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La mairie de Nice emmène au Vatican des victimes de l'attentat et crée la polémique

"Les victimes étant de toutes confessions doit-on s'attendre bientôt à financer un pèlerinage à Jérusalem, à la Mecque ou à Bénarès ?", ironise une association.

Le corps d'une victime évacué sur une civière le 15 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice. Photo d'archives/AFP

La mairie de Nice, dans le sud-est de la France, emmène samedi au Vatican des dizaines de victimes de l'attentat jihadiste qui a fait 86 morts dans la ville en juillet, un voyage en partie financé par les deniers publics qui suscite des critiques.

La municipalité, avec l'aide de la compagnie aérienne Air France, a affrété deux avions et finance, à hauteur de 300 euros par personne, le voyage de 58 victimes et leurs proches, qui seront reçues en audience privée par le pape François. Trois autocars sont aussi affrétés pour les victimes indirectes auxquelles une contribution financière est demandée.

Une délégation d'élus, qui paient de leur poche, sera du voyage dont le président de l'agglomération de Nice, Christian Estrosi, qui insiste sur le caractère non religieux de l'audience papale, et la présence des représentants de tous les cultes du département.

Mais, pour la Ligue des droits de l'Homme (LDH), ce déplacement bafoue "sans vergogne le principe de laïcité", selon lequel les pouvoirs publics sont astreints à une stricte neutralité religieuse et ne peuvent financer aucun culte. "Les victimes étant de toutes confessions doit-on s'attendre bientôt à financer un pèlerinage à Jérusalem, à la Mecque ou à Bénarès ?", a ironisé l'association dans un communiqué.

"Il y a des musulmans, des juifs, des protestants, des bouddhistes et des athées parmi les victimes de ce terroriste, a renchéri la conseillère municipale écologiste Juliette Chesnel-Le Roux, en qualifiant ce voyage de "muflerie" voire de "provocation" à leur égard.

Un Tunisien de 31 ans a foncé dans la foule avec un camion lors du feu d'artifice de la fête nationale organisé à Nice, faisant 86 morts et plus de 400 blessés. L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique, que la France combat en Irak et en Syrie.

Dans la foulée, un débat sur la visibilité de l'islam a ressurgi en France, où de nombreuses villes de la Côte d'Azur, dont Nice, ont interdit aux musulmanes de se baigner en burkini, une tenue de plage couvrante. Après plusieurs jours de violente polémique, la justice a invalidé ces décisions.

 

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