Édith Piaf version krump

C'est inattendu et surtout très beau. Un danseur on ne peut plus moderne enchaînant des pas de krump, une variante du hip-hop, dans le XXe arrondissement de Paris, emporté par La Foule de la grande Piaf, dans une réadaptation signée Andrzej Dybec.

D'abord en noir et blanc, les images qui tournent autour de la place Édith Piaf et du café éponyme ne tardent pas à se teinter de couleurs pour ressembler à notre époque. Du coup, cette danse, hachée mais toute en souplesse, née dans les années 90 à Los Angeles, épouse la célèbre chanson, l'enlace, l'habite et s'en imprègne à son tour. Bel hommage à la Môme dont on célèbre cette année le 53e anniversaire de la mort – elle est décédée le 10 octobre 1963. Bel hommage aussi à cette ville qui résonne encore au son de ses refrains indélébiles et à la danse, message de paix universel.

Sur les notes de musique et les paroles du titre, un danseur, Logan Wolf, enchaîne des pas de danse à la fois lestes et saccadés, rapides et brefs, exprimant, comme l'a fait le krump depuis sa naissance à LA, l'apologie de la non-violence.

Ce n'est pas la première fois que DOT MOVE publie des clips. En effet, lancée sur le Web en janvier dernier par M6 Digital Talents et le chorégraphe Redha Medjellekh qui en est le directeur artistique, cette chaîne YouTube propose de « créer des marques puissantes sur le Web et d'attirer d'autres publics que celui de la télévision, en particulier les 13-25 ans », mais surtout de présenter des « danses de tous les styles », avec la danse comme langage universel, dans les rues de Paris, en réponse aux attentats de 2015.

Un des premiers clips apparus depuis un an rendait un sublime hommage, encore une fois, à la Ville Lumière, celle des grands amoureux. Les danseurs s'embrassaient sur la chanson Dans tes yeux d'Anis reprise par Tiwayo sans décoller leurs lèvres l'un de l'autre. En juin, à l'occasion de la fête de la musique, DOT MOVE a rendu un hommage dansant, évidemment, aux musiciens du métro parisien. En août, Aurélien Sallé a momentanément vidé Paris de tout passant pour en faire une scène de danse à Victoria Dauberville. Avec élégance et simplicité, elle enchaîne les pas de danse dans les plus beaux lieux-symboles de Paris, enivrée par la voix de Marc Lavoine.

Pour cette dernière réalisation qui a séduit et étonné plus d'un, gageons que même Édith Piaf se serait, elle aussi, mise au krump.