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Liban - Crise des déchets

Arrangement entre Sukleen et ses employés : Azzi dénonce « un dangereux précédent »

M. Azzi au cours de sa conférence de presse : « Je ne serai pas un faux témoin. » Photo Nasser Traboulsi

L'arrangement signé entre les compagnies Sukleen et Sukomi, chargées par l'État de la collecte et du traitement des déchets durant une vingtaine d'années, mais qui doivent passer prochainement le flambeau, a été dénoncé hier par le ministre du Travail Sejaan Azzi comme « ayant ignoré l'article 60 du code du travail ». Cet article, a-t-il rappelé, stipule que des compagnies travaillant pour le compte du secteur public doivent s'assurer que leurs employés seront embauchés par celles qui leur succéderont pour un travail similaire.
« Ce qui s'est passé aujourd'hui jettera près de deux mille familles, soit quelque 10 000 personnes, dans les affres du chômage et du besoin, à un moment où le pays a besoin d'emplois, pas de chômeurs », a ajouté le ministre Azzi au cours d'une conférence de presse consacrée à ce sujet, et tenue suite à une réunion avec des responsables des compagnies. Il s'est dit préoccupé du fait qu'un tel arrangement, qui passe outre l'esprit de cet article 60, « ne constitue un dangereux précédent à l'avenir ». « L'administration et les employés avaient pourtant manifesté, dans un premier temps, le désir de respecter l'article 60, avant de conclure un accord qui outrepasse les droits que celui-ci accorde aux travailleurs », a déploré Sejaan Azzi. « Et on veut aujourd'hui demander au ministère du Travail de couvrir un arrangement qui ignore les droits consacrés par un article de loi et favorise le chômage? s'est-il insurgé. Je n'accepte pas d'être un faux témoin dans cette affaire. »
M. Azzi a insisté à plusieurs reprises sur « la nécessité de protéger les droits des employés, qu'ils soient libanais ou étrangers, sans distinction de nationalité ». Notons que les Libanais employés par les deux compagnies sœurs sont au nombre de 1 177, dont 244 comme ouvriers de nettoyage, le reste de la force ouvrière étant composé de non-Libanais. Il s'est toutefois dit soulagé qu'un arrangement, malgré ses défauts, ait été trouvé, notamment grâce aux efforts du Premier ministre Tammam Salam, afin que la route des usines (bloquée à l'initiative des grévistes) soit ouverte et que les déchets cessent de s'empiler, pour la énième fois, dans les rues.
M. Azzi a également précisé avoir envoyé deux lettres, dont l'une au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), pour demander que les cahiers des charges élaborés à l'intention des nouvelles compagnies incluent la nécessité d'embaucher les employés de Sukleen et Sukomi. La seconde « a été envoyée au ministère concerné (qu'il n'a pas nommé) », mais « l'article de la loi n'a pas été respecté pour autant ». Il a également critiqué les nouveaux cahiers des charges qui, selon ses dires, n'imposent qu'un quota de 35 % de Libanais.

Communiqué de Sukleen et Sukomi
Dans un communiqué publié hier, Sukleen et Sukomi confirment « s'être engagées à payer des indemnités suivant l'arrangement conclu durant les dernières négociations ». Notons que le ministre du Travail, en réponse à une question, avait précisé que les employés ont obtenu des indemnités équivalant à un mois de salaire par année de travail, ainsi que deux mois supplémentaires comme indemnités de licenciement.
Concernant le respect de l'article 60, le communiqué des compagnies précise que celles-ci « poursuivront leurs efforts auprès de tous les acteurs, et précisément du ministre du Travail (...), afin d'éviter une crise sociale majeure qui affecterait plus de 1 100 familles libanaises, en raison de la perte des emplois après l'expiration de notre contrat avec le gouvernement libanais, par le biais du CDR ».

L'arrangement signé entre les compagnies Sukleen et Sukomi, chargées par l'État de la collecte et du traitement des déchets durant une vingtaine d'années, mais qui doivent passer prochainement le flambeau, a été dénoncé hier par le ministre du Travail Sejaan Azzi comme « ayant ignoré l'article 60 du code du travail ». Cet article, a-t-il rappelé, stipule que des compagnies...

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