Annonce "importante" de Bogota et de la guérilla de l'ELN attendue ce lundi

Le gouvernement colombien et l'ELN, seconde guérilla du pays, qui ont convenu en mars d'entamer des négociations de paix dont la date n'a pas été encore fixée, doivent faire lundi une annonce "importante" depuis Caracas, selon des sources officielles.

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a convoqué une conférence de presse pour une "annonce importante sur le processus de paix en Colombie" en fin d'après-midi. A Bogota, la présidence a précisé pour sa part que "les délégations du gouvernement colombien et de l'Armée de libération nationale (ELN) feront une annonce à Caracas à 20h00 heure locale (00H00 GMT)". Des sources proches des deux parties ont précisé à l'AFP que cette annonce serait "en relation avec une avancée dans les dialogues de paix avec l'ELN".

Durant le weekend, l'archevêque de Cali, Mgr Dario Monsalve, proche des discussions avec l'ELN, a déclaré à la presse que "cette semaine la Colombie recevra une confirmation" sur les pourparlers avec l'ELN. Selon les déclaration de Mgr Monsalve à des médias colombiens, le processus de paix avec l'ELN comportera d'abord un pré-accord humanitaire comme base "initiale" à l'installation de négociations publiques, dont l'ouverture a été retardée depuis l'annonce en mars suite au refus de cette guérilla de libérer tous ses otages, condition posée par le président colombien Juan Manuel Santos.

L'ELN, qui compte encore 1.500 combattants, a libéré ces derniers jours deux civils, mais les autorités estiment qu'elle détient encore au moins deux autres otages. "Dans peu de temps, il n'y aura plus de civils aux mains de la guérilla. C'est ça l'engagement", a déclaré une des sources à l'AFP.

Cette annonce de la part de l'ELN et du gouvernement colombien interviendrait une semaine après le rejet par référendum de l'accord signé avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), principale et plus ancienne rébellion du pays.

La Colombie est déchirée depuis plus d'un demi-siècle par un conflit armé complexe qui, au fil des décennies, a impliqué plusieurs guérillas d'extrême gauche, des milice paramilitaires d'extrême droite et les forces armées, faisant plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.