Je suis la seule gynécologue-obstétricienne à Alep-Est. J'exerce au sein de l'hôpital M2 (nom de code pour raisons de sécurité). Alep est ma ville. Je ne l'ai jamais quittée, sauf pour me rendre quelquefois en Turquie dans le cadre de mon travail, ou pour faire le hajj, il y a deux ans de cela.
Ce matin (hier), des patientes sont arrivées pour un accouchement et d'autres pour effectuer des examens. C'était un jour comme un autre, sous les bombes. Les bombardements étaient proches de mon lieu de travail, proche du quartier d'al-Sakhour où un hôpital a été bombardé. Nous avons reçu des enfants blessés dans la journée. J'ai vu une fillette arriver, en sang, après avoir été touchée par une bombe à fragmentation. Elle avait des morceaux nichés dans l'abdomen et dans les parties génitales. J'ai fait de mon mieux pour la soigner. Après une journée éprouvante à l'hôpital, je suis rentrée chez moi, mais je reste disponible en cas d'urgence, telle qu'une césarienne ou des difficultés d'accouchement. Beaucoup de femmes hésitent à venir accoucher à l'hôpital car elles savent qu'ils sont pris pour cible par le régime et ses alliés. Donc elles accouchent chez elles, avec l'aide de sages-femmes.
Le soir, chez moi, il n'y a rien à faire. Mes journées se résument à aller au travail. Ma fille m'accompagne la journée, car il n'y a pas de babysitter ni d'école. Elle reste à côté de moi, regarde parfois des films sur l'iPad. Elle joue parfois avec les poulets qui gambadent devant l'hôpital.
Avec mes patientes, les relations sont devenues amicales. La plupart d'entre elles me racontent leurs secrets. Leurs problèmes de couple, même de santé, et leurs problèmes psychologiques. Avec les infirmières et les sages-femmes, nous formons une vraie famille. Nous sommes comme des sœurs. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble et parfois notre dîner. Quand l'une d'entre elles a des problèmes familiaux ou bien est malade, nous sommes autour d'elle et nous la soutenons.
"Je vous parle d'Alep", les précédents témoignages :
IV- Abou el-Abed, combattant rebelle : Ma mère n’a jamais accepté que j’aille combattre
I - Mohammad, infirmier : « Les enfants ne savent pas qui est Assad ou ce qu'est la rébellion »
Ce matin (hier), des patientes sont arrivées pour un accouchement et d'autres pour effectuer...
Qui a créé l'EI ? (surement pas Poutine) Qui arme l'EI encore aujourd'hui ? (surement pas Poutine) Qui en 2012 a agressé la Syrie ? (surement pas Poutine) De fait les responsables d'un conflit mondial, s'il devait y en avoir un, sont ceux qui ont déstabilisé l'Irak, puis la Lybie, puis la Syrie. Sans l'intervention Russe nous sommes en droit de nous demander : Qui aurait été le prochain ? La guerre au Moyen Orient et la naissance de l'EI ont couté la vie a 250 personnes sur le sol Français et en a blessé des milliers. Les citoyens Français suivent les évènements de près et ils ne sont pas toujours d'accord avec les alliances de leurs gouvernants....
13 h 26, le 04 octobre 2016