sud-Est . Dans cette région du monde l'apartheid sévissait durant l'occupation de ces pays par des blancs . Cet ami en question me disait que les blancs ne recevaient jamais les noirs par esprit raciste , ne se melangeaient jamais aux indiens , pour les mêmes raisons et les indiens s'enfermaient dans leur communauté, en pensant que toutes autres étaient polluées ou corrompues . Les noirs véritables habitants de ces pays considéraient toute présence étrangère comme usurpatrice de leur richesse . Seul le libanais pouvait avoir des amis en intégrant ces différents groupes séparément. CE consul me disait que les communautés étaient hermétiques mais qu'il lui arrivait de déjeuner chez un blanc , de dîner chez un indien et allait prendre le thé chez des noirs dans la même journée. Cela m'a rappelé mon enfance en Afrique de l'Ouest cette fois ci pendant la période post coloniale , mon père qui prenait l'apéro chez des français et allait dîner chez des blacks . Voilà pourquoi je refuse l'idée même que l'image du libanais à travers le monde soit dégradée. C'est absolument faux , on fait un effet magique sur le reste du monde .

FRIK-A-FRAK

11 h 34, le 19 novembre 2018

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Commentaires (1)

  • C'est réjouissant, de telles initiatives font la grandeur du Liban à l'étranger et aideront à la maison au développement de notre cher pays. Je voudrai rapporter un phénomène auquel j'ai été témoin tout jeune et qui m'a été confirmé par un ami consul honoraire du Liban dans un pays d'Afrique du Sud-Est . Dans cette région du monde l'apartheid sévissait durant l'occupation de ces pays par des blancs . Cet ami en question me disait que les blancs ne recevaient jamais les noirs par esprit raciste , ne se melangeaient jamais aux indiens , pour les mêmes raisons et les indiens s'enfermaient dans leur communauté, en pensant que toutes autres étaient polluées ou corrompues . Les noirs véritables habitants de ces pays considéraient toute présence étrangère comme usurpatrice de leur richesse . Seul le libanais pouvait avoir des amis en intégrant ces différents groupes séparément. CE consul me disait que les communautés étaient hermétiques mais qu'il lui arrivait de déjeuner chez un blanc , de dîner chez un indien et allait prendre le thé chez des noirs dans la même journée. Cela m'a rappelé mon enfance en Afrique de l'Ouest cette fois ci pendant la période post coloniale , mon père qui prenait l'apéro chez des français et allait dîner chez des blacks . Voilà pourquoi je refuse l'idée même que l'image du libanais à travers le monde soit dégradée. C'est absolument faux , on fait un effet magique sur le reste du monde .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 34, le 19 novembre 2018

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