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Moyen Orient et Monde - France

Début du démantèlement du camp de Calais, plus de 3 000 personnes évacuées

Encore peuplé de six à huit mille migrants il y a une semaine, le camp prend aujourd'hui des airs de ville fantôme.

Des migrants quittaient hier le camp de Calais avec leurs affaires, au second jour de l’évacuation de la « Jungle » de Calais. Neil Hall/Reuters

Symbole de la détermination de Paris à raser le camp de migrants de Calais, le démantèlement des tentes et baraques de cet immense bidonville dans le nord de la France a débuté hier après l'évacuation de plus de 3 100 personnes en deux jours. Vêtus de combinaisons orange, des ouvriers ont commencé à démonter ou à détruire à la scie électrique une partie des abris insalubres, de toile ou de bois, qui abritaient jusqu'à ces derniers jours entre 6 000 et 8 000 migrants rêvant de passer en Angleterre. Entre matelas empilés, couvertures ou casseroles, d'autres équipes ramassaient les déchets avec des tractopelles, pour déverser leur contenu dans des bennes, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Ce déblaiement, qui avait été annoncé pour la matinée, a été décalé à l'après-midi afin de pouvoir mobiliser suffisamment de policiers pour parer à tout incident. Il a été suspendu à la tombée de la nuit. Les forces de l'ordre ont continué parallèlement à encadrer les départs en autocar vers 451 centres d'accueil, répartis dans toute la France. Plus de 1 260 adultes ont quitté Calais hier, après 1 918 lundi, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. « Il y a une forme de soulagement importante et conséquente », a réagi la maire de droite de Calais Natacha Bouchart. Après les Soudanais, premiers à partir, de nombreux Afghans, jusque-là plus réticents, se sont présentés par petits groupes pour être pris en charge. Quarante-cinq autocars étaient mobilisés pour la journée, mais seuls 33 sont finalement partis, signalant un moindre nombre de volontaires que la veille. Venus pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou d'Érythrée, beaucoup de ces migrants ne veulent pas renoncer à leur rêve de gagner l'Angleterre, dont les côtes font face au port de Calais.

Sélection au faciès
Point de tension avec Londres, les dossiers des mineurs isolés continuaient à être examinés. Sur les 1 300 enfants et adolescents recensés dans le camp, 500 disent avoir de la famille en Grande-Bretagne. Beaucoup tentaient encore hier de se faire enregistrer mais leur progression était ralentie par un filtrage opéré pour vérifier leur âge. « C'est une sélection au faciès qui n'est pas acceptable », a déploré Médecins sans frontières. « Il n'y a pas de tri au faciès, si ce n'est pour écarter les individus manifestement majeurs du dispositif », a répliqué Pierre Henry, le directeur général de France Terre d'Asile, l'association mandatée pour cette sélection. « 233 sont passés en Grande-Bretagne » depuis le début de la semaine dernière, dont 33 hier, a-t-il souligné. Quelque 772 mineurs en attente d'une réponse étaient hébergés hier soir dans un centre d'accueil provisoire au sein du camp. Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré lundi que le Royaume-Uni « accueillera(it) tous ceux dont les attaches familiales en Grande-Bretagne sont établies ». Les autorités britanniques étudieront aussi les dossiers de mineurs isolés sans liens familiaux « mais dont l'intérêt supérieur serait de rejoindre ce pays », a-t-il ajouté.

Ville fantôme
Vidé d'une bonne partie de ses occupants, le camp prenait des airs de ville fantôme. Les rues animées par de petites échoppes il y a encore une semaine étaient abandonnées, sales, jonchées de tentes vides et crevées. En début de soirée, les pompiers ont dû intervenir pour éteindre l'incendie de quelques cabanes. « Jungle, finish », « La jungle, c'est fini », a admis Hassan, un Afghan, avant de quitter le petit abri qui lui servait d'échoppe. « Je prends le bus », a-t-il ajouté. Son compatriote Sahir, 33 ans, semblait rasséréné par l'appel d'un ami parti la veille vers un centre d'accueil. « Il m'a dit que c'était bien, que pour moi ce serait bien. » Lui a renoncé à passer en Grande-Bretagne après s'être plusieurs fois blessé en tentant de monter dans un camion. Mais il reste des « irréductibles », qui « partiront avant » la fin du démantèlement de la « jungle » pour disparaître dans la nature et tenter leur chance, assure-t-il. Pour Salim, un autre Afghan, « la jungle restera ». « Cela fait 17 ans, il y aura une autre jungle ailleurs. »
(Source : AFP)

Symbole de la détermination de Paris à raser le camp de migrants de Calais, le démantèlement des tentes et baraques de cet immense bidonville dans le nord de la France a débuté hier après l'évacuation de plus de 3 100 personnes en deux jours. Vêtus de combinaisons orange, des ouvriers ont commencé à démonter ou à détruire à la scie électrique une partie des abris...

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