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À La Une - Proche-Orient

Conflit israélo-palestinien : trois attaques secouent l'accalmie récente

Pour les analystes, ces agressions résultent de l'absence de toute perspective proche d'indépendance.

 

Trois assaillants palestiniens ont été abattus vendredi en commettant selon les forces israéliennes trois attaques anti-israéliennes qui ont fait quatre blessés. AFP / HAZEM BADER

Trois assaillants palestiniens ont été abattus vendredi en menant selon les forces israéliennes trois attaques anti-israéliennes qui ont fait quatre blessés, soulignant la persistance des violences malgré une récente accalmie.

Les tensions qui secouent les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël depuis près d'un an continue d'alarmer la communauté internationale, qui s'émeut de l'absence de perspectives de paix, un objectif dont "nous sommes malheureusement plus éloignés que jamais", selon le patron de l'Onu Ban Ki-moon. En pleine période de congé musulman de l'Aïd al-Adha, les trois attentats ont confirmé que la crispation était tout sauf dissipée.

Saeed Amro s'est jeté en criant "Dieu est le plus grand" avec trois couteaux en mains sur une policière qui l'a abattu près de la Vieille ville à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée depuis 1967 et aujourd'hui annexée par Israël, a dit la police israélienne. Cet homme de 28 ans a d'abord été décrit comme un Palestinien, puis détenteur d'un passeport jordanien. Beaucoup de Palestiniens en sont titulaires.

Presque simultanément, un Palestinien a été abattu après avoir mené une attaque à la voiture bélier et fait trois blessés légers parmi un groupe de civils attendant un bus près de la colonie israélienne de Kyriat Arba en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis presque 50 ans, ont indiqué l'armée et les secours israéliens.
Le conducteur a été identifié par les autorités palestiniennes comme Firas Khadour. A bord, une Palestinienne identifiée comme Raghad Khadour, a été gravement blessée par balle à l'estomac, a indiqué l'hôpital israélien où elle a été admise.

Un autre Palestinien a été abattu par les forces israéliennes après avoir blessé un soldat à l'arme blanche à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, selon l'armée israélienne.

 

(Lire aussi : Malgré les tensions, Washington octroie 38 milliards de dollars d'aide militaire à Israël)

 

Vexations de l'occupation
Les lieux des trois attaques de vendredi -Hébron, les abords de Kyriat Arba et la porte de Damas à Jérusalem-Est- ont été le théâtre d'une multitude d'agressions au cours des derniers mois.

Depuis octobre 2015, une dizaine de Palestiniens ont été abattus porte de Damas, principale entrée de la Vieille ville du côté de Jérusalem-Est, en menant des attaques anti-israéliennes. Plusieurs Israéliens y ont été tués dans des attaques.

La colonie de Kyriat Arba, elle, jouxte Hébron, où 500 colons israéliens vivent retranchés sous haute protection de l'armée au milieu de 200.000 Palestiniens. Hébron et ses alentours sont l'un des centres de gravité des violences qui ont coûté la vie à 227 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP. La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques, pour beaucoup menées au couteau ou à la voiture bélier.

Pour nombre des colons vivant à Hébron ou à Kyriat Arba, leur présence est un acte idéologique renvoyant à la présence juive aux temps bibliques. Pour les analystes, les attaques palestiniennes résultent des vexations de l'occupation, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et des dissensions interpalestiniennes. Israël accuse les autorités palestiniennes d'attiser la haine.

 

(Lire aussi : Israël se prépare à une "guerre totale" et anticipe des tirs de 1.500 roquettes par jour)

 

"Violence perpétuelle"
Alors que l'ancien président israélien Shimon Peres est toujours hospitalisé en Israël dans un état très grave, Ban Ki-Moon s'inquiétait jeudi soir à New York de la postérité des accords d'Oslo dont M. Peres avait été l'un des grands artisans et qui devaient conduire à la paix.

Le secrétaire général de l'Onu a également jugé "scandaleux" des propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui affirmait récemment que les Palestiniens voudraient vider la Cisjordanie de tous les juifs dans leur futur État, assimilant cela à un futur "nettoyage ethnique". M. Ban a souligné que, depuis 1967, 500.000 colons s'étaient installés dans les Territoires palestiniens alors que "la colonisation est illégale au regard de la loi internationale". La communauté internationale "considère universellement l'expansion des colonies comme un obstacle à la paix", a-t-il dit.
De con côté, Israël conteste que la colonisation soit un obstacle à la paix.

Outre la colonisation et l'occupation israélienne, M. Ban a aussi évoqué les violences anti-israéliennes et les "méprisables" encouragements à la haine de la part des partis palestiniens. Selon lui, la bande de Gaza est une "bombe à retardement" où le risque d'escalade est "omniprésent". "La solution à deux États (un israélien et un palestinien) risque d'être remplacé par une réalité à un seul État (israélien) en proie à une violence perpétuelle et à l'occupation", a-t-il averti.

 

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